Qui n’a jamais rêvé d’un concert pop – rock, scénarisé comme une pièce de théâtre, avec des danseurs pour décupler la puissance émotionnelle de la musique? La transdisciplinarité en vogue chez certains chorégraphes et metteurs en scène semble laisser de marbre pour l’instant les chanteurs (à l’exception notable de Florent Marchet et Camille). Et pourtant, ce rêve, Mathilde Monnier et le chanteur Philippe Katerine le réalisent d’abord pour Montpellier Danse en 2006 puis pour le Festival d’Avignon en 2008. Ils clôturent ainsi leur tournée et mon périple de festivalier.
« 2008 Vallée » est donc la rencontre de l’univers burlesque, provocateur et politiquement incorrect de Katerine avec la danse exigeante de Mathilde Monnier. En se liant, leur art respectif gagne en hauteur, en créativité. La Cour d’Honneur amplifie la dimension poétique et politique. Le groupe semble pousser les murs, entraînant avec eux des spectateurs peu habitués à être ainsi guidés dans cet espace où le chant danse, où la danse chante. Si l’on rit beaucoup, tous deux portent un regard féroce sur notre société vide de sens jusqu’à l’absurde, mais qui donne à Marine Le Pen une place de choix et au coiffeur Jean-Marie le soin de nous mettre la raie du bon côté.
C’est dans cette terrible alternative que les six danseurs compagnons de fortune de Katerine trouvent des stratégies pour réinventer de nouveaux modes de communication à partir de processus si créatifs que l’on en perd le langage de la rationalité. Mathilde Monnier réussit à contenir les paroles et musiques de Katerine en permettant à ses danseurs les gestes les plus absurdes, tout en étant toujours en phase avec le groupe. Tout le corps est dansant (les cheveux qui traînent à terre, la voix qui déraille, les jambes qui s’emmêlent,…) et métaphorise qu’avec l’univers de Katerine tout est possible, pourvu que le sens ne soit jamais bien loin.
C’est dans cette terrible alternative que les six danseurs compagnons de fortune de Katerine trouvent des stratégies pour réinventer de nouveaux modes de communication à partir de processus si créatifs que l’on en perd le langage de la rationalité. Mathilde Monnier réussit à contenir les paroles et musiques de Katerine en permettant à ses danseurs les gestes les plus absurdes, tout en étant toujours en phase avec le groupe. Tout le corps est dansant (les cheveux qui traînent à terre, la voix qui déraille, les jambes qui s’emmêlent,…) et métaphorise qu’avec l’univers de Katerine tout est possible, pourvu que le sens ne soit jamais bien loin.
C’est ainsi que ce spectacle véhicule de l’espoir, une énergie contagieuse malgré le chaos et le vide qui engloutissent petit à petit les protagonistes de “2008 Vallée“. C’est une ode à la diversité, à la différence. C’est l’espoir de voir notre époque laisser la place à tant d’autres créations dont nous ne soupçonnons pas encore la portée. « 2008 vallée » finit sur le nouveau monde, celui qu’il nous reste à construire, une fois abandonnés nos «patati et patata » et nos plaintes égocentrées.
À voir le sourire des spectateurs, en observant le visage radieux de Mathilde Monnier, la surprise de Katerine face au triomphe que lui réserve le public d’Avignon, il n’y a pas de doute sur la fonction rassurante et caressante de « 2008 Vallée ».
Beau cadeau pour finir ce festival qui….
Et patati, et patata…
Pascal Bély – www.festivalier.net
” 2008 Vallée” de Mathilde Monnier et Philippe Katerine a été joué le 25 juillet 2008 dans le cadre du Festival d’Avignon.