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FESTIVAL D'AVIGNON Vidéos

Au Festival Off d’Avignon, les tissages fraternels de la Condition des Soies.

Dans la cadre du programme proposé par Micadanses – Paris,la compagnie CFB 451 présente «Ô mon frère!» et «Valse en trois temps, Solo». Deux propositions diamétralement opposées quidemandent à y revenir.

«Ô mon frère !» est un moment de vie. Trois hommes partagent le plateau. Nul ne sait d’où ils viennent. Ils ont la justesse des corps éprouvés d’où se dégage une indicible mélancolie. De leur histoire, nous ne saurons rien. Comme échappés des photographies de Josef Koudelka, ils vivent par-delà les clichés. Tout en clair-obscur, les corps en mouvement se rappellent à leurs souvenirs.   Ils sont tour à tour chef de file, pour mieux trouver une
issue à l’aridité de leur «vivre». Comme dans une course athlétique, ils se passent le témoin qui devient béquille pour avancer, arme pour survivre. Les liens fraternels oscillent entre l’amour, l’entre-aide, la haine, la jalousie. Par le biais de différentes photographies chorégraphiques, les gestes inventent les histoires et guident
nos ressentis. La rudesse gestuelle se fait tendre avec la voix de Leonard Cohen. Elle habille le plateau de son décor et englobe les corps des danseurs et du public à l’unisson. La danse des frères Ben Aïm est une offrande à
l’union, à ce lien indéfectible qui unit des êtres entre eux.

Changement de registre pour «Valse en trois temps, sol ». Une danseuse descend des gradins, se poste devant nous et fait la moue comme font les enfants quand on leur intime l’ordre de faire. Ici, ce n’est qu’une audition. Sera-t-elle retenue pour ce rôle? Vingt minutes de légèreté, de pureté dans les gestes, d’une parfaite maîtrise du corps en mouvement. Aurélie Berland affronte la bande-son patchwork d’airs classiques. Elle est talentueuse. Elle est la danseuse rêvée. L’écriture chorégraphique des frères Ben Aïm nous laisse la possibilité d’imaginer en train de danser, de l’accompagner dans ses gestes et dans son appréhension à maintenir le cap, jusqu’au “Olé” final.  Une invitation à questionner le corps en mouvement.
Laurent Bourbousson , www.festivalier.net
Valse en trois temps , Solo, Ô mon frère.  Compagnie CFB 451. Jusqu’au 13 juillet. 10h00. Théâtre de la condition des soies.
Valse en trois temps (intégralité) à la caserne des Pompiers. Jusqu’au 26 juillet. 17h00.