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CONCERTS FESTIVAL D'AVIGNON

Ce soir au Festival d’Avignon, la lumineuse Camille.

Certains s’en étonnent. Pas moi. Ce soir, Camille est l’invitée du Festival d’Avignon à la Carrière de Boulbon pour «Ilo veyou». En 2006, j’écrivais à propos de son concert à Bruxelles: «Camille positionne la chanson comme pluridisciplinaire. Elle s’aventure dans le chaos pour faire naître de nouvelles formes artistiques. Programmée par «Les Nuits Botaniques», Camille aurait eu toute sa place au KunstenFestivaldesArts programmé au même moment». Six ans après, Avignon a donc franchi le pas et ce n’est que justice pour celle qui théâtralise et chorégraphie son chant pour embarquer le public dans une danse de mots et d’ombres corporelles.

Retour sur le concert donné en mai dernier à Marseille et qui sera joué ce soir.

Ce soir, au Silo à Marseille, le public ne s’y trompe pas: la confiance est là et nous la suivons dans son embarcation faite de tissus tendus, de lumières qui chaloupent et d’instruments de musique échappés d’un grenier de boites à musiques! Il se dégage une étrange atmosphère ouatée, toute à la fois protectrice et piquante,  à l’image de ces draps un peu rêches où nous aimions nous lover même s’ils nous grattaient…

Cela commence par une naissance. Camille est maman depuis peu. A capella, entourée d’un tissu où elle cache une ampoule, elle chante «Aujourd’hui» pour évoquer l’accouchement. Cela dépasse l’entendement. Ce soir, elle enfante d’un concert éclaireur où elle puise dans l’imaginaire du théâtre pour enfants (apparitions, disparitions ; jeux d’ombres et de lumières), les ressorts de sa créativité et donc de la notre (à l’image des bulles de «Bubble Lady» qui font des ronds dans l’eau sur ma peau). Ici, points de projecteurs descendants qui écrasent. Bien au contraire. Avec Camille, la fragilité d’une petite ampoule est une force pour accoucher d’une danse puisée dans la voix qu’elle fait surface de divagation pour jouer avec nous au chat et à la souris. Rarement la lumière ne m’est apparue aussi primordiale dans un spectacle: elle y projette son corps et ceux de ses musiciens vers les espaces de jeux de l’enfance. A la fin du concert, elle nous convoque autour d’une ampoule boule de feu dans une salle transformée en caverne (pour y entonner, entre autres, un mémorable «Que je t’aime !»). Auparavant, elle aura pris soin de la métamorphoser en cathédrale pour qu’aux chants des spectateurs de l’orchestre répondent les refrains des balcons! Magnifique, magique. Elle ne cesse d’ailleurs de s’amuser des frontières en invitant une vingtaine de spectateurs à rejoindre la scène derrière la toile pour jouer aux chats et chiens («Cats and dogs»). Soucieuse d’unité, elle n’hésite pas à faire monter un homme de droite et une femme de gauche pour une valse sur une chanson patriote dépassée («La France») !
En écho à ses performances vocales, Camille stimule notre créativité. Comme si c’était lié. Et ça l’est! La chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin  a signé la mise en scène. Ce choix n’a rien d’étonnant, car il y a chez Camille le souci de réconcilier le corps et la voix (tant clivés dans les concerts par une machinerie et des technologies qui séparent), de créer une autre relation entre scène et salle. Je pense encore à son essoufflement après une danse qu’elle métamorphose en chant quasi religieux («Pleasure»); il me restera longtemps gravé son visage projeté tandis que l’ampoule s’approche de son corps allongé pour y puiser ce qu’il y aurait de plus intime («Wet boy»). Je n’oublierais pas de sitôt ce chant déterminé contre cet homme qui fait souffrir les femmes («Le banquet»): chez Camille, le corps chante aussi les plaies corporelles de l’amour…
«Ilo veyou» est un concert festif qui vous embarque très rapidement dans une contrée de jeux et de chants. Il y a là un certain état d’esprit: celui de créer les conditions de la communauté.

Celle des fous chantants.

Pascal Bély, Le Tadorne

«Ilo veyou» de Camille au Silo de Marseille le 4 mai 2012. Au Festival d’Avignon le 15 juillet à 23h.

Camille sur le Tadorne:

Camille poétise ma “scène d’amour”.

Camille, à un fil du KustenFestivalDesArts de Bruxelles.

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AUTOUR DE MONTPELLIER CONCERTS

Le printemps de Renaud Papillon Paravel.

Le fond de l’air est encore frais, mais le Théâtre La Vista à Montpellier allait vite me réchauffer.
Nous sommes une vingtaine de personnes, spectateurs habitués ou curieux, professionnels et amis du chanteur Renaud Papillon Paravel. Une toile de jute brune est tendue dans le fond de la scène, comme un film automnal. Il s’efface rapidement pour faire place au printemps de la poésie de cet artiste hors-norme.
Le guitariste rentre, puis le batteur, et arrive enfin celui que j’attendais, un jeune homme en pull, sans chapeau, ni artifices, aux courbes un peu rondes. Il commence à dévoiler sa voix douce et hésitante. Petit à petit, on le sent se détendre et couvrir l’espace de la scène puis celui de nos pensées.

Les textes se déroulent: le temps qui passe, l’enfance, les premiers frissons…Avec «Mon petit élément», il évoque le bébé dedans dans le ventre de son père-mère. Est-il le petit d’homme ou le petit en chacun de nous? Nous sommes parents d’un genre nouveau et je me questionne sur cette nouvelle génération.
Avec  «Marcher pieds nus sur un lego», les jeux d’enfants flottent en métaphore au-dessus de nos tètes, et je me souviens de ces moments de  liberté créatrice et structurante. Repensons de temps en temps à ce que nous faisons parfois vivre à nos enfants et écoutons-les avec attention…Ils le méritent bien.”Le bloc de lego” me fait mal. Il réveille une douleur et un sentiment de frustration.
À la veille des élections, “La rose” m’arrache le coeur face à la rapidité du temps qui passe et me chuchote de ne pas gaspiller une miette des bons moments, si éphémères. Agissons en ce printemps 2012 naissant !
La poésie des mots de Renaud Papillon Paravel s’imprègne dans mon corps. Je m’évade et retrouve ces premiers gouts pour les émotions du quotidien, toutes simples, pour ces questionnements de jeunes adultes sur la découverte de l’autre, du grand monde. Le public sourit, chantonne, vit…C’est un concert intimiste et tellement réconfortant.
Ce garçon m’inspire une profonde tendresse, car il s’ouvre à nous de façon amicale, très pudique, tout en étant bien vivant, et sensible. Les mots crus dans sa bouche ont un gout de madeleines, de déjà vu, de déjà ressenti. Une vérité que l’on n’ose pas s’avouer.
Ce garçon a 43 ans, et toutes ses dents pour nous sourire en entonnant ses pensées.
Le vin ce soir était mauvais, mais qu’importe, le renouveau du printemps était là, avec son lot de premiers émois….

Sylvie Lefrere, Le Tadorne.

Concert de Renaud Papillon Paravel au Théâtre  Lavista à Montpellier  (après présentation du programme du Festival Printival) le jeudi 8 mars 2012.

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CONCERTS FESTIVAL D'AVIGNON

Jeanne Moreau, Etienne Daho…deux condamnés à aimer.

S’asseoir dans la Cour d’Honneur pendant le Festival d’Avignon, ce  n’est pas seulement assister à un spectacle, c’est aussi affronter le passé, faire résonner l’écho de la mythologie sonore et visuelle;  c’est aussi se remémorer, adorer,  oublier, accepter ou renier une histoire théâtrale parfois lourde à porter.

Ce soir, un des mythes est de retour….en mémoire et physiquement. Une icône qui raconte une autre icône. Un mythe des comédiennes  face à  un mythe littéraire : Jeanne Moreau et Jean Genet.

Ce soir elle va dire, elle va  parler, elle va réciter. Elle va donner sa voix à un plateau qu’elle a déjà arpenté au temps de Jean Vilar. Ce soir sera évoquée l’histoire d’amour, écrite par Jean Genet pour Maurice Pilorge.

La Jeanne, Mademoiselle Jeanne, la grande, la belle, l’adorée, la jamais critiquée, la Moreau sera la narratrice de mots magnifiques.

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A ses cotés, un homme de noir vêtu. C’est Étienne Daho.  Belle allure stoïque, peut-être  paralysé d’effroi, et sans doute très étonné d’être là. Devant nous, avec elle,  il y a  un chanteur de variété qui va s’accrocher aux pentes d’un texte érotique. Quand la musique Pop rejoint la dramaturgie. Quand la frivolité rejoint le désespoir.

Lumières éteintes, silence et l’orchestre se met en place. Re-silence et on attend de voir leur silhouette arriver sous les arches du Palais. Cheveux-costume blanc, petite taille grande sourire, crinière cendrée, elle irradie au bras du chanteur, portée comme une matrone égarée, ils sont ovationnés et admirés.  Silence, nous sommes aux abois. Suspendus.

Elle va dire un texte de Jean-Paul Sartre : “Genet, comédien et martyr », qui décrit l’homme Jean Genet,  double à la fois,  poète et voleur. On apprend que Jean Genet est emprisonné, pour vol à Saint-Brieuc et qu’il  est fasciné par Maurice Pilorge, emprisonné, lui aussi, pour meurtre de son amant. C’est à partir de là que le voleur va trouver son inspiration et voir la naissance du  “Condamné à Mort”.

Suit alors ce  texte érotique, aux mots argotiques imagés, une bite est un chibre, une bite est un pieu…des mots poignards que Daho parfois n’arrive pas toujours à enfoncer, tant il se retient! Des mots crus, images superbes-métaphores imagées, sexuellement sensuelles  et cruellement envoyées.

….Jeanne Moreau dit parfaitement la douleur, l’amour, l’attirance,  tandis que  le micro d’Étienne Daho semble mal réglé. De son bras gauche, à plusieurs reprises il dit à ses musiciens de tempérer le son. Après quelques minutes, tout va bien, et miracle, il est compréhensible, il articule, le texte est superbement chanté quoique parfois pas assez incisif. Étienne Daho devrait trancher plus profond. Daho devrait y aller, comme Genet y serait allé. On pense à Marc Ogeret, plus brutal dans la profondeur de sa voix, on pense à Michel Hermon (comédien-chanteur-metteur en scène) qui chante “Sur Mon Cou” comme personne.

On pense à Francesca Solleville….

On pense à Hélène Martin créatrice musicale de ce Poème….elle est sûrement dans la salle, émue, fière et attendrie.

Nous sommes dans un moment de grâce. Les Murs deviennent la Prison de Jean, Étienne devient Jean et on devine l’ombre de Maurice qui se balade dans les airs. Ce sont les murs gris qui nous enveloppent, Jeanne en est la Gardienne, la Mère, la Putain. Elle devient, par sa voix grave, l’héroïne d’un poème chevaleresque, cette ode au Torse, à l’homme désiré, aux Héros virils qui étaient à leurs heures de vulgaires Pédérastes.

 La voix de rocaille de Jeanne devient l’écho incarné de la grisaille du Palais. Sa virginité blanche va être dépucelée par le Pieu du Voleur.  On atteint presque l’Orgasme littéraire, Étienne bouge avec des coups de reins sensuels….on est bercé de viol, bercé de vol, bercé de magie érotique. Les pierres en deviennent sensuelles.

On voudrait se lever et rejoindre Le Blanc et Le Noir, chanter avec eux, se recueillir sur “son cou”….Regretter que ce ne soit pas plus long. Quand les feux de la rampe s’adoucissent, on se demande si Maurice Pilorge a vraiment existé ? ….Est-ce Fresnes ou Saint-Brieuc? Est-ce un rêve, un fantasme ou la réalité…cela importe peu. . Seuls Hélène Martin et Jean Genet  le savent, preuve en est le dépouillement violent de son interprétation quand elle a créé ce chant d’amour.

Le mythe Moreau était en corps là, incarnant-incarnée, le Chanteur-ombre noire  regard perdu adoré…un moment de magie pure….encore des Mots intenses, et un souhait avoué…que Le Condamné résonne pour toujours de sa puissance animale.

On se souviendra longtemps, en ce salut final, de ce  couple enlacé…. Elle, cachée derrière lui pour mieux l’enlacer….On ne voyait alors qu’une silhouette blanche et noire, le corps de l’un dans le corps de l’autre.
…Deux condamnés à aimer…
Francis Braun – Le Tadorne.
“Le condamné à mort” par Etienne Daho et Jeanne Moreau au Festival d’Avignon le 19 juillet 2011
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CONCERTS

Historique Arcade Fire.

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C’était en novembre 2004…Un article de l’envoyé spécial des « Inrockuptibles »: « THE ARCADE FIRE, attention chef d’oeuvre ». J’étais intrigué par leur histoire (neuf de leurs proches venaient de disparaître en peu de temps) et le titre de leur  album, « Funéral ».

C’était en Février 2005 en Avignon. Un mistral fou m’obligeait à entrer à la FNAC pour trouver un peu de chaleur. Trois mois après, je me souvenais de ce groupe américano-canadien. A force de persévérance, le vendeur se décide enfin à trouver cet album parmi une pile de CD. Cramponné à la borne d’écoute, tout mon corps se mit à trembler: « Funéral » ne m’a plus jamais quitté.

C’était en mai 2005 au Cirque Royal de Bruxelles. A trois semaines du référendum, j’avais besoin d’air, d’un souffle européen ! Ils étaient sept sur scène ; unis, flamboyants, électriques . Pendant plus d’une heure trente, ils chantaient leur douleur ponctuée ici et là de paroles provocantes sur l’avenir de l’Europe à la veille du « non » Français à la Constitution. Ils touchaient là où j’avais mal avec humour et tendresse au moment où l’angoisse sur l’avenir de l’Europe était forte.  Il y avait Régine sur scène. Elle formait avec Win Butler un beau couple, lui devant, elle si proche, elle à l’accordéon, lui à la basse. Les cinq autres membres les entouraient de leur douce folie, à coup de violons, de contrebasse et de casques de moto. Plus le concert avançait, plus le cirque devenait…royal !

C’était le 22 Août 2005, à Nantes. J’étais en vacances et j’avais très envie de  les retrouver dans la petite salle de « L’Olympic». Il y avait une ambiance absolument surréaliste…le plus grand groupe du moment se produisait au coeur d’un petit quartier de Nantes !  Ils étaient tous là, sur cette petite scène, par 40°. J’ai retrouvé la même fougue, la même énergie qu’à Bruxelles ! La communion était parfaite entre le public nantais et le groupe, comme si leur histoire rejoignait la notre (l’empathie est si rare dans le rock d’aujourd’hui). Comme à Bruxelles, ils firent leur sortie de scène par l’entrée de la salle, en se frayant un chemin parmi le public. Une partie les avait donc suivi…pour finir au bar du coin de la rue ! Cette sortie de scène en disait long sur  ce groupe : proximité, modestie et une infinie tendresse.

C’était en juillet 2007. Je quittais pour un soir le Festival d’Avignon. Direction « Les nuits de Fourvière » à Lyon.  Plus de 4000 personnes prennaient place dans les Arènes et formaient un patchwork coloré magnifique. Je me sentais un peu décalé, comme un “expatrié“.
La scène était immense. Plus rien à voir avec celle de Bruxelles ou de Nantes.  J’aimais le pari de ce groupe: donner au rock des airs symphoniques baroques à partir d’instruments insensés et d’arrangements chaotiques. « The Arcade Fire » était surtout un collectif habité par la scène. Cette impression « cosmique », hors du temps, s’était renforcée avec leur dernier album, « Neon Bible ». Il y soufflait une énergie étrange où leur musique emprunt de religiosité,  conférait à l’ensemble une atmosphère hypnotique.
A Lyon, il fallait garantir l’ambiance face à ce public hétérogène dont la majeure partie découvrait  ce groupe en concert. Après le premier titre (le magnifique «Haïti »), Regine Chassagne et le groupe surprenaient en interprétant «poupée de cire, poupée de son». La filiation à Gainsbourg est assumée. Légitime. Stupéfiant. Ennivrant. Ce fut la seule surprise de ce concert comme si Arcade Fire avait assuré ses acquis. Les chansons du premier album (« Funeral ») enfièvraient les Arènes tandis que l’atmosphère du second avait du mal à se faire ressentir à cause d’une scénographie trop sophistiquée. J’avais l’étrange  sensation  qu’ils peinaient à articuler ces deux opus. Je ne retrouvais plus l’originalité d’un groupe qui, chronomètre en main, assura les 90 minutes syndicales sans “sortie” de scène.
En 2010, “The Arcade Fire” revient avec leur troisième album, “The suburbs“. C’est un très bel opus même si l’on sent que le groupe n’est plus en “recherche”. Qu’importe. Il sera en tournée à Marseille le 24 novembre puis à Lyon le 26.
J’y serais.
Pascal Bély. www.festivalier.net

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CONCERTS Vidéos

Mayereau, prénom Isabelle.

Il n’y a pas de hasard, il y a des rendez-vous, celui ci était pris à 20H33, « Bordeaux », un petit théâtre écrin propice à se blottir à une centaine pour retrouver, enfin, dans les « jeux des regards » votre voix si belle à l’oreille et à l’âme…

20H33 pile, on ne plaisante pas avec les rendez-vous d’amour, le rideau s’écarte côté cour et vous entrez en scène dans une douce lumière…

Bonsoir Isabelle… quel Bonheur de vous revoir. L’attente a été longue mais l’émotion est là intacte, le temps n’a rien griffé, la dévoreuse mémoire n’a eu raison ni de vos mots ni de vos couleurs. Et ce soir, en cadeau de retrouvailles, juste vous, nous et votre guitare.

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Isabelle, vous nous avez écrit un jour sur papier d’harmonie pour pouvoir nous « dire des mots très tendres, des mots comme l’on n’en dit plus ». Depuis, nous ne nous lassons pas de ces « films noirs » qu’on se déroule jusqu’à « plus d’heure » dans notre « orange bleue ». Certes on a pris quelques « coups de froid » et plus ou moins « trois kilos », le « chocolat brun » est tellement propice au « matin bleu »… mais « L’air marin » a toujours eu raison des « mouches ». Certains soirs, on traîne un peu tard au « Tequila bar » pour éviter la « déconfiture », on sort  alors la « Chevrolet Impala » pour une ballade avec  « Nanihi » dans les petits « matins des grandes villes ».

« La dame au renard » pianote toujours sa « différence » près des vespasiennes, mais elle trompe aujourd’hui « les bleus » et le « coup de blues » lovée dans son « duvet gris ». « Comme de la porcelaine » on est toujours un brin fragile  mais « sans défaut apparent ».  On glisse parfois « des mots étranges » dans une « belle histoire d’amour » qui vire alors au « ramponeau calypso ». « L’homme à l’imper » ballade en douce son « maso blues » « de Dédé à Mimi » tout en traquant les « stars fantômes » du « Shangaî Palace » à la lueur d’un « briquet tempête ». Pour des « bisbilles » on fonce « dans le mou » pour aller retrouver le temps où « la bouche de Gregory Peck » nous laissait le « souffle en l’air ». Qu’importe, « l’enfance » et ses « nuages blancs » nous garde encore « les mains au chaud »…

…Isabelle… vous êtes pourvoyeuse de soieries bleues. Vos mots ciselés sont des diamants noirs et des perles de lune, votre voix un vol de tendresse neigeuse glissant sur les rivières du plus doux de nos peaux. Merci de vous et de ce moment magique passé à vos lèvres et à vos genoux avec un petit « hasch » en doux partage et un magnifique baiser pour la route.

Cher lecteur, vous ne connaissez pas… par ici …choisissez un album, un titre et ouvrez vos oreilles à coeur… Vous connaissez…., alors « Tadornez » vos programmateurs préférés pour qu’ils vous offrent ce magique cadeau d’une parenthèse enchantée.

En attendant, foncez hors-pistes avec elle! « Amoureuse de vous » elle vous ouvrira les portes de « Méroé » !

Bernard Gaurier – www.festivalier.net

C’était Isabelle MAYEREAU à BORDEAUX les 6, 7 et 8 mai 20H33 à l’Onyx.

L’album Hors pistes (octobre 2009) est édité chez « Chant du monde ».

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CONCERTS

La nouvelle “Stars”.


Ce soir, sur la scène du Centre Georges Pompidou, je me suis étendue, par terre ; j'ai fermé les yeux, et je me suis laissée emporter par une étoile. Stars like flees joue pour la première fois en France dans le cadre du Nouveau Festival.


La composition de ce groupe new-yorkais est variable, tout comme l'objet musical qui est offert. Ce soir six musiciens : harpe, violon, guitare, batterie, chant, piano et une atmosphère unique, faite de bricolages sonores et vocaux.

Comment décrire ? La référence serait réductrice, mais elle permet de situer : une voix proche de celle de Tom Yorke, la gaîté de Beirut (avec certains musiciens aux manettes) et la rage d'un Arcade fire.

En trois constructions musicales d'une vingtaine de minutes, nous sommes partis. Loin. J'ai senti ma peau frissonner. J'ai voulu crier avec eux. Eu envie de courir à perdre haleine. J'ai pleuré.

Nous avons eu le sentiment d'assister à un événement précieux et rassurant à la fois. Ces jeunes musiciens prodiges et hirsutes ?le chanteur a revêtu un accoutrement digne de celui du bras droit d'Oussama Ben Laden-, sont représentatif d'une jeunesse américaine talentueuse, humaine et porteuse d'une musique de toute beauté.

Une musique dont il faut se délecter tant leurs performances sont non reproductibles. Stars like flees c'est l'anti objet de consommation, l'élixir de jouvence à usage unique.  Alors quand l'un des musiciens nous a suggéré de venir s'allonger sur scène pour mieux en profiter. Il n'a pas été utile me le me le dire une deuxième fois.

Elsa Gomis – www.festivalier.net

 

Stars like flees est encore en France le 30 octobre à Cherbourg, le 31 octobre à Vendôme et le 1er novembre à Nantes. http://www.myspace.com/starslikefleas

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CONCERTS

“Agent Ribbons” nous embobine.

 

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=sCGgRG4wSqs&w=425&h=344]

Une gracieuse jeune femme qui, des étoiles plein les yeux, a décidé de remuer intensément son auditoire, par ses gestes et sa voix exaltée. Il y eut bien Björk (en 1995 avec It’s oh so quiet) pour exporter ça sur toutes les ondes. Près de 15 ans plus tard, il s’avère possible de refaire une telle rencontre musicale, située entre séduction et étonnement. Le 06 octobre, l’Embobineuse, à Marseille, accueillera Agent Ribbons et enfin rallumera cette flamme-là.

 

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=IzBI4vxiYwE&w=425&h=344]

On a bien vu Regina Spektor, Joanna Newsom et Scout Niblett tenter de prendre le maquis de cette pop cabaret. Mais les trois filles d’Agent Ribbons y parviennent naturellement, tout en restant pour l’instant un secret bien gardé par la presse US spécialisée. Nul doute pourtant que leur fraîcheur et leur talent feraient rougir une scène pop/folk indé plutôt timorée. Natalie Gordon (voix, guitare), Lauren Hess (batterie, accordéon) et Naomi Cherie (violon) viendront pour un concert immanquable à l’Embobineuse, cette salle si singulière située à la Belle de Mai… 

 

Jonathan – www.festivalier.net

 

En tournée:

3 oct. 2009 20:00
Le Coup de Monocle Nancy, France
4 oct. 2009 20:00
Grnnnnnd Zero Lyon, France
5 oct. 2009 20:00
TBA St. Etienne, France
6 oct. 2009 20:00
L'embobineuse Marseille, France
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CONCERTS

Le nouvel opus (oups !) du Festival de Marseille.

En changeant de nom, le Festival de Marseille affirme cette année quelques partis pris : « Festival de danse et des arts multiples de Marseille ». Cette dernière appellation laisse songeur mais trouve sa traduction dans le spectacle «J’ai des milliers de gestes» par « Piano et compagnie ». Une pianiste (Nathalie Négro), un violoniste (Jean-Christophe Selmi), un slameur (Fréderic Nevchéhirlian), un vidéaste (Patrick Laffont), un compositeur (Olivier Stalla), François Combémorel (au marimba), tous marseillais ( !), nous proposent un « ciné-concert » éclectique, hypnotique et poétique.

Tout commence par une vidéo prise depuis le port de Sofia. Une vieille dame regarde la mer, apparaît puis disparaît. Cette symbolique du destin plonge le spectateur dans un ailleurs où la musique est un espace de projection, où nos ressentis, telle une boule de flipper, se cognent aux quatre coins de cette scénographie déroutante. Car, à qui, à quoi s’accrocher, s’arrimer alors que cette épopée musicale fait l’éloge de l’immobilité, de la lenteur, avec des musiciens « éléments » d’un décor, qu’un mur vidéo amovible dévoile, cache, comme des fantômes. Rarement une scène ne m’est apparue aussi sensuelle, à l’image d’une peau que l’on effleure avec la vidéo, que l’on caresse avec le piano et que l’on mord avec les mots.

On se laisse aller à la mélancolie, à contempler ce désordre bien ordonné quand ils improvisent, tapent sur les cloisons, détournent leurs instruments. Ici, les artistes ne nous regardent pas : de biais ou de dos, ils sont entre eux. La scène n’est ni frontale, ni bifrontale. Sa forme naît de notre imaginaire. Les textes d’Éric Vuillard et ceux de Frédéric Nevchéhirlian en dessinent les contours incertains dans un écho qui finit par nous habiter. La musique de Steve Reich, de Terry Riley et Arvo Pärt s’incarnent dans des instruments qui font corps avec le musicien.

Ici, le corps ne danse pas : il est surface de divagation et la vidéo s’y projette comme un tatouage amovible. À fleur de peau, la musique et la poésie laissent des traces par l’image subtile de Patrick Laffont. Le danseur n’est pas loin. Serait-il caché derrière un pan du décor ?

Et le temps poétique fait son oeuvre. À quelques minutes de la fin, une forme m’apparaît : ils sont les mécaniciens «fous» du piano monumental du metteur en scène et compositeur iconoclaste Heiner Goebbels. Cette installation, présentée au dernier festival d’Avignon, avait beaucoup troublé par sa mécanique musicale qui dégageait une émouvante poésie.

Et l’on se prend à rêver que ce collectif envahisse les machineries et les horlogeries de nos sociétés à bout de souffle pour nous aider à remettre l’humain au centre. Car, jusqu’à preuve du contraire, le corps ne sera jamais transparent et la musique n’est pas destinée à être seulement téléchargée.

Pascal Bély

www.festivalier.net

« J’ai des milliers de gestes » par « Piano et Compagnie » a été présenté le 29 juin 2009 dans le cadre du Festival de Marseille.

Crédit photo : © Agnes Mellon

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CONCERTS

Aux Correspondances de Manosque, Florent Marchet provoque le krach.

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A l’entrée du Théâtre Jean Le Bleu de Manosque, deux agents de sécurité surveillent. Métaphore d’une société qui n’accueille plus, même lors du pacifique festival « Les Correspondances ». Cette entrée en matière n’est rien à côté du concert littéraire, «Frère animal», écrit par Arnaud Cathrine, orchestré par Florent Marchet en compagnie des chanteurs Valérie Leulliot et Nicolas Martel. En ce dimanche soir, ils nous invitent au boulot, plus précisément à la SINOC (Société Industrielle Nautique d’Objets Culbuto), entreprise installée au fin fond de la France du journal de 13h de TF1. Différents personnages circulent (Thibault, son père, Julie la petite amie, des copains, l’agent d’accueil, le DRH), sur cette scène minuscule, à peine éclairée par des projecteurs fatigués en forme de drapeaux.
Alors que le contexte de crise financière plombe notre avenir immédiat, « Frère animal » dénonce ce que nous savons trop. L’entreprise exploite, manipule, réduit, détruit. Quand elle fait corps avec la famille de Thibault, elle en épouse le fonctionnement symptomatique. Le concert est une suite de textes chantés, où les voix cassent, cisèlent. Nos quatre trentenaires en ont gros sur leur c?ur. Leur colère sourde est palpable. Ils en veulent à la génération de leurs parents d’avoir participé à ce type de relations sociales, mélange de paternalisme et de productivisme acharné. Je ne suis pas loin d’étouffer et je m’accroche à eux, cherchant ici ou là, un geste, une intonation pour respirer.
Je ressens l’angoisse monter dans la salle. Avons-nous besoin de cela en ce moment ?
C’est Valérie Leulliot (ex « Autour de Lucie ») qui apporte une douceur contagieuse, presque mélancolique au moment où le concert quitte la SINOC pour s’immiscer dans le fonctionnement de la famille de Thibault. Chacun se métamorphose, donnant de l’ampleur à son personnage, à l’exception d’Arnaud Cathrine, attachant dans sa rigidité. Les mélodies se font plus harmonieuses, les corps empruntent des mouvements chorégraphiques. Mais le malaise persiste. « Frère animal » est un texte usé, lessivé par la logorrhée d’un Besancenot et maintes fois dépeint par les sociologues d’entreprise. Cela ne remet pas en cause la pertinence du fond, mais ce concert littéraire colle  un peu trop au propos ; le ton employé et la mise en scène sont parfois en position haute , à l’image d’une gauche bien pensante.
Seulement voilà. Le talent de Florent Marchet opère (on ne le dira jamais assez ici, c’est un musicien exceptionnel) ; Nicolas Martel libère un charisme troublant et Valérie Leulliot nous envoûte de sa voix posée. Ce quatuor ne se compromet pas dans la facilité. Raison de plus pour leur souhaiter de revenir nous chanter leurs utopies nautiques culbutantes.

Pascal Bély
www.festivalier.net


?????? “Frère animal” d’Arnaud Cathrine et Florent Marchet a été joué le 28 septembre 2008 aux Correspondances de Manosque.

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Florent Marchet sur le Tadorne:
Florent Marchet donne aux Correspondances de Manosque ses lettres de noblesse.

Florent Marchet quitte la Scène de Cavaillon.

Un reportage sur “Frère Animal” sur France 24.

 

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CONCERTS

Le monde selon FIP, radio de Service Public.

FIP.jpgDepuis juillet dernier, la radio musicale de Radio France, FIP, est de retour à Marseille sur le 90.9. En octobre 2000, le sinistre PDG de l’époque, Jean-Marie Cavada, avait enlevé à ce joyau du service public plus de la moitié de ses émetteurs en France. Malgré la mobilisation sans précédent de ses auditeurs, FIP se repliait sur ses quatre fréquences restantes (Bordeaux, Paris, Nantes, Strasbourg).
C’est donc avec une certaine émotion que je réponds à l’invitation de FIP de rencontrer son équipe lors d’un forum organisé par la FNAC. Une trentaine d’auditeurs dans la salle pour écouter les explications de Dominique Pensec, directrice. Mais c’est l’animatrice Isabelle Duthil Lafrance et le programmateur Armand Pirrone qui suscitent l’attention. Leur regard ne trompe pas : ils aiment leur radio et en porte les valeurs. Ce sont de beaux artisans du Service Public, ouverts vers les richesses de ce monde global, attentif à l’égard des auditeurs. À leur façon, ils participent à la modernité d’un service public que certains oiseaux de mauvais augure voudraient réduire à la sphère marchande. A la fois remparts et passerelles, ils contribuent depuis plus de trente ans, à pérenniser une radio unique au monde. On le sait peu, mais FIP concourt à la diversité musicale dans ce pays. C’est une radio de développement durable.
Pour que la fête soit entière, FIP a offert aux auditeurs marseillais un concert gratuit au Dock des Suds dans le cadre du festival musical « Babel med music ». Trois artistes invités (la chanteuse vietnamienne Huong Thanh, l’Indienne Pura Fé et les Marseillais de Massilia Sound System), reflet de la richesse de la programmation de cette radio, ancrée dans le local pour embrasser le global, à l’image de la scène où nos deux animateurs symboliquement repliés dans un coin,  protègent, observent et commentent pour la radio les prestations des artistes.
C’est Huong Thanh qui ouvre la soirée et surprend la salle par sa musique et sa voix. La mondialisation des échanges nous permettra progressivement d’apprivoiser la complexité d’un chant que l’on pourrait comparer au jazz. FIP est donc là pour nous rappeler que nous n’en avons pas fini de découvrir ces nouveaux territoires musicaux.
Quand arrive l’Amérindienne Pura Fé, nous sommes prêts à nous laisser guider par la puissance de sa voix, par l’ingéniosité d’une partition entre blues et pop. Elle est impressionnante dans son engagement vocal, mais aussi dans sa détermination à nous  chanter un « Summertime » mixé, à l’image d’un monde ouvert qui ne renie pas les cultures locales.
En écoutant Pura Fé, je repense au Thibet et à Éric Pachet, journaliste à FIP, qui lors de ses flashs horaires de deux minutes, nous a souvent interpellés sur la situation dans cette province, bien avant le tapage médiatique actuel. Car FIP informe aussi. Autrement. Ses flashs sont autant de notes dans la partition du monde musical d’Armand Pirrone.

Pascal Bély
www.festivalier.net


Les fréquences de FIP:

Paris / Ile-de-France : 105.1 MHz
Bordeaux : 96.7 MHz
Arcachon : 96.5 MHz
Montpellier : 99.7 MHz
Marseille : 90.9 MHz
Rennes : 101.2 MHz
Nantes : 95.7 MHz
Saint-Nazaire : 97.2 MHz
Strasbourg : 92.3 MHz


Ecouter Pura Fé:

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Ecouter Huong Thanh: