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THEATRE FRANCAIS CONTEMPORAIN THEATRE MODERNE

France Inter – Bobée : David contre Goliath.

Vendredi 15 mai 2009, 8h50. France Inter. Edwy Plenel, le patron du site d’information Médiapart, est l’invité de la rédaction. Ses propos dénoncent le climat autoritaire qui règne sur la profession de journaliste (poids des actionnaires privés, l’intervention directe de Sarkozy sur la nomination des PDG des médias publics). L’homme est convainquant. Jean-Luc Hess, le tout nouveau PDG de Radio France, débarque dans le studio, « parce qu’il passait par là ». Ancien journaliste, il sait manier le micro et parler à l’oreille de l’auditeur. Il réagit aux allégations de Plenel et assure que les journalistes « pourront continuer à aboyer ». Je frémis. En prenant de façon autoritaire l’antenne, Hess communique à partir d’une injonction paradoxale : « vous êtes libre de parole mais ce matin, j’impose un cadre qui vous empêche de la prendre ». De quoi devenir fou. À mesure que le dialogue s’instaure, le discours des deux hommes se fond, s’annule comme s’ils s’entretuaient. À trop rester entre soi, on finit par s’entredévorer .  L’auditeur est alors seul. Avec talent, Sarkozy alimente le cannibalisme.

19h30. « Le téléphone sonne », émission animée par Pierre Weill, accueille Dominique Paillé de l’UMP, Marielle de Sarnez du Modem et Daniel Cohn-Bendit d’Europe Ecologie. Les deux derniers ont envie de nous parler d’Europe mais Pierre Weill réduit le propos et cherche l’anecdote. Le débat, autour du sens du projet européen, se perd dans le détail des frasques de la politique française. L’auditeur est seul. L’inspiré Pierre Weill, en phase avec le système médiatique dénoncé par Edwy Plenel, cannibalise le fond et la forme.

20h30. Théâtre de Châteauvallon, lieu majeur de la création avant l’arrivée du FN à Toulon en 1995, année de la faillite des valeurs. Début du cauchemar. Nous y sommes encore. Ce soir, le metteur en scène David Bobée propose “Cannibales”, sur un texte de Ronan Chéneau. Un groupe de jeunes spectateurs se manifeste bruyamment. Plus pour très longtemps. Alors qu’un couple de trentenaires se prépare à s’immoler, la tension dramatique monte dans la salle.

La pièce retrace le long processus qui les a guidés vers ce drame.  Cette « génération sacrifiée » devient l’héroïne et se fond dans le décor (mobilier Ikea, canapés, armoires transparentes à l’image d’une vitrine d’un grand magasin). Mais surtout, elle s’immisce dans notre histoire commune comme si le théâtre voulait relier ce que le pouvoir autoritaire en place clive. « Cannibales », en multipliant les références sociologiques, politiques, esthétiques, pose quelques repères au moment où nous en manquons cruellement. Comme un acte de résistance, la troupe s’empare de la scène, ingurgite les mots et les débite pour ne laisser aucune place aux doutes entre elle et nous. Comme s’il fallait nous parler coûte que coûte, nous écouter, sans nous neutraliser.

Comédiens, danseurs, acrobates tirent les fils, tendent les cordes, hissent les mats, dansent sur le lit, s’embrassent, s’engueulent pour quelques miettes abandonnées par terre. On fait des déclarations d’amour (il n’y a pas qu’internet et les SMS), on convoque le mythe (Spiderman) et la poésie en réponse à la perte des valeurs humaines, à la transformation du couple en unité de consommation. On y dénonce l’absence d’un discours de gauche proche des minorités et la faillite d’un système démocratique. Les acteurs parlent avec leurs corps, le sculptent avec leur imaginaire pour conquérir le nôtre. L’écoute est partout, aidée par une scène interactive, en trois dimensions, où le spectateur puise dans l’énergie de ses acteurs pour penser par lui-même.  Public et comédiens s’éloignent du rapport de force pour donner du sens à l’acte artistique, à l’image de ce couple pour qui le suicide reste le seul projet porteur de sens.

David Bobée est un scénographe hors pair qui évite soigneusement la culpabilisation individuelle et collective malgré le poids d’un héritage mortifère, celui de la révolution ratée de 1968. Il tente, comme beaucoup d’entre nous, d’inventer quelque chose de nouveau alors que la génération de 1968, toujours aux manettes du pouvoir médiatique et économique, créent les plafonds de verre qui empêche la jeunesse d’être autre chose qu’une force consommatrice.

Alors que la dernière scène nous « utopise », on se prend à rêver que la « France Inter » soit enfin le pays du rock ‘n’ roll.

Pascal Bély

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“Cannibales” de David Bobée par la Compagnie Rictus a été joué le 15 mai 2009 au Théâtre de Chateauvallon.

 

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LES EXPOSITIONS

Au musée de la vie romantique, sublime Marc Riboud.


Le Musée de la vie romantique à Paris est un lieu charmant, un brin désuet. Et c’est à pas calfeutrés pour ne pas réveiller le temps que l’on avance dans une ambiance proustienne où l’immuable paraît conserver teneur.

Il pleuvait ce jour  au fond de la cour. Là, 110 tirages photographiques originaux témoignent de presque un siècle d’existences, issues des scènes que Marc Riboud a su capter lors de ses nombreux voyages, jusqu’à l’émulsion autour de l’élection du Président Obama en 2008. D’abord curieux, votre ?il se plonge dans cet univers, puis le respect naît, car vous effleurez  le travail d’un grand ; le frisson par la justesse de la prise de vue. Comment être à ce moment précis derrière l’objectif, dans un angle propice par couchés, en variation de nuances, afin de saisir ces scènes de vie qui se racontent ?

On s’accroche aux années mentionnées, datant le cliché. Nous sommes invités dans l’image. On remarque le coin de la photographie un peu usé. On sublime le temps d’une respiration ;  nous sommes intemporels et ébahis. La proximité exacerbe notre sensibilité.  Et puis plus loin, ces lettres exposées sous vitre, comme un trésor, dévoilent un caractère en mots. On s’étonne de la signature. Henri Cartier Bresson. Ainsi  imagine-t-on Marc Riboud, pareil à ces ?uvres offertes que nous avons pu intimement contempler.

Diane Fonsegrive

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Exposition Marc Riboud au musée de la vie romantique – Paris – Du 3 mars au 26 juillet 2009.

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EN COURS DE REFORMATAGE

Catastrophique KunstenFestivalDesArts.

Est-ce un hasard de la programmation ? À moins que cela ne soit calculé, prévu. Toujours est-il que les spectateurs du KunstenFestivalDesArts ont frôlé la catastrophe. À plus d’un titre.

Alors que la Belgique sort à peine d’une crise politique, voir une pièce co-mise en scène et jouée par deux collectifs, l’un francophone (« Transquinquennal ») et l’autre néerlandophone (« Tristero ») est risqué!

Proposer « Coalition », oeuvre sur la « catastrophe » tandis que menace la grippe porcine, est un télescopage pour le moins hasardeux. Si l’on ajoute à ce cocktail explosif, un sujet politique, sociétal, interprété avec humour, où les mots, les objets, les corps s’articulent dans un numéro d’équilibriste qui peut à tout moment sombrer dans le ridicule. Vous l’aurez compris, ces acteurs-là réussissent à créer un bel enchevêtrement où performance, théâtre, happening forment un tout jouissif.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=JRyT_B7tdXM&w=320&h=265]

Il y a d’abord cet écran vidéo où s’écrit la longue histoire de la catastrophe au théâtre (incendies, décès d’artistes sur scène, spectateurs morts de rire, prise d’otage). On en aurait presque oublié que l’art ne protège pas du malheur, mais l’inclut dans une dramaturgie qui fait envie. Et si la catastrophe nourrissait les formes artistiques ?

Il y a cet écran télé où un accident d’avion militaire soviétique, vu vingt ans après, prend des allures de farce (que dirons-nous du 11 septembre dans une décennie ?) comme si l’image du drame ne résistait pas au temps, à force de ne véhiculer que de l’émotion.

Il y a cette scène, où se joue un « ici et maintenant », espace possible d’une catastrophe imminente, dans ce théâtre bruxellois, au c?ur du festival. On y célèbre des scènes « dramatiques », burlesques, qui créent la complicité avec le public, où le corps protégé, cagoulé, enveloppé métaphorise nos sociétés précautionneuses qui oublient trop souvent de s’interroger sur le sens des désastres passés et à venir. La mise en scène génère la tension par la mise en résonance de ces trois tableaux, où le spectateur ressent tout à la fois de la peur, une jouissance morbide, mais aussi le potentiel créatif inclut dans toute catastrophe.

C’est ainsi que « Coalition » réussit à créer un climat « paradoxal» où l’imprédictible se fond dans le prévisible, où l’espérance d’un monde meilleur se nourrit du malheur provoqué par les dégâts du progrès. Si bien qu’à la sortie du théâtre, on s’étonne d’espérer qu’une catastrophe majeure puisse nous permettre (enfin) de trouver les remèdes à la crise économique, sociale et écologique.

Le KunstenFestivalDesArts n’est quand même pas allé jusqu’à nous faire tomber le ciel sur la tête.

Pascal Bély

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A écouter la chronique de Christian Jade de la RTBF.

 

“Coalition” par Tristero / Transquinquennal a été joué du 3 au 10 mai 2009 dans le cadre du KunstenFestivalDesArts de Bruxelles.

 

Le KunstenFestivalDesArts sur le Tadorne:

Bruce Gladwin sidère au KunstenFestivalDesArts de Bruxelles.

Ma quête d'Europe au KunstenFestivaldesArts de Bruxelles.

Au KunstenFestivalDesArts, Federico León: no future.

Au KunstenFestivalDesArts, chercheurs-artistes: le Nouveau Monde.

Au KunstenFestivalDesArts, “plus belle la vie”.


Crédits photos:

photo 1:© Herman Sorgeloos

photo 2: © Academie Anderlecht – Nancy Geeroms

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EN COURS DE REFORMATAGE

Bruce Gladwin sidère au KunstenFestivalDesArts de Bruxelles.

Je quitte le théâtre sans voix. Même la pluie qui menace Bruxelles et la perte de notre chemin, ne parviennent pas à m’extirper de ce cauchemar, de cette réalité intrapsychique dans laquelle m’a propulsé le metteur en scène australien Bruce Gladwin.

« Food court » sera sans aucun doute l’un des événements culturels majeurs de l’année. C’est une chorégraphie (le corps est partout), incluant un concert de jazz (remarquable trio « The Necks », présent dans la fosse d’orchestre), englobés dans une ?uvre théâtrale incontestablement influencée dans sa mise en espace par Joël Pommerat et Roméo Castellucci. Le tout est exceptionnel avec des acteurs handicapés mentaux qui réussissent à jouer de leurs différences pour nous aider à transcender nos névroses individuelles et collectives. Passé le moment de sidération, « Food court » vous habite longtemps comme si  Bruce Gladwin s’était immiscé dans une faille traumatique de notre vie (celle où, handicapé, infirme, nous avons dû affronter la persécution qui rend mutique) pour la réveiller, la mettre à nu et l’inclure dans une perspective sociale et sociétale.

 

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=VF4cN6PS6B8&w=560&h=340]

Ici, tout n’est que violence des mots entre deux femmes vêtues de strass et de paillettes, en tenues moulantes, héroïne de nos cauchemars, étoiles montantes des causes humanitaires télévisées, et une autre, silencieuse, accablée.  Les insultes fusent (« Tu es laide », « tu pues », « tu es grosse »), la musique fait trembler les mots et un rideau transparent finit par amplifier la violence, nous positionnant complice et voyeur.  

Ici, on se croirait dans un mauvais film dont nous sommes spectateurs  passifs avant  d’être propulsés au coeur d’un cauchemar collectif : que vaut le corps différent dans une société du divertissement qui nivelle les valeurs vers le plus petit dénominateur commun? Que deviennent nos handicaps, nos fractures, nos singularités dans nos sociétés où le corps parfait tout puissant s’acoquine avec le langage publicitaire et médiatique pour défigurer les rapports sociaux? Que valent nos silences quand on n’a plus les mots pour dire ? Que faire pour tous ceux que nos sociétés globalisées et uniformisées laissent à côté en leur coupant la parole?

Ici, le spectateur assiste impuissant à un combat acharné : entre la toute-puissante société du divertissement, symbolisée par ces deux femmes, qui écrase la différence pour réduire la diversité et l’individu dont il ne resterait plus que le corps dénudé pour puiser dans ses forces créatives.  

Ici, à mesure que le jazz se fait plus chaos, que la mise en scène trouble nos perceptions pour y inclure la danse, la poésie, le spectateur retrouve sa parole et voit les mots s’envoler vers son imaginaire.

Ici, nous avons eu peur ; on a failli partir, pleurer, sombrer. C’était dur d’entendre de tels mots sur scène, par eux. Mais il fallait en passer par cette violence, pour extirper ce que nous ne voulons plus admettre à force de réduire l’art à un divertissement complaisant : l’art fait mal et se nourrit du laid pour être beau.

Ici, avec eux, nous sommes allés loin, très loin, pour être à ce point paralysés sur nos fauteuils. Comme si la violence sur scène était le miroir de ce que nous refusons d’accepter : nos  mots réducteurs, nos slogans faciles, nos modèles relationnels guerriers, nos laideurs, sont aussi des armes de séduction massives.

Pascal Bély

www.festivalier.net

 

“Food court” par le Back to Back Théâtre, mise en scène par Bruce Gladwin a été joué du 2 au 5 mai au KVS-BOL de Bruxelles dans le cadre du KunstenFestivalDesArts.

 

Pour retrouver le KunstenFestival sur le Tadorne:

Ma quête d'Europe au KunstenFestivaldesArts de Bruxelles.

Catastrophique KunstenFestivalDesArts.

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Ma quête d’Europe au KunstenFestivaldesArts de Bruxelles.

Ils vont nous aider à penser un autre projet de développement pour promouvoir de nouvelles valeurs. Il est temps. Nous avons quasiment épuisé celles des « trente glorieuses » et nous tournons en rond à vouloir défendre un modèle qui ne crée plus l’énergie de la communication. Les festivals sont donc là pour nous distancier et mettre en sourdine notre toute-puissance. Celui de Bruxelles (le bien nommé KunstenFestivalDesArts) a la bonne idée d’ouvrir la voie du questionnement.

Il est 11h. Nous débutons avec l’architecte et plasticien Filip Berte. Il rêve d’une autre Europe, incarnée dans un lieu, au c?ur du quartier européen de Bruxelles. Il rêve d’une « Maison d’Eutopia ». À la Centrale Électrique, il nous présente la maquette d’un des étages du futur bâtiment. On y entre serein ; on en sort perturbé, agacé parce qu’il remet en question l’utopie d’une Europe en paix. Avec Filip Berte, elle n’est qu’un camp retranché, concentrationnaire,  pour classes moyennes protégeant leur maison individuelle et leur quatre-quatre. Assiégée par les réfugiés, l’Europe développe tout un arsenal policier. Tout n’est que gyrophares, terrain noir miné, papiers d’identité exigés. La maquette remplit donc sa fonction : elle réduit pour percuter. Mais génère-t-elle pour autant du sens ? N’enferme-t-on pas le spectateur dans un paradoxe (penser le « complexe » par la réduction)  afin de lui prendre le pouvoir? On aurait pu attendre de Filip Berte une ouverture, un propos transcendant. Même  la projection d’un film avec pour décor sa maquette, se perd dans un scénario catastrophe. On ne peut décidément pas penser le futur en réduisant le présent.

21h. De la maquette, nous voilà propulsés sur la place du Jeu de Balle de Bruxelles, lieu du rendez-vous du metteur en scène Catalan Roger Bernat, pour « Domini Public ». Munis d’un casque audio, les spectateurs répondent aux questions posées afin de se positionner à droite, au centre ou à gauche de la place. Tel un casting, on nous interroge quasiment sur tout : amour, amitié, pratiques de consommation, souvenirs d’enfance, rites sociaux. Les spectateurs passent d’un camp à l’autre tandis que la musique de Mozart sert d’entracte, mais aussi de mise en perspective.

On se croise (tout le temps), on danse (un peu), on rit (beaucoup) et l’on s’étonne de nos réponses (surtout lorsqu’on nous interpelle sur nos mensonges supposés). Nos mouvements sur la place nous relient, à l’image des communautés d’égos qui tissent la toile d’internet. La communication passe, facilitée par l’utilisation d’un langage métaphorique suggéré par Roger Bernat.

Petit à petit, le spect’acteur émerge et l’on nous invite à jouer un jeu de rôles où se côtoient policiers, réfugiés, personnel de la Croix Rouge. Ainsi, nos valeurs individualistes préparent ce scénario catastrophe, où chacun se protège et se défend pendant que les réfugiés politiques, économiques et « climatiques » affluent. L’Europe de Filip Berte serait-elle de nouveau en jeu ici ? Détail troublant : alors que nous rejoignons un espace derrière un bâtiment, nous sommes réunis autour d’une maquette éclairée, symbole de la place que nous avons quittée. Les questions continuent de fuser alors qu’un film, projeté sur grand écran, met en scène les figurines de la maquette (donc nous-mêmes). Nous revoilà donc spectateurs, à distance, casques sur la tête, mitraillés de questions pour nous réveiller sur la société que nous construisons.

Roger Bernat réussit à nous mouvoir dans l’espace public en semant la  confusion, en provoquant l’introspection par la recherche de nos valeurs fondatrices, en ouvrant notre horizon bouché par l’art du questionnement pour « nous prendre la tête ». En nous remettant au centre, Roger Bernat guide le spectateur à co-construire l’espace public dans l’espace du politique, lui-même relié aux valeurs éducatives de chacun. Comme si nous devions reconstruire notre maison commune, après toutes ces années où le « je » a primé sur le « nous ». Avec l’artiste comme éclaireur. Eutopia ?

22h30. À peine avons-nous quitté la place, qu’une esplanade nous attend. Accolé au Brigittines, structure culturelle bruxelloise et centre du Festival, un immeuble de 11 étages, construit dans les années soixante, proche de la voie de chemin de fer, devient objet d’art par la grâce de l’artiste italienne Anna Rispoli. Il y a foule pour voir se transformer cet édifice en ?uvre d’art contemporain, avec la complicité de ses habitants qui actionnent les interrupteurs de leur appartement. Il est 22h30 et pendant dix minutes, l’immeuble est un écran de cinéma, parsemé d’ombres chinoises, où le rouge et le noir émaillent la toile du peintre tandis que le vert et le bleu éclairent les corps pour le chorégraphe. On applaudit comme lors d’un feu d’artifice.

Elle est donc là, notre maison d’Eutopia, notre envie collective d’un nouveau modèle social.

C’est ici que la maquette nous modélise.

C’est au KunstenFestivalDesArts de Bruxelles et nulle part ailleurs.

Pascal Bély

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Pour retrouver le KunstenFestival 09 sur le Tadorne:

Bruce Gladwin sidère au KunstenFestivalDesArts de Bruxel
les.

Catastrophique KunstenFestivalDesArts.

Au KunstenFestivalDesArts, Federico León: no future.

Au KunstenFestivalDesArts, chercheurs-artistes: le Nouveau Monde.

Au KunstenFestivalDesArts, “plus belle la vie”.

 

 

A lire aussi sur le Tadorne, le Festival des Arts en 2008, 2007 et 2006.

 

Crédit photos:

© Academie Anderlecht – Elke Verheyen

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Manifestement, Berlin.


Sommes-nous encore capables de vivre ensemble ? Pouvons-nous dépasser les frontières, abattre les cloisons, pour oublier, le temps d’une soirée, les cases et les chasses bien gardées ? Pouvons-nous ressentir à nouveau le plaisir de faire la fête pour la positionner comme un acte politique créatif en ces temps incertains ?

Pourquoi Berlin et pas nous ?

C’est samedi soir.  Tous les théâtres de la capitale allemande ont ouvert leurs portes de 19h à 1h du matin pour proposer toutes les ½ heures, un extrait d’un spectacle à venir ou passé. Loin des plaquettes sur papier glacé, la « Lange Nacht der Opern und Theater » nous offre un avant-goût des programmations. Pour 15 euros, nous pouvons voir deux, trois ou cinq moments de spectacle vivant en suivant cinq « routes » symbolisées par des itinéraires de bus. Ici, le vagabondage n’est pas un concept fumeux, mais une réalité. Les bus sont bondés, les places grouillent de monde, on fait la queue devant les théâtres, les publics se brassent et des agents d’accueil, accueillent. Berlin se donne entière au théâtre, pour s’abandonner le temps d’une soirée et oublier la crise. C’est une véritable toile humaine qui relie les structures entre elles, à l’image de ces routes qui se croisent et s’entrelacent pour redessiner la ville.

Quatre heures pour se mélanger à la foule, où Allemands, Italiens, Anglais et Français se parlent, sans MSN, ni Facebook ! Une nuit pour promouvoir intelligemment la diversité d’une offre culturelle et s’appuyer sur la vitalité du public pour en être l’ambassadeur.

Il est donc temps de retrouver la ville et d’ouvrir nos chapelles culturelles trop bien gardées, tels des sanctuaires aux mains de gourous, dont la vision de l’interaction avec leur public commence sérieusement à dater à l’heure des communications horizontales. C’est le moment de s’inspirer de Berlin pour relier les théâtres et tisser une toile, capable de faire émerger un mouvement collectif porteur d’espoir. Une toile pour définir, dynamiser, un service public culturel local. Il faut en finir avec ces structures qui, à force d’épouser un modèle concurrentiel, ne voient même plus la ville dans toute sa complexité, trop occupées à défendre leurs intérêts.

Il est temps de savoir si oui ou non, le spectacle vivant peut nous rendre mobiles, engagés, festifs. Nous sommes sûrement des milliers à désirer vagabonder dans la ville, à avoir ce désir d’échanger  sur l’art dans la rue, sans être pris en flagrant délit d’intelligence.

J’ai l’intime conviction que nous pouvons le faire.

Manifestement, Berlin.

Créativement, la France ?

Pascal Bély

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A Berlin, la “non danse” brésilienne.


Fallait-il explorer la danse brésilienne à Berlin? Alors que l’affiche du festival « Move Berlim » donne à voir un corps métis musclé et figé dans une posture, proche de son imagerie habituelle, les quatre représentations auxquelles nous assistons sont autant de tentatives bien faibles pour contredire ces clichés.

D’abord, Denise Stutz. Elle parle portugais et les sous-titres sont en allemand. Qu’importe. La dame sait où elle veut emmener son public jusqu’à braquer la lumière sur lui pour réclamer son attention. Encouragé par son regard chaleureux et sa voix douce, on s’accroche pour la comprendre.

Avec pour musique « Clair de Lune » de Debussy, elle décrit un duo avec ses deux seules mains. Débute une leçon de danse classique, puis de danse moderne et enfin, de non-danse sur un ton assez professoral.

La danse est explicitée, décortiquée à l’aide de termes techniques. Le thème du questionnement de la représentation de la danse reste intéressant, mais traité de façon anecdotique si bien que l’on peine à voir une ?uvre d’art là où il n’y a qu’explication de texte.

Le spectacle s’achève sur un solo totalement dénudé, sorte de mélange des trois moments précédemment décrits. Il en émerge une exposition frontale d’un corps déjà âgé qu’elle déploie dans une succession d’attitudes et de mouvements interrompus. Et devant cette démonstration, notre bienveillance s’effiloche malgré ce court moment où elle nous invite à fermer les yeux pour nous imaginer sur scène.


Dans le théâtre voisin débute « Desenho », un duo interprété par un plasticien et une danseuse. Eugenio Paccelli Horta accroche d’abord notre attention par un découpage en poupée russe : le corps découpé duquel découlent un nouveau découpage plus petit puis un découpage encore plus petit, jusqu’à un c?ur de papier qu’il traverse de son cutter.

Ce premier épisode se clôt sans être davantage exploité. Nous pensons à un développement organique tel que celui du « Paso Doble » de Josef Nadj et Miquel Barcelo, mais nous n’assistons hélas qu’à une succession d’esquisses, certes créatives. Le corps est emballé, déballé, ficelé… Mais cela ne suffit décidément pas à faire ?uvre d’art.

C’est frustré que nous descendons au premier étage du théâtre Hau 3 pour assister à une installation : « Produto de 1a » de Fauller et Renata Ferreira.  Deux séries d’écrans géants et deux corps allongés prêts à être tamponnés par le public. Comme métaphore du corps-marchandise. Et à l’écran, des bananes. Pour se vêtir comme au temps des revues de Joséphine Baker ou pour téléphoner, comme pour se moquer de la technologie.

C’est plutôt drôle, mais là encore inabouti pour un festival de portée internationale.

Mais le tableau sur la danse brésilienne ne serait pas totalement inachevé (sic) sans une dose de provocation. Le collectif « Dimenti » avec « Tombé » nous a gratifié d’un pamphlet sur la danse contemporaine où un chorégraphe mégalo utilise ses danseurs comme bon lui semble, au grès de ses humeurs, pour un propos artistique fumeux. C’est amusant quelques minutes, mais on s’ennuie ferme face à la faiblesse du jeu des acteurs. Il ne suffit pas d’être danseur pour être comédien, à moins d’emprunter une gestuelle proche du café théâtre. La danse qui se moque d’elle-même est un propos éculé, entendu ailleurs. « Tombé » n’ira pas plus bas en Europe. Quoique…

Le Brésil nous a donc donné à voir un corps vieilli, masqué de papier, offert au public, disqualifié. Nous étions curieux de cette confrontation avec notre vision européenne de la danse.

À la lueur de ces quatre représentations, laissons du temps au Brésil pour qu’il invente sa danse postmoderne sans qu’il soit obligé de nous prouver qu’il peut faire aussi bien (ou mal) que nous.

Elsa Gomis

Pascal Bély

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Ces quatre spectacles ont été joués dans le cadre du festival “Brasil Move Berlim” du 22 au 25 avril 2009.

 


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Au Festival Komm’n’act : quatre morts et un enchantement.

Ils nous arrivent de Slovénie. Avec eux, le  théâtre est « fun ». Ils se présentent comme performeurs et nous applaudissent déjà, accueillants et séducteurs pour créer la confiance. Après ces quelques préliminaires « amoureux », « Four deaths » peut se poursuivre.

En fond de plateau, un grand écran vidéo projette à tour de rôle la photo de quatre artistes européens exceptionnels  (Pina Bausch, Tim Etchells, La Ribot et Marina Abramovic). Pour chacun d’eux, un comédien met en scène leur agonie, leur disparition. Entre l’image du « disparu » et la performance de ces acteurs : nous, public, au « travail ».

Car notre présence n’est pas de tout repos. Entre les moments de silence (bienvenus pour laisser toute sa place à notre imaginaire, à l’écoute de nos ressentis) et les changements de décor (où un « ballet » de trois femmes de service chargées de nettoyer le plateau entre chaque tableau symbolise l’humilité de tout acte artistique), nous interprétons notre rôle. À condition d’accepter la relation que ces beaux artistes nous proposent. S’ils jouent pour de « faux », désirons-nous travailler pour de « vrai » notre regard sur la performance et ce qu’elle véhicule ? Souhaitons-nous vivre ce lien d’amour par « performeurs » interposés ? En incluant l’engagement, la radicalité du propos de ces quatre artistes dans une performance, Grega Zorc, Katarina Stegnar, Barbara Kukovec et Petra Zanki nous invitent à nous questionner sur notre rapport à l’art (« que voyons-nous » ?), à notre place de spectateur (« pour quoi suis-je ici ce soir ? »). L’intention n’est pas nouvelle si l’on se rappelle du « Show must go on » du chorégraphe Jérôme Bel ou des dernières ?uvres de Maguy Marin. A la différence qu’ici, la relation entre « eux » et « nous » est “la” performance. Lien d’amour sans limite avec Pina Bausch, brutal et tout puissant avec Tim Etchells, provocant avec La Ribot, violent et fou avec Marina Abramovic.


La performance est donc là : ressentir, vivre cette relation d’amour avec ces artistes, sans unité de lieu et de temps (on passe d’un univers à l’autre en vingt minutes à peine). Un amour par procuration à travers le processus artistique d’une performance. Face à la complexité d’une telle relation, nos quatre performeurs ne tombent jamais dans la démagogie et le pathos facile. C’est souvent émouvant, parfois amusant, et totalement respectueux de notre place. J’ai ressenti la relation particulière que j’entretiens avec Pina Bausch, revécue celle avec Marina Abramovic lors du Festival d’Avignon en 2005. J’ai pu réinterrogé mon regard sur la performance de La Ribot vue lors du dernier Montpellier Danse. Ils n’ont donc rien usurpés et fait ?uvre d’une belle pédagogie pour ceux qui ne connaissaient pas ces artistes.

On peut toutefois regretter qu’ils n’aient pas ouvert l’espace (j’aurais préféré un dispositif bifrontal) et qu’il n’y ait pas eu de la part du Festival Komm’n’act l’organisation d’un moment d’échanges et de débats entre spectateurs après la représentation, autour d’un verre, dans l’espace pourtant convivial de Montévidéo. Entre la fraîcheur et l’ouverture de ce collectif d’artistes Slovène et notre difficulté bien française à travailler le lien dans la créativité, il y aurait là une performance que ce festival pourrait assumer !

Pascal Bély

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“Four Deaths” par le collectif Via Negativa a été joué les 18 et 20 avril dans le cadre du festival Komm’n’act à Marseille.

 

 

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Ouverture de la saison des festivals : Komm’n’act 2.

Notre feuilleton printanier se poursuit. Toujours à « Komm’n’act », jeune festival européen  et marseillais, nous cherchons l’étincelle, sans nous laisser éblouir inutilement.

Le concert musical d’un duo épatant (Eduardo Raon, Inês Jacques), venu du Portugal, a créé la surprise au Théâtre des Bernardines. Le titre de leur spectacle, « she is not french, he is not spanish” en dit long sur leurs intentions: ne surtout pas se fier aux apparences. Il a beau jouer avec une harpe, cela ne l’empêche pas de se servir de son téléphone portable comme d’un instrument et de se la couler douce ensuite. Elle peut bien chanter « Résiste » de France Gall (étonnante version !) et se soumettre au bon vouloir de son compagnon qui n’en attend sûrement pas tant. Entre compositions personnelles et hommage aux Beatles, ce couple s’affranchit des stéréotypes véhiculés par les concerts, pour créer leur univers, tout à la fois burlesque et poétique. À mesure que la représentation avance, ils habitent leur personnage tout en nous prenant par surprise comme si nous n’avions rien vu venir de leurs intentions. Le théâtre s’est immiscé et notre écoute réussit à relier la musique à leur  jeu d’acteurs. Alors qu’Eduardo fuit les applaudissements nourris du public lors du salut final, il finit par nous convaincre que la commedia dell’arte peut-être aussi portugaise.


Nous aurions pu aimer « le vrai spectacle » vu la veille. Avec un nom pareil, on aurait préféré ne pas voir un bon spectacle d’amateurs !  Le collectif français « The kisses cause trouble » constitué de cinq femmes aux corps tatoués, souvent bien en chair, ne badine pas avec le rire gras, encore moins avec la provocation parfois facile, mais drôle. Inga Waffenkulo, candidate corrompue à l’élection, Miss S.Purple, Wendy Babybitch, Ghoulina et Lady Satine Capone composent ce tableau burlesque où le corps est à la fête, tantôt marchandise, dégoulinant, errant, brûlé, embourgeoisé. Les seins débordent de créativité tandis que l’énigme s’enfonce dans le trash et le mauvais goût à l’image d’une société qui ne sait plus faire la différence entre le corps publicitaire et le corps biologique ou sociétal. Avec une belle énergie, nos cinq femmes sont livrées à elles-mêmes, en l’absence d’une mise en scène capable de réguler les débordements de chairs et de mots. Dommage, mais à suivre quand même. Une élection se gagne rarement la première fois.

Nous aurions pu applaudir. Même pas. Nous n’y avons pas pensé. C’est dire l’état léthargique des spectateurs à la sortie de « la chambre de Sue Ellen » de et par Charles-Eric Petit. Munis d’un audioguide pour le texte, nous suivons les pas de Sue Ellen derrière une baie vitrée. À la fois si proche, je suis très loin. Tout  positionne à distance. La comédienne (Élisa Voisin) est bien trop jeune pour incarner un corps alcoolisé que l’ivresse des mots ne peut soutenir. La mise en scène nous oblige à l’entendre d’une autre oreille, mais ne parvient qu’à brouiller le message. En quelques minutes, on réussit à nous perdre alors que nous sommes si prêts. Belle prouesse.

Pascal Bély

www.festivalier.net

 

Ces trois spectacles ont été joués dans le cadre du festival Komm’n’act à Marseille (jusqu’au 21 avril).

 


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EN COURS DE REFORMATAGE

Ouverture de la saison des festivals : Acte 1.

La naissance d’un festival est souvent émouvante, surtout à Marseille, où le paysage culturel composé  d’îlots est loin de former un archipel. « Komm’n’act » est un drôle de nom et l’on ressent déjà sa filiation avec le « KunstenFestivalDesArts » de Bruxelles, manifestation pluridisciplinaire qui puise sa dynamique dans les ressorts d’un monde complexe. À Marseille, les apostrophes font office de liens tandis qu’à Bruxelles, la déclinaison linguistique de l’art en flamand et en français unit coûte que coûte. Marseille sera capitale européenne de la culture en 2013. Un pari qui nécessitera des ouvertures pour en finir avec les clans et le népotisme. Encourageons « Komm’n’act » comme un premier acte. Celui du renouveau.

On ne pouvait pas mieux commencer. Cinquante minutes de danse avec Doris Uhlich, jeune chorégraphe autrichienne. « Spitze » n’a rien de révolutionnaire ni dans le propos, ni dans la forme, mais sa programmation comme spectacle inaugural pose un acte (manqué ?). Trois danseurs y incarnent une histoire de la danse.

Il est jeune et exhibe un corps sculpté par la danse classique.

Elle est souvent assise, quelquefois danseuse et chanteuse d’opéra en play-back, un peu forte, chaussée de ballerines. Elle attend son heure. On l’a croirait échappée des Ballets C de la B du belge Alain Platel ou fille d’Isabella, célèbre héroïne du chorégraphe, plasticien et metteur en scène flamand Jan Lauwers.

Elle est plus âgée et n’a plus rien à prouver. Sûrement formée à la danse classique, elle occupe la scène sans fard (les bourrelets soutiennent un tutu noir boursouflant) et jette aux orties cette forme chorégraphique dépassée. Problème : elle ne sait plus très bien au profit de quel propos !

Ainsi, nos trois protagonistes s’amusent avec le mythe du ballet classique en l’incluant dans nos pratiques sociales quotidiennes (à croire que nous serions tous imprégnés de verticalité dans nos postures). Ils ne se gênent pas pour créer une connivence avec un public de danse contemporaine qui leur est acquis, en  jouant avec nos systèmes de représentation (les rires d’une salle composée majoritairement de professionnels de la culture l’attestent). « Spitze » est donc une ?uvre clivante, où l’interaction est un rapport de force, qui questionne à charge les codes du classique dont Doris Uhlich pense sûrement qu’ils contaminent notre regard. Elle n’a pas tort : l’expression « ce n’est pas de la danse » parce qu’il n’y a pas l’exhibition d’un corps en mouvement est largement répandue même parmi les spectateurs les plus ouverts aux courants artistiques pluridisciplinaires. La dernière scène où la danseuse « sans fard », soulagée de ses ballerines, chausse des bottines pour esquisser une chorégraphie « contemporaine » autoritaire et bruyante accentue le malaise. La danse classique en épousant nos codes « contemporains » développe une pensée verticale descendante comme si Doris Uhlich ne s’était pas débarrassée d’une vision linéaire pour proposer une reliance qui l’aurait sans doute conduite vers un propos.

« Spitze » ne métaphorise-t-il pas alors le projet de « Komm’n’act » : renouveler les formes au service d’une vision complexe et d’une relation circulaire qui permet de la promouvoir.

C’est avec cette ouverture en tête que j’accueille le lendemain, au Théâtre des Bernardines, la proposition de la Portugaise Ana Martins (« subterraneos do corpo »). Elle pose le corps comme une ?uvre d’art, musique contemporaine à l’appui. J’avais déjà fait part de mes réserves quand le corps sert un concept, au détriment d’un propos. Ici, trente minutes de visions où il se réduit à une masse complexe. C’est souvent beau. Vain, mais beau.

 

Trente minutes plus tard, en plein air, dans le minuscule espace des Bernardines, « Transmutation out of body expérience » de Benjamin Bodi. C’est souvent amusant. Vain, mais amusant.

Fin du premier acte. Komm’n’act.

Pascal Bély.

www.festivalier.net

 

“Spitze” de Doris Uhlich a été joué le 14 avril à la Minoterie.

« Transmutation out of body expérience » de Benjamin Bodi et « subterraneos do corpo » d’ Ana Martins  ont été joués le 15 avril au Théâtre des Bernardines.