La surprise musicale nous est venue d’Italie, plus précisément de Sicile avec Ernesto Tomasini, accompagné du bassiste Fabrizio Palumbo. Avec sa voix de chanteur d’opéra, ou de rocker ténébreux, c’est une atmosphère tout à la fois lourde (poids des traditions siciliennes ?) et libérée qui nous est restituée. On s’immisce d’autant plus dans cet univers musical que le charisme du chanteur impressionne, droit dans ses bottes et fragile sous une jupe qu’il retourne sur ses épaules, la transformant ainsi en costume militaire ! À écouter un jour en France…
« Jerk », mise en scène par Gisèle Vienne à partir d’une nouvelle de Dennis Cooper a séduit le public portugais et d’une façon générale l’ensemble de la critique européenne. Dont acte. Je me suis ennuyé. Joué en anglais (le français a perdu de sa superbe au Portugal !), je suis passé à côté malgré tout le talent du marionnettiste Jonathan Capdevielle. L’univers de Gisèle Vienne (celui des marionnettes), de la pédophilie, de la violence des textes de Cooper ne me touche pas. Comme en 2005 lors du Festival d’Avignon, je ne me reconnais pas dans ce théâtre qui dicte ce que l’on doit introspecter de ses fantasmes. J’ai un problème avec Gisèle Vienne…
Après Sofia Fitas découverte l’an dernier à Marseille, une autre chorégraphe portugaise surprend.
Tânia Carvaho promet si l’on en juge par ces trois moments dansés (« Movimentos diferentes, para pessoas diferentes : ?1 Ricardo, ?2 Ramiro, ?3 Bruna »). Trois solos d’une puissance étonnante où le corps fragilisé, tordu, spasmodique dégage la force du modèle face au peintre. Une danse performative, perforante. A suivre en 2009 lors du Festival Uzès Danse.
Porto est en passe de devenir une ligne régulière.
Pascal Bély – www.festivalier.net
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“Trama” sur Le Tadorne: Pendant “TRAMA”, Porto, ville assiégée. |