Actoral, le festival international des arts et des écritures contemporaines acceuille le chorégraphe Yves-Noël Genod avec ?Monsieur Villovitch?. Dans un des hangars de la friche, le décor est éclairé par la lumière du soleil. Elle traverse une longue bâche de plastique transparente: la scène se prolonge au-delà du plateau. Les six premières rangées du gradin sont réservées aux comédiens. Et comme si cela ne suffisait pas, l'extérieur de la salle fait office de caisse de résonance. Cet élargissement est à la mesure des intentions de cette ?uvre inclassable: pousser les frontières tel un réflexe vital pour lutter contre l'enfermement d'une société repliée. Ce spectacle nous est directement adressé si bien que notre place assise n'est qu'une illusion: Genot sème le désordre sur scène et dans notre vision jusqu'à nous rendre acteur de ce qui se joue. Ce samedi après-midi, nous sommes au théâtre, à Marseille, ville rongée par le racisme?
?Monsieur Villovitch? est un beau cauchemar, un espace entièrement dédié au corps, entre quatre murs d'une ancienne usine. On ressent une sensation d'étouffement à l'heure où la France plonge dans le racisme institutionnalisé, où la danse s'efface progressivement des programmations des théâtres de Provence.
La décadence sarkosienne nous propulse dans le noir et Genod n'a qu'une toute petite lampe. Mais c'est celle d'un phare.
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