« Bertolt Brecht, c’est pas du boulevard » me dit au téléphone mon amie Catherine avant de voir « La vie de Galilée » mise en scène par Jean-François Sivadier ! Je suis fatigué et j’ai peur de ne pas pouvoir assurer 3 heures de spectacle. Le public est là et je cherche des têtes connues. Soudain, j’aperçois Marie-José avec qui j’entretiens depuis quelques années une complicité « festivalière ». Je suis heureux de la voir et nous échangeons avec mes voisins nos avis sur les spectacles ! « L’histoire des larmes » semble fédérer les avis contre elle, Olivier Py ravit et « Mue Première mélopée » inquiète tant les critiques sont mauvaises…
« La vie de Galilée » débute. Et c’est un festival de bonne humeur, de créativité et de dynamique ! Mes jambes sont lourdes mais Nicolas Bouchaud dans le rôle de Galilée, entouré d’une belle troupe d’acteurs, me rend heureux. Le texte me semble d’une actualité incroyable : comment l’Eglise a freinée les découvertes de Galilée au moment où aujourd’hui les religions empêchent l’émancipation des femmes, des homosexuels et autres progrès scientifiques. Comment ne pas voir aussi les clivages actuels entre théâtre avec texte, théâtre sans texte, approche linéaire, approche systémique…
La mise en scène de Jean – François Sivadier peut surprendre quand les acteurs se transforment en clowns pour nous interpeller sur notre rapport à la science ! Cette métaphore montre à quel point le texte de Brecht est d’une modernité saisissante !…Et voilà que Paco Rabane est joué tel l’idiot du village, que Marie – Dominique nous fait part des « stages de communication » qu’elle suit assidûment ! Nous manquerait-il par hasard un Galilée en 2005 pour retrouver des perspectives, des raisons d’espérer ? Une chose est sûre, Sivadier a le talent de nous émerveiller…et ses acteurs tournent autour de nous comme la terre autour du soleil….