J’ai connu le chorégraphe Philippe Lafeuille en 2009 lors d’une correspondance où il saluait et encourageait mon travail de spectateur. Expert danse à la DRAC Ile de France, il pressentait que les commissions d’attribution des subventions aux compagnies s’ouvriraient tôt ou tard aux spectateurs engagés.
En janvier 2011, pour accompagner sa création «Cendrillon, Ballet Recyclable», il fonda sa compagnie «La Feuille d’Automne». Il me demanda d’en être le Président. J’ai accepté, conscient de la portée symbolique de cette proposition.
Avant l’été, Vanessa Charles (Conseillère Danse à la Direction Régionale des Affaires Culturelles en PACA) me proposa d’intégrer la commission des “experts danse” en 2012. J’ai accepté ce signe de confiance et de reconnaissance, conscient que ma nomination pouvait faire lien entre les artistes, le public et les institutions.
Puis arriva le jour de la première de «Cendrillon, ballet recyclable» de Philippe Lafeuille à la Maison de la Danse de Lyon le 3 novembre. Président ou Tadorne, il me fallait choisir. Je n’écrirais donc pas sur cette oeuvre.
Sauf que…alors que je n’avais vu aucune répétition, je découvrais, comme le public, ce que Philippe Lafeuille préparait depuis des mois (une Cendrillon postmoderne fondue dans le plastique, matière recyclable pour rêver). À mesure que le spectacle avançait, je ressentais l’article en gestation. Le Tadorne allait écrire : ce que je voyais sur scène était exactement là où je me situais dans mon rapport à la danse. Ce soir-là, je compris qu’avec Philippe Lafeuille, j’étais devenu une Cendrillon.
Ainsi, quelques jours plus tard, je publiais l‘article. Président et blogueur…
…Qui posera son soulier de plastique sur la table, face à des “experts danse” émerveillés.
Pascal Bély, Le Tadorne.