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EN COURS DE REFORMATAGE

A Montpellier Danse, le corps papyrus d’Angelin Preljocaj.

L’écoute est profonde. Le public est sur un fil, en équilibre, prêt à tomber parce que la hauteur donne le vertige. Nous le regardons, le suivons pas à pas, pour ne perdre aucun geste, n’égarer aucun mot. Aurions-nous peur pour lui ? A-t-il peur de nous alors que nous attendons tant de cette rencontre pour peupler notre imaginaire de mythes et de héros ? Tandis que le temps de la catastrophe habite les propositions chorégraphiques acutelles,  aurions-nous paradoxalement besoin  de ressentir celui de la fragilité ?

Le chorégraphe Angelin Preljocaj incarne le texte de Jean Genet, « le Funambule », texte passionné à l’attention de son amant acrobate. À 52 ans, alors que sa compagnie parcourt le monde avec « Blanche Neige », l’homme s’est retrouvé seul pour créer et adapter ce texte d’amour. Il répéta, tel un visionnaire, scrutant le ciel d’Aix en Provence du haut du dernier étage de son bien nommé Pavillon Noir, bâtiment de verre et de béton. Ici, sur la scène de l’Opéra, tout n’est que rouleaux de papier chutant du plafond, décollant du sol, et projettant en ombres chinoises le corps d’un artiste en équilibre entre danse et texte. Et l’on ne peut en faire l’impasse : cet artiste là, est Angelin Preljocaj. L’acrobate est son double. Rien ne vient troubler cette métaphore.

Ni le ton de la voix souvent monocorde : il se plaît à dire dans les interviews qu’il n’est pas comédien. Certes, mais c’est un “chorégraphe poète”.

Ni l’exceptionnelle scénographie dont il a l’habitude d’habiller ses ?uvres. Le papier roule, s’enroule, déboule comme un danseur ; colle au corps tel un suaire, et l’enveloppe de lumière pour le projeter vers les parois étanches de notre imaginaire.

Ni sa danse. Je le reconnais comme étant le treizième homme d’une de ses pièces « MC 14/22, ceci est mon corps» où douze danseurs, pour signifier le corps masculin, jouent avec des tables pour le disséquer, le malmener, l’interroger. Lui donner forme humaine.

Ce soir, Angelin Preljocaj semble poursuivre ce travail en incarnant le corps masculin avec une matière poétique qu’il malaxe, qu’il menace avec un couteau, avec ce décor qu’il déchire, qu’il fait saigner, qu’il décolle.  En lieu et place des tables de « MC 14/22 », un autel. L’amour serait-il à ce point sacré ? Le décor épouse tout à la fois la puissance du lien amoureux et la fragilité d’un art, la danse, qui froisse les corps tel le bruit d’un gobelet en plastique écrasé.  « Ceci est mon corps » semble-t-il nous dire en substituant au vin du calice ,une pluie d’or qui vient se coller à son corps transpirant. « Ceci est ta danse » voudrait lui répondre le funambule.

De ce dialogue imaginaire, né le spectateur équilibriste qui se plaît à tendre un fil d’Ariane pour retrouver son chemin parmi ce langage poético-chorégraphique. Mais surtout pour  ne pas perdre le lien avec cet artiste funambule qui met le feu aux mots avec son corps brûlant d’amour pour la danse.

 

 «Peu nous importe à toi et à moi un bon acrobate : tu seras cette merveille embrasée, toi qui brûles, qui dure quelques instants. Tu brûles. Sur ton fil tu es la foudre. Ou si tu veux encore un danseur solitaire. Allumé je ne sais par quoi qui t’éclaire et te consume à la fois, c’est une misère terrible qui te fait danser. Le public ? Il n’y voit que du feu, et croyant que tu joues, ignorant que tu es l’incendiaire, il applaudit l’incendie.» Jean Genet.


Pascal Bély

www.festivalier.net

Le photographe Laurent Paillier a  aimé ce funambule. Les photos sont ici.

 

« Le funambule » de Jean Genet par Angelin Preljocaj a été joué les 22, 23, et 24 juin 2009 dans le cadre du festival Montpellier Danse.

Crédit photo: Jean-Claude Carbone.

 

 

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FESTIVAL D'AVIGNON

« Tadorne », le blog du Festival d’Avignon : sommes-nous prêts ?

Dans quinze jours, j’y serais. Tout est prêt. Je recompte mes places. Tout y est. J’ai même loué un appartement pour la circonstance. Comme un performeur, je mesure la distance, j’évalue les ressources et mille idées se bousculent.


Dans quelques jours, débutera le Festival d’Avignon. Beaucoup de spectacles et de festivaliers, mais quels chemins de traverse prendre ? Depuis 2005, j’ai beaucoup écrit sur ce que je voyais sur scène. En 2009, c’est le moment d’aller à la rencontre de mes « pairs », d’écrire sur les ?uvres à partir des ressentis des spectateurs. De faire ce pas de côté régénérateur. Plusieurs éléments du contexte me guident vers ce travail :

  • Le public est pour moi une masse uniforme d’abonnés des saisons théâtrales, de consommateurs, de lecteurs anonyme du blog. Pour reprendre une expression chère au  philosophe Bernard Stiegler, j’ai besoin de m’approcher de la « figure de l’amateur éclairé ». Je suis « le Tadorne ». Et vous ?
  • Les deux festivals (In et Off) imposent au public un clivage. En me  privant d’une telle reliance, je me coupe d’une réalité complexe et de la possibilité de faire des rencontres et des liens. Cet été, je chercherais avec vous à mettre en résonance les ?uvres du “In” et du “Off”. Exercice délicat, mais stimulant. Vous me suivez ?
  • Le lien fragile entre les institutions et le public a besoin d’être régénéré par une parole dont il faut bien une tribune pour qu’elle soit entendue. C’est pourquoi, le blog www.festivalier.net souhaite être au c?ur du festival, au c?ur de la relation des publics et des spectacles vus. Plus qu’un espace dédié à la critique, le moteur élémentaire de la vie du blog durant le in et le off, entre vous et moi, est celui d’appréhender nos cadres de réception et de faire évoluer les représentations au terme des échanges que nous entretiendrons. Vous y croyez ?
  • A la rentrée, j’animerais des débats au Théâtre des Salins de Martigues (Scène Nationale, drigée par Annette Breuil) entre spectateurs pour que la parole du public ne soit plus confisquée par des experts intimidants. Pour cela, j’ai besoin de m’immerger, de ressentir le lien que j’aurais à créer dès septembre. Je peux puiser en Avignon les ressources de ma créativité. Vous m’aidez ?
  • Quelques jours après Avignon, je vais bloguer au Festival “Mens alors!“, lieu d’échanges et de création entre artistes et publics dans l’Isère. Cela tombe plutôt bien, non? Vous venez?
  • Dès le mois de novembre, la Ville d’Aubenas (07) met en ?uvre une formation-action pilote destinée aux professionnels du social, de la culture et de l’éducatif.  Ma mission sera d’accompagner ces acteurs vers la culture et de créer avec eux les conditions du décloisonnement. Avignon me permettra d’aller à la rencontre d’artistes et de spectateurs pour qui l’affranchissement des cases est le moteur de leur projet. Vous en êtes ?

Voilà, c’est écrit. C’est engagé. Je ne serais pas tout seul. Diane Fonsegrives, Laurent Bourbousson (contributeurs pour le blog) seront là. Nous allons tenter une ?uvre collective. Marie-José, Bernard, Igor, Elsa, Martine, Christian, Guy, Jérôme, et bien d’autres seront aussi présents pour donner l’énergie qu’une telle démarche a besoin.

 

Et que vive le mouvement créateur libérateur !

Pascal Bély

 

 

Prochain épisode : nos lieux du rendez-vous.

 

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Le Festival d’Avignon sur le Tadorne:



 

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EN COURS DE REFORMATAGE

Les femmes passerelles d’Herman Diephuis à Montpellier Danse.

Au cours de cette journée à Montpellier Danse, une ?uvre s’est posée là, sans crier gare. Après le raffut médiatique de la chorégraphe Blanca Li (à 20h avec « Le jardin des délices ») et le choc de Bouchra Ouizguen (à 18h avec « Madame Plaza »), Herman Diephuis se glisse à 22h pour « Ciao Bella ». Cinq femmes habillées de couleurs sombres avec deux bancs installés sur une grande scène, dessinent une ?uvre dont on n’est pas loin de penser qu’elle fera date dans l’édition 2009 du festival. « Ciao Bella » vous prend par la main, avec délicatesse, pour poser un regard là, puis ici, tout en vous laissant le temps de faire les liens. Sans tension, ni anesthésiant, cette ?uvre transforme le spectateur en équilibriste contemplatif.

Cinq femmes occupent le plateau pour une « projection fantasmée du désir masculin, dont les images contradictoires piègent même celles qui les refusent ». Toute la première partie n’est qu’une succession de poses, inspirées des tableaux italiens du Quattrocento, tandis que la deuxième, voit notre quintet danser sur des tubes discos et pop (Olivia Newton-John, Madonna et les Bee Gees). Parmi elles, une danseuse attire l’attention (sublime Dalila Khatir): elle est ronde et s’amuse (entre autres) avec ses gros seins et ses formes généreuses. Elle est un centre de gravité où se déploie l’imaginaire individuel et collectif. C’est autour de cette figure « maternelle » que se projette le désir. Il n’y a là rien de révolutionnaire dans le propos, mais la chorégraphie d’Herman Diephuis s’appuie sur ce contraste pour jouer avec les  clichés et créer une belle dynamique circulaire entre elles et nous.

Ici, rien ne vient cliver la démonstration : il n’y a pas d’un côté un désir masculin dominant et de l’autre une soumission féminine (sinon, je n’aurais jamais pu m’inscrire dans cette proposition !). La danse remet au centre l’interaction : c’est là où tout se joue. C’est cet espace circulaire qui en jeu dans « Ciao Bella » : rien n’est imposé au spectateur et c’est à lui de jouer ou pas. Alors, jouons !

Clap de cinéma dans les mains, je divague dans cette atmosphère cinéphile (pourquoi l’image de Mastroianni surgit-elle?) où les danseuses incarnent des actrices (Bardot, Deneuve, Signoret, …). Puis, je les imagine s’immiscer dans « le jardin des délices » de Blanca Li : elles articulent le film harmonieux d’Eve Ramboz et les stéréotypes du paradis et de l’enfer imposés par Blanca Li. Elles personnifient les femmes du tableau de Jérôme Bosch pour nous aider à interpréter toute la complexité de cette ?uvre  à la lumière de la crise morale que nous connaissons.  Je les projette ensuite assises sur leurs bancs, en face des quatre femmes de « Madame Plaza » de Bouchra Ouizguen : elles apprennent à libérer leurs corps de tous les clichés pour jouer encore un peu plus avec eux et dessiner des liens improbables entre les hommes et les femmes !

« Ciao Bella » est une ?uvre profondément processuelle que l’on serait bien en peine de ranger  dans une case. Pour la mettre en dynamique, il faut l’inscrire dans un ailleurs, faute de quoi on pourrait rester sur sa faim. Elle est un espace si relationnel qu’elle réussit à relier ce que le temps chronologique d’un festival sépare parfois.

Herman Diephuis donne de sa liberté. C’est si bon de se ressentir un spectateur émancipé.

Pascal Bély

www.festivalier.net

 

 

Ciao bella” d’Herman Diephuis a été joué les 20  et 21 juin dans le cadre du Festival Montpellier Danse.

Crédit photo: Audoin Desforges

 

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Montpellier Danse 09 sur le Tadorne:

A l'origine, Bouchra Ouizguen.

A Montpellier Danse, le terrain vague bling bling de Blanca Li.

A Montpellier Danse, le corps papyrus d'Angelin Preljocaj.

A Montpellier Danse, Israel Galván : nous surmonterons…

À Montpellier Danse, quand on arrive en ville…

Raimund Hoghe et Faustin Linyekula jettent leurs cailloux sur Montpellier Danse.

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EN COURS DE REFORMATAGE

A Montpellier Danse, le terrain vague bling bling de Blanca Li.

Blanca Li peut être fière d’elle. Le Corum de Montpellier lui fait un triomphe. Mes voisins  se lèvent pour une standing ovation.  Autour de moi, nous sommes quelques-uns à ne pas croire à ce mirage : la danse soulève une foule.

Blanca Li ne manque pas d’inspiration au sujet du tableau « le jardin des délices » de Jérôme Bosch. L’enfer, c’est le téléphone portable. Fallait y penser. Le paradis, ce sont les fraises qui nous rendent gagas à l’image du « gnangnan » qui structurent bien des discours. L’enfer dans le paradis (et inversement), ce sont les hommes avec leur gros paquet et les femmes avec leur gros seins et gros cul. Finalement, entre gros cons, tout le monde finit par s’entendre. Mais à force de grossir le trait, ce jardin finit par n’être qu’une éjaculation précoce, un monticule de déchets et de bêtises que l’on subit à longueur de discussions attrapées au vol dans les bus, les restaurants, à la télévision. On rit parfois de son culot (au Corum, au c?ur d’un festival presque trentenaire, les spectateurs des cinq premiers rangs osent le rire machiste) et de son toupet: « poussez-vous là que je m’y mette ». Blanca est omniprésente et sa troupe fait penser à des danseurs du Moulin Rouge qui lui feraient une haie d’honneur.

 

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=giMkLuoZVng&w=425&h=344]

Ce jardin est à l’image du pays : la vulgarité est tendance, dans le coup, dans l’action. En ces temps de crise, on ne va quand même pas stimuler l’intelligence du spectateur. On est ici pour rigoler. La culture du Fouquet’s tarde à redescendre en région, mais on progresse. On passe d’un tableau à un autre avec une telle rapidité que l’on commence à trouver le temps un peu long. Pour consoler les amateurs de danse, Blanca Li glisse quelques moments où l’on gesticule avec les pieds et les mains. Cela ne va pas plus loin. Le corps est juste un support publicitaire. Le plus insupportable c’est que cela ait pu me faire rire !

Sentant le boulet venir, Blanca Li fait défiler Sarkozy et Carla. Le public applaudit et je ne sais plus où regarder. Ce serait presque pour s’excuser de la vacuité de son propos et se rassurer. Le Parti Socialiste ne va pas tarder à en faire son égérie.

 

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=ot8mqe1xZIU&w=480&h=295]

Mais dans ce jardin occupé le temps d’une soirée par des squatteurs, il y a un miracle. Derrière. Tout au fond. C’est un film. Celui d’Eve Ramboz. Superbe. On ne voit que lui. Il est un tableau dans le tableau. Cette mise en abyme enchante, émerveille. Le film est une danse. Tout le reste, sur scène, devant, n’est que gesticulations. Cela ne vous rappelle-t-il rien ?

Mais qu’importe. Quelques heures auparavant, aux Ursulines, un chant d’amour propulsait la chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen. Dans son jardin des délices, Dominique Bagouet y dansait toujours.

Pascal Bély

www.festivalier.net

 

Le jardin des délices” de Blanca Li a été joué les 19 et 20 juin au Corum dans le cadre du Festival Montpellier Danse.

 

 

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Montpellier Danse 09 sur le Tadorne:

A l'origine, Bouchra Ouizguen.

Les femmes passerelles d'Herman Diephuis à Montpellier Danse.

A Montpellier Danse, Israel Galván : nous surmonterons…

A Montpellier Danse, le corps papyrus d'Angelin Preljocaj.

À Montpellier Danse, quand on arrive en ville…

Raimund Hoghe et Faustin Linyekula jettent leurs cailloux sur Montpellier Danse.

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FESTIVAL DES ARTS DE BRUXELLES FESTIVAL MONTPELLIER DANSE Vidéos

A l’origine, Bouchra Ouizguen.

C’est un choc esthétique et émotionnel. Quatre femmes, assises là, face à vous, viennent subtilement vous chercher pour revisiter la danse contemporaine. Vous voilà presque nu, sans aucune référence sauf celle où tout aurait commencé. Une heure a suffi pour retrouver le lien originel avec l’art le plus fragile qui soit. C’est la renaissance du spectateur tout comme celle de la chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen qui ose écrire : « je refais l’apprentissage de la danse : je suis partie à des milliers de kilomètres pour apprendre alors qu’à côté de moi d’autres femmes pouvaient me transmettre quelque chose de si évident : le chemin de la liberté ».  Ces trois femmes qui l’entourent sur scène sont des Aïta, écoutées auprès des hommes de pouvoir, pour leur  poésie, il y a plus d’un siècle. Elles sont aujourd’hui des courtisanes dont les chants et la danse font d’elles des artistes du peuple. Fatima Aït Ben Hmad, Fatima El Hanna et Naïma Sahmoud nous ont littéralement nourries. Le temps d’un festival et bien au delà, elles sont les artistes du peuple de Montpellier Danse.

Avec trois matelas, elles refont le chemin. Du lit où l’on naît, où l’on se cache, au banc où l’on contemple avec sagesse, où l’on se serre les uns contre les autres, car  à plusieurs on est toujours plus fort. Du mur où l’on est cloîtré à celui que l’on abat pour se libérer.

Trois matelas pour accueillir le corps statufié par les codes moraux, religieux et sociaux.

Trois matelas pour éponger la sueur de l’effort que réclame la libéralisation du corps.

Trois matelas pour amortir le choc. Car tout vibre. À commencer par nos barrières de défense qui font un vacarme intérieur parce qu’on a plus l’habitude d’être « touché » ainsi. Tout vibre parce que le don est une danse. Tout vibre parce que leur chant est une caisse de résonance où l’on se lâche avec confiance.

Dans leur jardin des délices, le chant est un corps qui danse.  Dans leur regard, il y a le sein que l’on cherchait, le cri que l’on poussait, le pli dans la peau où l’on se perdait. C’est ainsi que la danse d’aujourd’hui renaît. Une danse où l’on n’a plus peur de l’humain pour lui faire la fête, où l’on puise dans la force de l’art pour se libérer des contraintes morales et esthétiques et non pour en rajouter. Où l’on apprivoise le corps différent pour voir le monde autrement.

« Madame Plaza » de Bouchra Ouizguen est une danse qui accueille l’homme maladroit. Avec empathie.

La fraternité a dorénavant sa danse.

Pascal Bély- Le Tadorne

A écouter sur le site de la  Revue Radiophonique A Bout de Souffle , un entretien avec Bouchra Ouizguen.

 "Madame Plaza" de Bouchra Ouizguen a été présenté les 19 et 20 juin 2009 dans le cadre du Festival Montpellier Danse. A voir au Théâtre d'Arles le 20 novembre 2009.

 

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FESTIVAL ACTORAL PAS CONTENT THEATRE FRANCAIS CONTEMPORAIN

Au Festival ACTORAL, David Bobee réchauffe les hétéros. A La Villette, pas si sûr.

Acte 1: Au Festival Actoral à Marseille, en octobre 2008, par Pascal Bély

En entrant dans la salle, on nous distribue une bouteille d’eau. «Nous allons avoir chaud», nous prévient-on. «Warm» de David Bobée sur un texte de Ronan Chéneau dégage une chaleur torride, eu égard au nombre de projecteurs latéraux qui illuminent la scène. Le présentateur nous informe que cette pièce s’inscrit dans un cycle sur « Les écrits du cirque » qui devrait aboutir en 2013 par la création de la biennale des Arts du Cirque. La barre est placée bien haute pour une oeuvre qui n’atteindra pas des sommets.

Elle est enceinte de quelques mois. Elle dépose trois bouteilles d’eau sur la scène puis, de dos, récite un texte. Dans ses mots, il fait déjà chaud et la belle fantasme, alors que la canicule s’installe dans les rues de la ville. Les mots montent en puissance. C’est joliment dit, mais le texte colle à la peau comme le journal intime d’une adolescente à la recherche de sensations interdites. Soit. Cela s’entend sans problème. J’ai chaud, mais pas pour les mêmes raisons.

Les deux hommes arrivent. Ils sont beaux. L’un brun. L’autre blond. Parfait. L’un pantalon moulant. L’autre jean’s style hétéro cool. La jeune fille est contente. Elle poursuit ses délires sous l’effet probable du cannabis ou de l’extasie. Les deux mecs se regardent comme s’ils faisaient connaissance dans un sauna gay ; se suivent comme s’ils marchaient dans les jardins des Tuileries. L’imaginaire homosexuel fait monter la température et leurs emboîtements ne laissent aucun doute sur leurs intentions. Soit. Sauf qu’ils n’en ont aucune. Et alors ? Alors ? Rien. Ça se voit, c’est tout. Tout droit échappés d’un casting de mode, nos deux tourtereaux font ce que l’on leur demande. Elle peut toujours fantasmer, ils assurent le spectacle. Un Point, c’est tout. Ici, on est au cirque.
Les peaux dégoulinent. Après ? L’un asperge l’autre avec la bouteille. L’eau finit sur le sol. Ça patine. Et puis ? Et puis…ça continue de patiner.
Ne manque plus qu’un coup de vapeur et nous y sommes presque.
Ou plutôt, deux jeunes ados qui s’amusent sur un plumard. L’image a dû traverser l’auteur.
Soit.
Après ?
Bien après, il faut bien que cela se termine. Alors, les lumières baissent et la jeune fille se calme après une crise qui a fait trembler les glaces du décor.

À cet instant précis, mon écriture colle aussi.

Pause.

Analyse.
Un peu de hauteur. Je suis blogueur. Je dois faire attention à ne pas hypertrophier mon commentaire.

Je cherche l’écriture que l’on nous promettait au début du spectacle. Les corps collés aux mots gluants de Ronan Chéneau ne suffisent pas à dépasser l’illustration d’un fantasme calculé et prévisible. C’est effrayant de contrôler ainsi le désir. Effrayant cette écriture qui ne laisse aucune place à l’imaginaire.

J’ai froid.
….
La scène finale où l’on devine nos jolis garçons en train de se masturber n’ira pas jusqu’au saut final.
….
Ouf.
J’ai eu chaud.Acte 2: A La Villette, à Paris, en juin 2009, par Elsa Gomis.« De la douleur naît le désir ».Malgré la chaleur, malgré la transpiration qui empêche leurs portées, ils continuent.

Leurs corps se tendent sous l’effort, rougeoient sous l’effet des projecteurs. Pourtant, ils continuent.

Dans “Warm“, David Bobée semble vouloir montrer le dépassement et l’oubli de soi jusqu’au délire.

Les paroles de Ronan Chéneau, dites par une comédienne vibrante, sont au départ détachées des gestes des deux acrobates, puis elles les accompagnent, les commentent, les dirigent.

Sa voix est ferme. En dépit de la chaleur de l’atmosphère, son ton reste froid, parfois brutal, souvent dur.

Ici le sexe n’est ni doux ni drôle, il est affaire de juxtapositions physiques précises, d’un déroulé convenu, d’un scénario immuable. Un enchaînement que rien ne semble pouvoir rompre. A part la chaleur.

On reste fascinés par cette persistance, effrayés par les risques pris, intimidés par la brutalité des directives, mais pas émoustillés.

Comme dans Nos enfants nous font peur quand on les croise dans la rue, nous assistons à une montée en puissance progressive, mais le propos n’apparaît pas clairement.

Il est sans doute question, au travers de cette scénographie, de montrer le sexe instrumentalisé.

A mon niveau, je ne perçois pas “Warm” autrement.

J’ai encore faim…

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EN COURS DE REFORMATAGE

Avec Wim Vandekeybus, le Festival de Marseille a frôlé la catastrophe.

De ce spectacle, on en sort quelque peu anesthésié, mais pas étonné. La Belgique, pays de l’hybridité, nous a habitués à naviguer en eaux troubles. Au KunstenFestivalDesArts de Bruxelles, Kris Verdonck avec « End » nous faisait tourner la tête avec son apocalypse en forme de boucle ;  dernièrement, le collectif franco-flamand Tristero / Transquinquennal, nous proposait Coalition, pour approcher de biais la catastrophe. Le chorégraphe flamand Wim Vandekeybus s’inscrit presque naturellement dans ce courant  avec « nieuwZwart » présenté au Festival de Marseille. A la différence près que l’on n’y raconte rien (d’autant plus que les textes en anglais de l’auteur flamand Peter Verhelst interprété par Gavin Webber parviennent à nous  éloigner de la narration).

Ici, le plateau reflète un processus, celui du chaos, voire d’un entre-deux entre un et un là-bas. Alors que le progrès accouche de la catastrophe, la scène de Vandekeybus nous est presque familière, depuis que nous sommes matraqués, bousculés, épiés, malmenés, écartelés par notre évolution.

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=WrLfJp3LXY4&w=560&h=340]

Ici, compter les corps à terre avec une lampe de poche fait partie du spectacle. Me voilà au c?ur de l’océan, au beau milieu des corps flottants du vol Air France Rio-Paris.

Ici, on fait dans le spectaculaire, en attendant le moment où tout pourrait exploser ou renaître.

Ici, un groupe de musiciens est suspendu sur une scène qui surplombe ce sol lunaire où sept danseurs incarnent ce qu’il y a de plus violent et chaotique en nous alors que survivre nous sert de couverture pour se protéger de l’autre. Le rock est alors ce langage pour se substituer à l’insuffisance des mots.

Ici, l’angoisse de mourir et le désir de renaître ont trouvé leur territoire, jonché de traumas, de trous béants où la peur nous aspire.

Ici, on convulse, on hurle, on se rentre dedans : il faut que ça sorte, coûte que coûte.

Ici, sur le divan de Freud, glisse une couverture de survie qui va et vient, dévoile et cache, prête à faire surgir le fantôme qui habite nos cauchemars.

Ici, Vandekeybus nous invite à quitter le temps de la catastrophe, autoritaire, immédiat, où nous ressentons à l’unisson la même émotion, au même moment. Ici, c’est impossible, tant nos ressentis sont différents. Ma voisine de gauche se cache le visage tandis que mon voisin de droite ne bouge plus, raide mort. Moi, je m’attache à un bras qui pend, à un corps qui s’étale. J’approche la déchéance, je scrute la renaissance, je meurs avec eux. La danse de Vandekeybus donne à l’inconscient le corps, tout le corps qu’il réclame à « corps et à cris ».

Ici, des tôles de fer rouillées, vestiges de la modernité et de nos cloisons accueillent nos désirs de transcendance. C’est émouvant de voir les corps s’y fracasser.

Ici, le sexe enfourche la mort. C’est troublant de ressentir l’amour à mort.

Ici, la crise est un processus permanent. Il n’y a que les médias pour penser que c’est un état à un instant « t ».

Et l’on se réjouit des applaudissements nourris du public du Festival de Marseille qui a fait preuve ce soir d’une grande maturité : nous avons accepté que l’on danse tout haut ce que nous souffrons tout bas.

Pascal Bély

www.festivalier.net

 

nieuwZwart” de Wim Vandekeybus a été présenté au Festival de Marseille les 18,19 et 20 juin 2009.

photo: © Erwin Verstappen

Le Festival de Marseille 09 sur le Tadorne:

Au Festival de Marseille, Koen Augustijnen réincarne Pina, poussière d’étoiles.
Le nouvel opus (oups !) du Festival de Marseille.

 

 

 

 
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Laure Vallès, metteuse en scène à suivre.

De cette première étape de travail autour de “Fragmentation de lieu commun de Jane Sautière,  présentée au Ring en Avignon, née l’envie de recroiser le chemin de la metteuse en scène Laure Vallès. Ses prises de position sur ses propositions, sa ferveur à débattre de ses choix et son plaisir à parler de son travail méritent que nous portions une attention particulière sur sa prochaine création.

Le texte évoque le quotidien d’une éducatrice dans les institutions pénitentiaires. Les mots, la mise en lumière, la musique, la nudité du plateau, reflètent avec pertinence l’écrit témoignage de Jane Sautière.  La cellule est le lieu de la rencontre entre l’éducatrice et les détenus, de la confrontation des deux sexes, dans laquelle s’immisce un jeu involontaire, et inconscient de séduction qui crée un autre enfermement.

Afin de donner de la substance au récit, une comédienne et une danseuse occupent l’espace. Chacune à leur manière. L’une par la parole (Pauline Hornez) et l’autre, par le corps (Céline Schneider).

L’enfermement carcéral transpire sur le plateau et l’on finit par se sentir tel un détenu enfermé dans sa cage, rêvant d’extérieur et d’horizon à perte de vue. Je me retrouve suspendu aux mots alors que le corps m’échappe. Je me ressens alors comme cette éducatrice, qui épluchant ses dossiers, ne peut se défaire de ses noms, de ses crimes ou autres délits, et font de sa réalité un quotidien malheureusement subit.

Ces derniers temps, les suicides de détenus ont fait la une des journaux télévisés. Repenti, rixe, mal-être… On ne sait pas à quoi relier ces événements à moins de préférer en ignorer la cause…

 

Que cela ne tienne, Laure Vallès accomplit un acte citoyen : celui de mettre en lumière le travail courageux des éducatrices en milieu carcéral et offre à Jane Sautière, l’auteur, la justesse d’un beau et futur spectacle.

Laurent Bourbousson.

www.festivalier.net


Fragmentation d’un lieu commun de Jane Sautière, mis en scène par Laure Vallès, a été présenté dans le cadre des résidences de création au Ring, Avignon, les 27 et 28 mai 2009.

Laure Vallès sera présente au Festival off 2009 avec “Corps” à la Bourse du Travail. En 2008, elle y avait présenté “Antigone” selon Henry Bauchau.

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À Uzès Danse, in-suffisant Alain Buffard.

« Le processus de travail que je souhaite mettre en place pour « Self& Others » s’articule à l’idée de l’autoportrait. Mais plutôt que de la confiner dans les limites actuelles du genre, j’aimerais l’expérimenter à partir de et en relation au groupe ».

Ainsi s’exprime le « concepteur » et le « scénographe » Alain Buffard dans le programme distribué à l’entrée de la salle de l’ancien Evêché d’Uzès.

Une heure plus tard, l’écrivaine Geneviève Vincent anime le « quart d’heure d’après » avec le public resté dans la salle. J’en suis. Car une question me taraude : « où est donc passé le collectif ? Où positionner le chorégraphe ? ». Alors que Mr Buffard est en retard, l’animatrice semble gênée pour commencer le débat (à croire qu’un face à face avec le public ne fait pas partie de ses attributions). À peine arrivée, Mme Vincent donne sa lecture de la pièce et parle même pour nous. Ces deux-là s’apprécient. Sont-ils encore dans l’autoportrait? 

Je propose ma question et j’en rajoute (inutilement) sur la décontraction de Mr Buffard alors que le public lui a réservé un accueil plutôt distant. Me revoilà dans une posture d’élève face aux maîtres. Mr Buffard nie avec autorité qu’il serait question du groupe dans sa pièce et ne répond pas sur son rôle, préférant que les interprètes le fassent à sa place. Quinze minutes sont déjà passées. Ce quart d’heure est un espace sous-vide. Le rideau de plastique, omniprésent dans la pièce, semble ne pas avoir été levé.

« Self & Others » est donc une ?uvre auto-suffisante, auto-égo-centrée. Quatre individualités, convoquées par Mr Buffard, nous proposent, à partir de différents matériaux, leur autoportrait. On y retrouve les danseurs tendance du moment (François Chaignaud et Cécilia Bengoléa), à peine échappés de leurs dernières créations, entre objets pénétrants, pratiques masturbatoires et orales, corps pliés et dépliés. Mathieu Doze, affublé de différents kits de survie, peine souvent à se faire une place alors qu’Hanna Hedman lit le «Manifeste du parti communiste » tout en pétrissant de la pâte à pain, métaphore de l’idéologie humanitaire du moment. On frôle souvent l’hystérie (comme s’ils étaient sous acide), ce qui n’est pas sans provoquer un certain essoufflement dans la durée. Le processus d’introspection dépasse rarement l’anecdotique (est-ce suffisant de s’amuser avec les objets de l’époque pour avoir quelque chose à dire sur l’époque ?) et l’on s’ennuie ferme face à cette collection d’individus, échappés d’un centre de rétention où Jan Fabre semble avoir été leur éducateur. Quand le groupe se forme , c’est pour ridiculiser quelques tubes chorégraphiques (dont un passage assez drôle sur le « Boléro » de Ravel) et fuir leur scène sous plastique.

Finalement, « Self&Others » est peut-être l’autoportrait de Mr Buffard. Mais est-ce suffisant ?  

Pascal Bély

www.festivalier.net

 

Self&Others ” d’Alain Buffard a été présenté le 16 juin 2009 dans le cadre du festival “Uzès Danse”.

Un extrait vidéo du spectacle ici.

Crédit photo: Marc Domage.

 

Alain Buffard sur le Tadorne:

Alain Buffard renverse Montpellier Danse et bouleverse le Théâtre du Merlan.

François Chaignaud et Cécilia Bengoléa sur le Tadorne:
François Chaignaud et Cecilia Bengolea, concepteurs cherchent chorégraphe.
L’anus horribilis de Cecilia Bengolea et François Chaignaud.

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EN COURS DE REFORMATAGE

« Liquide » de Christophe Haleb : un chef d’?uvre, dans la moiteur de la nuit d’Uzès.

Les renseignements s’échangent à voix basse : « es-tu au courant de ce que l’on va voir ce soir? ». Il s’agit d’un « work in progress », le début d’un travail, un ersatz de réflexion. « L’équipe s’est vue au mois d’avril puis plus rien. Ils se sont retrouvés la semaine dernière. Ils sont tous flippé ». Palpitant. Excitant.

En préambule de la représentation, Liliane Schauss, directrice du Festival Uzès Danse et le chorégraphe Christophe Haleb, posent le contexte. En toute humilité. Avec beaucoup de respect. Ils sont intimement liés par le processus de création. Cela coule de source. Qu’importe que ce matériau ne soit pas visible dans sa totalité, nous sommes ici pour ce « Liquide » qui n’en finit pas, quelques jours après, de couler sur notre peau. Car la cour de l’Évêché d’Uzès, a été le théâtre d’une explosion sensuelle, érotique et sexuelle d’une rare intensité.


Les pistes de travail de Christophe Haleb reposent sur la question de l’amour dont nous puisons les codes et les pratiques chez notre voisin, le singe bonobo. Tout le champ sémantique est convié : la rupture telle une déclaration de guerre, l’hystérie amoureuse, celle de la séparation, le corps comme une résurgence du plaisir, le sexe. Les rythmes langoureux, appuyés par une bande-son envoûtante, expriment ce que les corps nous renvoient : une caresse, l’effleurement, le souffle dans le creux de l’oreille, le goût de la peau sur les lèvres. La scénographie nous enveloppe comme si nous étions invités à passer sous la couette. Elle multiplie les angles de vue nous permettant d’être à la fois voyeur et acteur de nos délires amoureux. Contemplatifs et stimulés par tous les sens, nous sommes quasiment prêts à monter sur scène ! L’environnement musical entre jazz et rock acidulé nous convie dans un jardin des plaisirs où notre animalité nous fait déraisonner tandis que les mots continuent à s’accrocher à la raison. Christophe Haleb aurait réécrit “Dernier Tango à Paris” avec cette variation qu’il n’en aurait pas à en rougir.

C’est ainsi que la torpeur des corps se découvrant laisse place à l’hystérie qui met tour à tour le corps en manque de sexe, de rapport de force, de l’autre. En manque de tout.

Christophe Haleb chorégraphie le charnel et inclut le public dans sa horde sauvage. Pour mieux nous apprivoiser. Là, où nous sommes si sensibles.

Pascal Bély – Laurent Bourbousson

www.festivalier.net

 


“Liquide” devrait être présenté lors des Hivernales d’Avignon en Février 2010 puis au Festival de Marseille en juin 2010.

Photo de Cathy Peylan avec son aimable autorisation.

 

“Liquide” de Christophe Haleb parl a Compagnie “La Zouze” a été présenté le 14 juin 2009 dans le cadre du festival “Uzès Danse”.

 

Christophe Haleb sur le Tadorne:

Evelyne a disparu (La Zouze Compagnie).

Au Festival d'Avignon, Christophe Haleb, chorégraphe «off » et « in »

À Uzès Danse, principalement Christophe Haleb.