En 2008, j’ai fait de nouvelles rencontres, au croisement de l’internet, de ma posture de spectateur engagé et de chemins détournés. FaceBook a renforcé le réseau de blogueurs « Scènes 2.0 » après notre réunion du 11 octobre 2008, des liens se sont créés avec trois journalistes (Martine Silber, ex-journaliste critique au Monde), Marie Mai Corbel de la Revue Mouvement et Lionel Vicari de Radio Grenouille à Marseille. Des lecteurs assidus se sont manifestés (Sylvie Lefrère, Sylvain Pack, Evelyne Biausser, et tant d’autres) tandis que deux spectateurs ont écrit pour le Tadorne (Diane Fonsegrives, Laurent Bourbousson).
Certains lecteurs silencieux m’en ont dit un peu plus sur eux à partir d’un sondage lancé cet automne.
En 2008, Internet a facilité l’émergence de nouveaux liens, d’articulations innovantes où nos fonctionnements par « cases » ont souffert et ce n’est qu’un début. Démonstration !
1- La Vouivre, « Oups + opus », Festival de Marseille.
2- Robin Decourcy, « Lettre au Mexique », La Friche Belle de Mai, Marseille.
3- Thomas Ferrand, « Idiot cherche village », CCN de Montpellier.
4- Ivo Dimchev, “Lili Handel – blood, poetry and music from the white whore’s boudoir, Festival Tanz im August, Berlin.
5- Anaïs Durien, Olivia Sabra, « Essai de rêves avec Chiens », Festival « Les rencontres à l’échelle », Marseille.
6- Rebekah Rousi, “The longest lecture marathon“, KunstenFestivalDesArts, Bruxelles.
7- Haïm Adri, « Quelle est l’utilité d’une couverture », Festival « Les rencontres à l’échelle », Marseille.
8- François Cerventes, « Une île », Théâtre Massilia, Marseille.
9- Jacques Descordes, « Hiver », Festival Off d’Avignon.
10- Sylvain Groud, « Bataille intime », Pavillon Noir, Aix en Provence.
Etait-ce de la danse, du théâtre ? Le chorégraphe Michel Kéléménis les a accueillis dans son studio lors du Festival de Marseille. Samuel Faccioli et Bérengère Fournier de la Compagnie « La Vouivre » (vidéo) ont créé l’espace transversal de l’imaginaire. Rencontre inoubliable, car leur créativité a laissé des traces durables.
Robin Decourcy est un artiste au croisement du son, du corps et du voyage. Son spectacle “Lettre au Mexique » est indéfinissable et c’est de l’art. Vivant.
Tout comme la performance de Rebekah Rousi : avec sa plus longue présentation d’un PowerPoint du monde, elle a décalé la place statique du spectateur face au savoir pour leapropulser dans un métalangage.
Thomas Ferrand est un artiste « croisé » dont l’art se déploie dans un maillage où il entraîne le public. « Idiot cherche village » était une expérience qui dépassait bien des discours creux sur « la place du spectateur ».
Elles, c’est Anaïs Durien et Olivia Sabra. Découverte au festival « Les rencontres à l’échelle », leur pièce de théâtre (« Essai de rêves avec chiens ») était un subtil jeu de masques où le spectateur perdait sa place pendant qu’elles allaient à la chasse. Superbe !
François Cerventes est un homme de théâtre, installé en résidence à Marseille. Son « île » était un voyage masqué qui nous invitait à franchir la ligne. On n’en revient pas tout à fait pareil.
Lui aussi a tombé le masque, un soir d’été à Berlin. Ivo Dimchev est un artiste bulgare époustouflant. En offrant son sang au public, j’ai sursauté pour découvrir que « le genre » est aussi un « art » de vivre.
Haïm Adri possède une danse où le masque le chorégraphie. Entre lui et lui, il nous masquait. Inoubliable artiste.
Sylvain Groud avec « Bataille intime » danse la folie. Son double sur scène est un masque vivant qu’il a nous tendu. Prégnant.
Un soir d’été, dernier jour du Festival d’Avignon Off. Épuisé, j’assistais à « Hiver » de Jacques Descordes. Pièce dépouillée pour affronter la saison froide qui approchait. Cet homme-là m’a plu.
M’accepterait-il comme « ami » ?
Pascal Bély
www.festivalier.net
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