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FESTIVAL D'AVIGNON PAS CONTENT

Au Festival d’Avignon, avec “Angelo, tyran de Padoue”, la tyrannie de FranceTelevisions.

La pièce est mineure, peu jouée et pourtant. “Angelo, tyran de Padoue” de Victor Hugo est programmée pour quatorze représentations à l’Opéra d’Avignon jusqu’à la fin du festival. Pour sa première création théâtrale, le cinéaste Christophe Honoré à droit à tous les honneurs, avec FranceTelevisions comme l’un des coproducteurs. Avignon semblait protégé de l’incursion de l’industrie télévisuelle dans la production du spectacle vivant. Cette année, une digue vient de tomber.

Angelo, personnage tyrannique et angoissé, incarné par Martial Di Fonzo Bo a donc une femme (Emmanuelle Devos) et une maîtresse (Clotilde Hesme). Une énigme abracadabrantesque permet aux amants et aux gardes du corps de jouer à cache-cache. Les deux comédiennes peinent à habiter une scène de théâtre, tout au plus seraient-elles plus à l’aise sur un plateau de cinéma. Quant à Martial Di Fonzo Bo, il hésite entre « la cage aux folles » et « Hamlet ».

Christophe Honoré brouille les pistes. Où sommes-nous? Quel sens dégage cette forme artistique hybride où théâtre, 7ème art, télévision s’enchevêtrent? Les effets visuels sont de toute beauté avec ce décor fait d’échafaudages de fer où un habitat sur roulettes se déplace tel un traveling et nous conduit de la cave au septième ciel, ou en enfer. L’imaginaire homosexuel est omniprésent : l’atmosphère suinte l’odeur de sexe des backrooms, les femmes sont ici fatales et fragiles, solidaires dans l’épreuve. Ce parti pris englue la mise en scène dans un jeu proche du soap opéra avec des acteurs qui frôlent souvent l’amateurisme. La télévision s’en contentera. Comme elle sera ravie d’une incursion chantée, déplacée et pour tout dire ridicule : Honoré recycle « les chansons d’amour », son dernier film musical à succès.

Le malaise est profond, car la tyrannie d’Angelo envers ses conquêtes est à peine incarnée, tout au plus caricaturée. Honoré ne dirige pas les acteurs : il les incruste dans le décor, fruit de son imaginaire. Telles des marionnettes, les comédiens semblent jouer leur propre rôle (Devos en Devos, Martial en Martial, …) comme si le « people » prenait le pas sur l’acteur de théâtre (Le Monde dans son édition du 12 juillet s’essaye même au storytelling : « Les ruses de Christophe Honoré pour trouver son casting de rêve »).
La dernière scène où descend un écran plat de cinéma, voire de télévision, signe la toute-puissance de l’image et tyrannise le spectateur : “gens de théâtre, la télévision va vous imposer une esthétique. Il en va de votre survie ». Ainsi, de façon subversive, le théâtre de Christophe Honoré sidère par l’image et inquiète par sa tyrannie rampante. En phase totale avec le projet politique du pouvoir en place qui fait de la télévision le vecteur des esthétiques à la mode et des discours autoritaires.
Pascal Bély – www.festivalier.net

A l’heure où cet article a été écrit, je n’avais pas d’informations précises sur le rôle de FranceTélévisions. La revue Mouvement, en date du 25 juillet, donne quelques précisions.

“Angelo, tyran de Padoue” par Christophe Honoré jusqu’au 27 juillet 2009 dans le cadre du Festival d’Avignon.

Photo: Christophe Raynaud de Lage.

 

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FESTIVAL D'AVIGNON OEUVRES MAJEURES Vidéos

La nuit avec Wajdi Mouawad au Festival d’Avignon. En étiez-vous?

Deux regards de spectateurs…éclairés par une nuit de théâtre avec Wajdi Mouawad.

7h40. Les oiseaux affolés crient dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes. C’est une fête au coeur de leur migration. Le public ovationne. Cela n’en finit pas. Depuis combien de temps la Cour n’avait-elle pas résonné, déraisonné ainsi ? Wajdi Mouawad rejoint sa belle troupe sur scène. L’homme est touché. Il entre dans l’histoire du Festival d’Avignon.

Comment un tel miracle a-t-il pu se produire ? Comment onze heures après, sommes-nous encore là, décomposés de bonheur, regards illuminés et couverts des sédiments déposés par nos imaginaires incendiés. Trois oeuvres ont fait leur travail. Nous avons fait la traversée. Ensemble. Car ce théâtre ne nous a jamais isolé, mais englobé dans un « vivre ensemble », une mémoire vive, une nation de spectateurs. Ce « nous » s’est construit tout au long de la nuit : à la troupe de comédiens sur scène répondait l’assemblée des femmes et des hommes venus le temps d’une nuit, se retrouver, dans la cour, «abattre ce mur», pousser les cloisons, pour un festin orgiaque de théâtre !

Le voyage du fils (exceptionnel Emmanuel Schwartz) pour enterrer son père dans sa terre natale (« Littoral »,), le périple de Jeanne et Simon, jumeaux, pour écrire l’histoire de leur mère décédée (« Incendies »,) l’enquête de Loup sur ses origines («Forêts») : autant de destinées qui finissent par se relier à la nôtre. Combien de deuils impossibles à faire, d’origines non élucidées, de chagrins enfouis parmi les spectateurs ? Pour créer un théâtre humaniste, il faut nous traverser et ne pas nous prendre de haut. Mouawad le sait. Pour cela, La Cour d’Honneur est priée de perdre de sa superbe : il l’habille de sons à l’aide d’un long rideau de lamelles qui, par léger mistral, produit une caresse auditive. Ce soir, point de décor imposant, tout n’est que chaises, murs lacérés, lumières horizontales, tables de bois, petit et grand cahier : avec peu, on fait beaucoup ! Ces objets portent encore l’empreinte des corps des ancêtres et des jeux de l’enfance. Son théâtre suinte ; sa scène transpire : le liquide est partout. Du vivant. Même les mots s’humanisent par cette palette d’accents qui jouent avec le Français comme autant de sonorités métissées au coeur de nos histoires enchevêtrées.

Ici, l’homme travaille, ne renonce jamais face au poids de la transmission : on s’émancipe pour ancrer l’histoire dans un futur à réinventer : cela en est presque magique. Avec Mouawad, les liens sont si tissés qu’ils vous accueillent pour soulager vos peurs et vos pleurs : ressentir sa mère trop tôt disparue, imaginer la grand-mère que l’on n’a pas connue, retrouver le frère, le jumeau, pour se rassurer et calmer sa violence. Et l’on traverse les terres (dans le désert, au loin, dans la forêt de France, pays des contes et des légendes) pour aller vers la mer ; et l’on traverse les corps décomposés, statufiés et dansés.

De ces terres arpentées et labourées, nait le jardin des délices.

Mouawad fait d’une scène le tableau du peintre, la focale du photographe. Tout n’est que visions inanimées que l’artiste «mouvemente». Ses arts florissants  nous redonnent de l’unité, recollent les morceaux : cela va chercher loin tout ça.

Il me faut maintenant revenir.

Pascal Bély – Le Tadorne

 

Loup, Nawal, Wilfrid… J’ai fait votre connaissance le temps d’une nuit. Une rencontre issue de l’écriture de Wadji Mouawad .  Une journée s’est écoulée, et pourtant, je vous entends encore, je vous vois encore, je vis avec vous encore.

Douze heures. Il a suffi de douze heures de représentation dans le lieu magique de la cour d’honneur, pour être ému. C’est dans un élan naturel que je me suis levé pour vous applaudir au petit matin. La couverture, qui a recouvert mes jambes durant la représentation, est tombée à terre, comme ses corps torturés, en mal d’existence, chahutés par la remarquable écriture de son auteur.

Je vous ai scruté du regard de spectateur que je suis. En entrant dans l’enceinte du palais des papes, j’étais un, en ressortant, j’étais un autre. Oui, car l’écriture de Wadji Mouawad bouleverse, met en lumière la véritable nature humaine. Il s’agit d’un théâtre de l’humain, fait de chairs, de sentiments, d’amour.

L’année dernière, vous m’aviez fait exploser l’idée du cadre identitaire que je me représentais avec votre pièce « Seuls ». Aujourd’hui, vous m’avez  ouvert les yeux sur notre condition humaine et je vous en remercie.

C’est à l’unisson que le public vous a regardé, c’est à l’unisson que nous vous disons bravo.

Laurent Bourbousson.

 

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ETRE SPECTATEUR FESTIVAL D'AVIGNON LE THEATRE BELGE!

À l’École d’Art, le “livre d’or” de Jan Fabre pour le Festival d’Avignon.


Il y a foule de spectateurs à l’École d’Art pour la rencontre avec Jan Fabre. Comme un besoin de confrontation (pacifique). Une heure d’échanges polis avec un public qui a fait son « travail » avec cet artiste flamand hors du commun. Le metteur en scène, chorégraphe et plasticien semble assagi, comme s’il faisait son dernier tour de piste en Avignon.

Son « Orgie de la tolérance » fait quasiment l’unanimité à l’exception de quelques journalistes (Nouvel Observateur) et blogueurs (Images de Danse, Tadorne, Un soir ou un autre). Et ce n’est pas le moindre des paradoxes. Le public présent ce matin questionne ce succès : « Alors que « Je suis sang » ou « l’histoire des larmes » nous interpellaient dans notre intimité, votre dernier spectacle nous touche beaucoup moins parce que situé au niveau sociétal. N’est-ce pas pour cela que nous sommes tous  d’accord ?». Est-ce pour cette raison qu’une connivence a été ressentie lors du salut final entre la salle et les danseurs ? Une spectatrice ose souligner que le public était « conquis, acquis d’avance » et qu’elle n’est pas «choqué par cette farce obscène ».  On a même droit à cette remarque savoureuse : « Auparavant, j’étais scotché par votre obscénité. Aujourd’hui, je suis emporté par le groupe ! ».  Mais «pourquoi utilisez-vous le premier degré pour nous faire passer le message ? ». « N’y a-t-il pas conflit entre « dénoncer un système et y être dedans » renchérit un spectateur.

A toutes ces observations et questions, Jan Fabre n’esquive pas.

Oui, « Orgie de la tolérance » est une oeuvre qui nous positionne sur le collectif, car « l’extrême droite flamande doit savoir de quel bois je me chauffe d’où l’utilisation du  premier degré ».

Oui, il est dans le système et se dénonce lui-même dans la scène de chasse.

Il se justifie sur l’obscénité en faisant remarquer que « la télé l’est bien plus », que les «publicités sur les numéros roses » sont des « services très mauvais » (sic), où les « orgasmes sont exagérés » d’où les « olympiades d’orgasmes » joués sur scène. Sa critique vise également le monde de la mode qui nous fait habiller en gangster et nous impose une idéologie de droite sur le beau.

Soit. Mais je ne saisis toujours pas au cours de ce débat, la fonction de cette démonstration connue de tous, car comme le souligne une spectatrice, “nous savons que la libido médiatisée vise à canaliser toute l’énergie qui pourrait exploser».

Alors, j’ose une hypothèse : le consensus autour d’« Orgie de la tolérance » ne vise-t-il pas à revenir sur « l’orgie » de violences qui a suivi l’édition 2005 du Festival où il était l’artiste associé ? Jan Fabre revient sur ce qui a fait débat cette année-là. Subtilement. En soulignant d’abord que 2005 a ouvert la porte à des artistes. Que pour lui, il n’y a pas de hiérarchie entre le corps et les mots ; « ils s’influencent mutuellement », « alors qu’en France, le texte hiérarchise ». Dans sa troupe, composée de « performeurs du 21ème siècle », les arts se croisent et s’enrichissent. Avec une pointe d’humour, il souligne « qu’il est aussi un auteur à texte ». Fier de son collectif, Fabre s’appuie sur lui pour s’inscrire dans la tradition de la peinture flamande, où la subversion est une philosophie, un mode de survie.

Il termine par cette phrase, en forme de salut final : « la danse est toujours une célébration de la vie ». Chapeau l’artiste.

Pascal Bély – www.festivalier.net

Jan Fabre vu par le Tadorne: Jan Fabre fuck, avec préservatif, le Festival d’Avignon.

Les débats à l’Ecole d’Art vus par le Tadorne:  À l’École d’Art d’Avignon, Amos Gitaï découvre le public d’Avignon. Sanglant.

Photo: www.théâtrecontemporain.tv

 

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FESTIVAL D'AVIGNON PAS CONTENT THEATRE FRANCAIS CONTEMPORAIN

Au Festival d’Avignon, Jan a disparu, mais Isabella revient.

Jan a disparu. Un  par un, ses amis arrivent sur scène pour témoigner du lien particulier qui les unissait à lui. Ils n’ont pas encore la trentaine, ont une drôle de dégaine, un peu triste, à peine  heureux. À l’équilibre.

Jan a disparu et avec lui la synthèse : hétéro et homo, aimant et détestable, distant et proche. Il vient et va. A l’équilibre.

Jan a disparu. Ce n’est pas le groupe qui pleure, mais les parties qui le composent. Neuf témoignages complémentaires qui reliés s’annulent. Avec leurs égos démesurés, ils se font mal entre eux. Ce n’est pas dit, juste ressenti. À l’équilibre.

Jan a disparu. Il n’était pas un homme de théâtre, mais un plasticien, peintre, performeur. Ses amis reprennent le flambeau sur scène. Maladroitement. Les artistes flamands semblent les inspirer, l’improvisation domine, mais ça tient. Sur la corde raide. À l’équilibre.

Jan a disparu et avec lui tout un monde vivant en autarcie, socialement uniforme, blanc de couleur. Leur environnement fait de baies vitrées et de murs blancs est assez ennuyeux. Chacun a un petit malheur à raconter, une anecdote (dont la savoureuse «merde qui se coince dans le cabinet »). Chacun est capable de rejouer à l’infini une scène de dispute. À l’équilibre.

Jan a disparu. Celui qui le connaît à peine, occupe le devant de la scène avec son numéro d’équilibriste sur « on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs ». On ressent qu’il est à la bonne école. Il est garant de l’héritage amical et artistique. Cela promet pour la suite. À l’équilibre.

Jan a disparu et il laisse deux malheureux. L’un fume des pétards volumineux (lumineux Elie Hay) et se jette dans le vide ; l’autre chante à tue-tête « ma déclaration » de France Gall (charismatique Elina Löwensohn). On y croit. Mais le monsieur de l’omelette casse tout. A l’équilibre.

Jan a disparu et le théâtre ne sait plus très bien comment lui rendre hommage. L’homme n’est ni une star, encore moins une figure mythique de notre époque. Pour tout dire, son absence ne nous laisse aucun manque. On perçoit à peine l’espace vide, juste une curiosité qui s’émousse (mort, disparu, caché ?). À l’équilibre.

Jan a disparu et l’on finit par l’oublier. Qu’importe. Nous, c’est Isabella que nous recherchons. Nous n’en avons toujours pas fait le deuil. Héroïne de Jan Lauwers (Jan ?), « la chambre d’Isabella » avait reçu une ovation dans ce même Cloître des Carmes. C’était en 2004. Depuis, le public d’Avignon, cherche son histoire où il pourrait se perdre dans les étoiles. On nous dit qu’Isabella revient au Festival d’Avignon. Cela s’équilibre.

Jan a disparu et je finis par ne pas aimer cet homme. Je n’y crois pas. Il n’a peut-être jamais existé. Allez savoir. Il n’est qu’une apparition, qu’une incarnation d’une partie de nous même. Désolé, je n’en veux pas. Je n’ai rien demandé. Il n’est pas de mon monde. Il est aquatique, je suis terrien. J’aime le théâtre, il en joue.

Jan a disparu et je m’en fous.

À l’équilibre.

Pascal Bély – www.festivalier.net

Le livre d’or de Jan” d’Hubert Colas jusqu’au 17 juillet 2009 à 22h dans le cadre du Festival d’Avignon.

Hubert Colas présentera aussi (à ne pas manquer):  “Mon képi blanc” (les 24, 25 , 26 juillet) et “Chto, interdit au moins de 15 ans” au Festival Contre-Courant à Avignon le 15 juillet.

Photo: Christophe Raynaud de Lage.

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FESTIVAL D'AVIGNON

A l’Ecole d’Art d’Avignon, Wajdi Mouawad et les spectateurs : la Rencontre.

Retour sur la rencontre entre Wajdi Mouawad et le public le 11 juillet 2009, après la trilogie « Littoral, Incendies, Forêts » présentée au Palais des Papes en Avignon de 20h à 7h40 du matin !

15h13.  J’avais décidé d’être tôt sur les lieux. Quelques personnes déjà. Il est temps de m’asseoir. Le corpus du public ne va pas tarder.

15h20. La petite cour de l’École d’Art est aux trois quarts remplie. L’attente commence. Certains se restaurent ; beaucoup lisent « Voyage » (éditions POL – correspondance de W. Mouawad avec Hortense Archambault et Vincent Baudriller, directeurs du Festival d’Avignon) et même « Forêt ». Un, deux, trois, quatre…Pourquoi « Forêt » ? J’obtiendrai  peut-être la réponse d’ici peu.

15h25. J’écoute autour de moi. Rien n’est vraiment dit. Chacun se réserve. Une femme derrière moi  demande la date du jour. Oui, quel  jour sommes-nous ? Je ne le sais plus. Je ne vis qu’au rythme des heures du festival qui se succèdent. On nous prie de nous serrer sur les bancs. Nous sommes nombreux  venus  écouter la parole de l’auteur.

16h00. Wadji arrive. Simplement, comme invité à retrouver des amis pour partager un moment. Il s’assoit sur le côté, à la gauche du public. Le côté du coeur. Car nous sommes au coeur d’un public transcendé de ses mots. Il sourit.

Trois règles tiennent le jeu de l’échange :

1/ Partons des spectacles vus.

2/ Exprimons nos impressions, nos ressentis.

3/ Ne pas avoir peur du JE.

Les premières questions lèvent le silence. « Qu’est-ce que le triptyque vous a apporté ? »,  « Aimez-vous la peinture ? »,  « Ce bleu si Klein… », « J’ai été admiratif et chamboulé de l’aspect psychanalytique de chaque personnage », « est-ce que ce sont vos thèmes obsessionnels ? »

Et Wadji de nous dire qu’il y a trois semaines, à Chambéry, tout restait à être. Les acteurs des trois oeuvres  se rencontraient pour la première fois, il fallait articuler les pièces. « Littoral », « Forêt », « Incendie ». « Incendie », « Forêt », « Littoral » ? Quel ordre serait le plus juste pour un ton à donner dans la temporalité d’une nuit ? « Cela fait douze ans que je ne fais que ça. Je ne sais pas si j’ai appris quelque chose. C’est tellement moi. C’est tellement moi. Il y a deux mots importants : « Chagrin » et « Joie ». C’est ce que l’on voulait mettre en exergue pendant l’aventure en Avignon ».

Il avoue avoir tissé des liens imperceptibles pour le spectateur, tisser les toiles dans une immense fresque: quatorze hommes dans Incendie, quatorze femmes dans Littoral ; « c’est sûr » reprit par le notaire avec redondance, la chaise à trois pattes… Et le vent, oui le vent que l’on ne peut ignorer dans la mise en scène qui va glacer le spectateur tenace qui fut un, qui fut mille, ces nuits de représentations.

Oui, mais tout cela est une écriture. Il avoue ne pas réfléchir à ces thèmes. Il sait ce qu’il veut dire et transcrit spontanément les mots qui surgissent. « J’écris à la manière d’un enfant. Il faut que je sois le premier à être surpris. Si je le suis, le spectateur le sera. »

Se donner à penser. Pourquoi suis-je ? Pourquoi êtes-vous ? Et ces peuples, pourquoi formons-nous  des nations ? …

Wadji décrit l’ironie de son nom qui veut dire « La vie », celui qui est « La vie », patronyme écorché de tous, car sa famille se prénomme que de prénoms français. Il rit de la prémonition de celui qui est destiné à être, prédestiné à attraper le bonheur de vivre, comme on gagnerait le pompon au manège de la vie. Déterminé à assembler chaque instant pour défendre la femme, l’enfant, la destinée, l’amour, la famille, la haine. Un humaniste.

« Merci » vous a répondu à répétition  votre public qui vous a mangé, vécu et survécu dans la plus grande preuve d’amour, celle de vous avoir veillé une nuit jusqu’au petit jour ,sans envie de vous voir écrire le mot FIN.

Et j’ai quitté la conférence, convaincue d’avoir participé à un instant unique de votre théâtre, celui de la communication de votre raisonnement.

Diane Fonsegrive- www.festivalier.net

Photo: Dwayne Brow

 

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FESTIVAL D'AVIGNON THEATRE FRANCAIS CONTEMPORAIN THEATRE MODERNE

Au Festival Off d’Avignon, Renaud Cojo propose une réjouissance sur la fantaisie. “Forcément” émouvant.

En ces temps de repli sur soi, le Festival Off offre avec « …et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust » de Renaud Cojo un espace de rencontre inoubliable dont on aurait tort de se priver.

Ici, le metteur en scène est sur scène pour jouer de et avec lui-même, de son art, de ses obsessions, de son désir d’inventer le théâtre de son époque. Il convoque pour la circonstance Ziggy Stardust, figure mythique incarnée par David Bowie entre février 1972 et juillet 1973. Ce dédoublement de la personnalité, est le point de départ d’une réflexion vivifiante autour de Renaud Cojo et d’amis invités sur scène. L’espace scénique est ouvert à la fantaisie, celle qui relie les hommes, loin de toute hiérarchie inutile. Ici, la diversité a trouvé son langage, incluant le spectateur, tout autant dédoublé !

Renaud Cojo étire le temps, comme un élastique, pour s’affranchir des barrières chronologiques. Avec Internet (dont You tube) et au hasard des rencontres, il est allé chercher où se cachaient les doubles de Ziggy Stardust. L’un d’eux est même sur scène (troublant Eliott Manceau) pour accompagner musicalement ce théâtre où l’image vidéo, la webcam, offrent des angles de vue qui quadruplent notre vision ! Nous voilà ainsi immergés dans ce processus psychique qui conduit l’individu à ouvrir son identité, à  construire sa toile, via internet, pour ne jamais s’isoler.

Dans une vidéo, Renaud Cojo, coiffé et habillé comme Ziggy Stardust, s’inclue dans le processus en filmant, caméra cachée, une séance savoureuse chez un psychanalyste (lui-même très au fait de l’histoire de David Bowie). Loin d’être futile, cet échange est d’une belle profondeur où s’opère la rencontre entre l’art et la psychanalyse. C’est le début d’un maillage à partir du sens qui ne se perdra jamais.

Il accepte d’inclure sur scène Romain Finart, étudiant bordelais, qui souhaitait faire un stage dans sa compagnie « Ouvre le chien » autour du processus de création. Le voilà invité lui aussi à faire un pas de côté : pour appréhender un tel processus, autant le vivre, en se créant soi-même « son » Ziggy Stardust ! Avec son fauteuil roulant, Romain irradie de sa justesse par sa posture d’observateur – acteur, et offre à Renaud Cojo toute la sensibilité qui lui évite de glisser vers la caricature. 

En multipliant les contextes sans jamais perdre le sens (« retrouver Ziggy Stardust avec ce « nous » réunifié »[1] ), en ouvrant la scène à tous les possibles tant qu’ils permettent la « rencontre », Renaud Cojo crée un théâtre qui fait du bien parce qu’il promeut la figure de l’amateur éclairé et participe à l’émancipation du spectateur en lui offrant sur un plateau, la psychanalyse comme  lecture d’une démarche complexe, émouvante et vitale.

Renaud Cojo est peut-être né sur scène, en Avignon. Il nous vient lui aussi de Mars. Accueillons-le, le temps d’une introduction, pour réunir ce que nous aurions dispersé.

Pascal Bély – www.festivalier.net

“…et puis j’ai demandé à Christian de jouer l’intro de Ziggy Stardust” de Renaud cojo à la Manufacture, Festival Off d’Avignon, à 14h10, jusqu’au 28 juillet 2009.


[1] Citation de Renaud Cojo issue du dossier de presse.

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Jan Fabre fuck, avec préservatif, le Festival d’Avignon.

Ainsi, le metteur en scène – chorégraphe- plasticien Jan Fabre est ovationné par les spectateurs du Festival d’Avignon. Il leur a vomi une bêtise crasse, avec “Orgie de la tolérance” mais le public en redemande, après avoir sifflé quelques heures auparavant la courageuse Maguy Marin.

Mais ce soir, Jan Fabre a perdu. Il est adoubé en Avignon, alors qu’en 2005, nous l’aurions volontiers crucifié. Entre temps, il a vieilli. Il approche l’âge où l’on est reconnu par les institutions qui le lui rendent bien. Ici, il a quasiment sa case, sa rente, d’année en année. S’il continue sur cette voie, il aura droit à une nuit entière au Palais des Papes où le public finira bien par monter sur scène pour branler les acteurs. En ces temps de grippe porcine, masturber un inconnu sera un geste artistique et citoyen très fun.

Mais en 2009, il faut coûte que coûte garder la place comme tant de têtes grisonnantes qui ont tout intérêt à désespérer la jeunesse. Jan Fabre est efficace: discours binaire (la société de consommation, ce n’est vraiment pas bien), vision réactionnaire de l’art contemporain (ces salops de commissaires qui se branle du travail des artistes), le fascisme est partout (ouh ! ouh !), les américains sont de gros pédés, et le sexe est une marchandise ! À côté, Besancenot est proche du Modem. Ce discours fournit la liste des clichés bien pensants qui assure à chacun de nous, l’estime et la reconnaissance de son prochain. Généreux Jan Fabre ! Ses cochonneries sur scène ne font même plus fuir le public : pensez donc, se mettre un fusil dans le derrière, se raser les couilles, prendre un godemichet comme nez de clown ne fait plus peur. Ces codes sont entrés dans le langage courant du festivalier. Jan Fabre est dans la norme qu’il a lui-même imposé à son public depuis tant d’années !

Artistes, politiques, citoyens sont nombreux en France et en Europe à se complaire dans cette dénonciation : elle leur assure de garder le pouvoir puisqu’elle s’adresse à notre partie rationnelle du cerveau. Le monde n’étant pas complexe, le public est prié de le voir, de le ressentir à partir de jugements descendants. C’est exactement le même processus qui conduit nos systèmes à leur perte, à leur dégénérescence. Ainsi, Jan Fabre en utilise les règles pour les dénoncer. Piteux.

Pour vous dire la vérité, je me sens bien au-dessus de cette proposition. Je remercie certains artistes et chercheurs de m’avoir « élevé » pour comprendre et ressentir la complexité de ce monde. Je les remercie de me donner la force d’être un sujet autonome et de développer mes dépendances lorsque la nécessité du sens le dicte.

Alors ce soir, je regarde amusé cet artiste sur le déclin, car je n’ai pas besoin d’une orgie pour faire preuve d’intolérance à la bêtise.

Pascal Bély – www.festivalier.net

“Orgie de la tolérance”, par Jan Fabre jusqu’au 15 juillet 2009 dans le cadre du Festival d’Avignon.

Photos : © Christophe Raynaud de Lage

A lire la blogosphère, moins complaisante que tant de journalistes institutionnalisés: Images de Danse, Un soir ou un autre,

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Le festival Off d’Avignon ouvre le bal avec Kafka. Dansons !

Parmi la profusion des propositions du Off, il en est une qu’il est urgent de voir parce qu’elle (r)éveille le spectateur, l’émerveille et le positionne à la traversée des chemins. Urgent, car en cette période d’abondance théâtrale, il convient d’aller directement au sens, sans détour inutiles pour trouver de multiples réponses à la question : pour quoi le théâtre ? « Le bal de Kafka » de Timothy Dalty, mise en scène d’Isabelle Starkier pour la Compagnie Star Théâtre, est une ode à l’espace transversal où littérature, culture yiddish, leçons sur le théâtre et la danse, tissent une toile où le spectateur tire les ficelles des marionnettes de ce conte dont la principale force est dans sa résonance avec nos histoires singulières.

Sur scène, Kafka, habité par l’exceptionnel Sébastien Desjours, fait corps avec sa table d’écriture. Tout autour de lui, parents, soeur et fiancée entrent pour jouer leur numéro d’équilibriste au sein d’une famille où la culture yiddish créée les chemins tout tracés.  Tout  semble donc déjà écrit et comme dirait Kafka, « ma famille a été crée spécialement pour moi ». Mais tout paraîtrait si linéaire présenté ainsi. Cette famille a aussi son double, celle du théâtre !

Revoilà les mêmes personnages, mais affublés de masques comme des fantômes bienveillants qui donnent la force à Kafka d’être le comédien (car suffit-il d’écrire pour survivre parmi eux ?) ; Et l’on assiste médusés à la lente métamorphose d’un homme qui lutte contre les cafards pour les transformer en papillon, qui échange son bégaiement pour la folle mécanique du poète, qui renonce au « je » pour avancer grâce au « jeu ». Le tragique et le rire se côtoient en bonne intelligence parce que la mise en scène n’oublie jamais que nous savons faire la part des choses. Et c’est ainsi que nous rions par amour pour Kafka et pour cette famille de dégénérés qui ne peuvent imaginer un « mariage juif intime » et qui ne voient même pas le danger de confier à un écrivain l’usine d’amiante qu’elle possède ! Ces comédiens, tous exceptionnels, nous aident à comprendre qu’il ne suffit pas de vouloir empoisonner sa famille si l’on n’endosse pas le rôle de l’assassin.

Finalement, le spectateur ne cesse d’être propulsé entre deux réalités qui finissent par n’en former qu’une : celle de notre condition humaine, traversée de paradoxes et où seul le théâtre peut nous aider à nous en amuser pour mieux les apprivoiser.

Pascal Bély

www.festivalier.net

“Le bal de Kafka” , mise en scène d’Isabelle Starkier au Théâtre des Halles à 14h jusqu’au 30 juillet 2009.

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FESTIVAL D'AVIGNON PAS CONTENT

Au Festival d’Avignon, Amos Gitai fait son cinéma.

Le bus (payant…) qui nous ramène vers Avignon est étrangement calme. Aucune passion, ni amertume de la part du public à l’égard de « La guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres » d’Amos Gitaï adaptée du texte « la guerre des juifs » de Flavius Josèphe.

Il raconte la grande révolte des juifs de Galilée et de Judée contre l’Empire Romain au 1er siècle. La rébellion fut écrasée par le Général Vespasien et son fils Titus, qui deviendront tous deux empereurs. Cet événement signe la fin de la souveraineté juive et le début d’un exil qui durera près de deux mille ans.

Jeanne Moreau s’assoit et tient dans ses mains un cahier, tel un livre de contes et  de légendes. Son charisme sert la fonction de l’historien Flavius Josephe qui, fait prisonnier, assista du côté des Romains à l’écrasement du peuple juif.  Elle assume ce rôle d’observateur-acteur même ici, où elle participe, impuissante, au naufrage d’une mise en scène qui  immobilise les spectateurs pris au piège d’une forme hybride (entre théâtre, lecture et travelling de cinéma) et resserre notre vision vers elle.

Le jeu se réduit à des mouvements en coulisse, à des happenings d’acteurs. La carrière de Boulbon n’est qu’un décor de cinéma plaqué sur une scène théâtrale où des échafaudages se déplacent sur des rails imaginaires qui ne mènent nulle part. Un orchestre joue les intermèdes à défaut d’être inclus dans une dramaturgie. Au final, la forme impose une vision du martyr juif si verticale qu’elle empêche au théâtre d’offrir un espace de transcendance.

Nous sommes quatre à débattre dans le bus du retour. Notre frustration est palpable, mais pas pour les mêmes raisons. Sylvie et Christine saluent la beauté du texte où les faits de l’histoire se noient dans les « larmes de l’historien ». La figure mythique de Jeanne Moreau habite Flavius Josephe avec distance et empathie et sert le parti pris d’Amos Gitaï : rendre hommage au peuple juif à partir d’une histoire peu connue, ensevelie par le conflit israélo-palestinien. Ainsi, paradoxalement, ce mythe fondateur fait ce soir « l’actualité ». Pour Martine, l’adaptation d’Amos Gitaï s’appuie sur le dialogue intérieur de l’historien où les échos, les apparitions, les mots s’entrechoquent. Hantée par la profondeur des paroles de l’historien, Jeanne Moreau incarne avec justesse le martyr du peuple juif.

Mais je m’interroge sur la fonction de notre frustration. Que nous dit-elle ? J’avance une hypothèse : aux larmes de l’historien, Amos Gitaï ajoute la défaite du spectateur qui ne peut composer son propre poème. Positionné dans une interaction maître-élève, dans une logique abrutissante de la cause et de l’effet renforcée par les déplacements rectilignes du décor et des comédiens, nous sommes dans l’incapacité de nous émanciper. Or, si la fonction de l’historien est d’ouvrir notre conscience, l’acteur de théâtre peut autoriser notre autonomie.

Ce soir, la leçon est belle, mais aura écrasé une troupe de comédiens.

Amos Gitaï n’entrera pas dans l’histoire du Festival d’Avignon.

Pascal Bély – www.festivalier.net

“La guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres”, par Amos Gitaï du 7 au 13 juillet  2009 à 22h à la Carrière de Boulon dans le cadre du Festival d’Avignon.

Photos : © Christophe Raynaud de Lage

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ETRE SPECTATEUR FESTIVAL D'AVIGNON LA VIE DU BLOG

Piratons le Festival d’Avignon !

C’est le jour J. D’Aix en Provence vers Avignon, j’opère la migration pour trois semaines de spectacles, de débats et de repositionnements ! Ce matin, je pars pour enrichir ce blog et la figure de “l’amateur éclairé“, si chère au philosophe Bernard Stiegler.

Il est 7h40 et Thomas Baumgartner accueille dans « Les matins de France Culture », Olivier Mongin, écrivain et essayiste ainsi que l’enseignant-chercheur en sociologie Nicolas Auray. Le premier dirige la revue “Esprit” où son article  “De la piraterie protestante aux piratages contemporains. Ou de la capacité à s’incruster dans les interstices” est paru dans le dernier numéro.

Dans l’imaginaire protestant, la figure du pirate conteste l’empire catholique et va puiser ses références dans un monde liquide. Il n’y a dans cet océan, ni frontière, ni prison, ni sépulture. Les logiques de flux  sont préférées aux structures verticales. C’est un environnement dangereux si l’on ne sait pas nager et pour éviter de se perdre, il est conseillé de suivre les courants. Le pirate a besoin des îles pour être en sécurité : le liquide produit donc du solide ! Ainsi, il se nourrit d’une utopie où les contrats se substituent à la loi, où l’on casse les constitutions de rente, où l’on aime mieux le « butinage » à l’implantation terrestre. La figure du pirate,  métaphore de l’internaute, est d’autant plus évidente que les mots « naviguer », « pirater » sont entrés dans le langage commun. Plus l’émission avance, plus l’analogie avec le spectateur – blogueur me paraît manifeste. Comme le pirate, il se crée une nouvelle identité, plus ouverte, où il cherche asile dans une forme d’écriture pour désacraliser le regard critique. Dans cet océan que représente la toile, le blogueur se nourrit des flux et joue des interstices.

J’approche d’Avignon. À l’abordage !

À peine arrivé, l’attaché de presse de l’ADAMI me contacte. Prévu initialement dans un débat (« Internet : un autre espace pour la critique et la promotion des artistes »), je ne figure plus sur la liste des invités. L’aréopage, est majoritairement composé de journalistes[1] qui reproduisent du « papier » sur l’internet. Il n’inclue pas les « pirates », ces blogueurs qui se sont nichés dans les « interstices » (à l’articulation du spectateur et du professionnel, de l’artiste et du journaliste, …). Au téléphone, nous ne parlons pas du même monde. J’évoque débat participatif englobant artistes, spectateurs, journalistes, blogueurs (« les archipels »), on m’oppose un « question/réponse » avec la salle après que les experts se soient exprimés (« l’État nation »). Il faut donc jouer ailleurs et ne pas attendre grand-chose de ces débats excluants où l’on parle à la place « de ».

Une heure plus tard, Maguy Marin est à la conférence de presse du Festival « in ». La chorégraphe paraît épuisée. Elle cherche à s’arrimer aux questions « terre-à-terre » du journaliste. Elle évoque sa prochaine création (dont le nom a été trouvé il y a seulement quinze jours, « description d’un combat », autour de la perte de la mémoire historique). Entre la tribune et l’assistance, un  flottement comme si la mémoire avait besoin de nouveaux espaces (des archipels ?) pour se régénérer. Maguy Marin parle et je me laisse bercer par l’incertitude qu’elle brandit comme un art. Elle est « pirate ».

À la sortie, un jeune homme fait la promotion d’ “Histoire d’amour (derniers chapitres)“de Jean-Luc Lagarce joué par la Compagnie du Veilleur à la Manufacture. Point de flyers. Il me tend un casque et m’offre 20 secondes de cette création. Je plane, je plonge.

En plus de me ressentir pirate, je me sens pousser des ailes.

Pascal Bély

www.festivalier.net

 


[1] Modérateur : Jean-Pierre Bourcier, président du syndicat de la critique dramatique, rédacteur en chef Rueduthéâtre.info
avec :
Emmanuel Bourcet, cofondateur de Kinorézo.com
Fabien Bonnieux, journaliste La Provence et laprovence.com
Vincent Cambier, fondateur et rédacteur en chef du journal les Trois Coups (www.lestroiscoups.com)
Aurélia Hillaire, journaliste et éditrice Ruedutheatre.info, pigiste Libération
Hélène Kuttner, journaliste premiere.fr, Paris Match, radio J
Mathieu Laviolette, journaliste evene.fr
Agnès Lupovici, attachée de presse
Martine Silber, journaliste (ex. Le Monde) et blog (http://marsupilamima.blogspot.com)

Le 13 juillet à 15h au Conservatoire du Grand Avignon.