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EN COURS DE REFORMATAGE

Le Festival de Marseille dépoussière avec “A-Ronne II”

Il fallait quand même oser ! Programmer «A-Ronne II » au Gymnase, lieu du conformisme théâtral, a de quoi décoiffer même les perruques les mieux amarrées. Je n’aime pas ce lieu : on y est la plupart du temps mal assis et son public est l’un des plus impolis que je connaisse. Cela explique pourquoi je m’y sens si souvent oppressé. Le public du Festival de Marseille semble différent ce soir pour cette pièce crée en 1996 par Ingrid von Wantoch Rekowski basé sur l’œuvre "d’A-Ronne" du compositeur Luciano Berio. Ils sont cinq sur scène (sommes-nous au moyen âge ?) pour interpréter avec leur corps et leur voix cette œuvre « musicale ». Car l’univers vocal de Berio n’a pas grand-chose à voir avec l’opéra classique. "A-Ronne" c’est l’art du burlesque et de la  communication! On comprend à peine les mots qu’ils prononcent (à part peut-être « phallus » et « sexe », n’est-ce pas l’essentiel ??) mais tout est dit tant les corps et les sons expriment la musicalité des rapports humains et sociaux. Chaque onomatopée, chaque mouvement du corps (alors qu’ils sont assis) sont une note, si bien que je suis en train de lire une partition de solfège !
Or, à mesure qu’ "A-Ronne II" se déroule, je ressens une fatigue à maintenir une telle attention : la performance des acteurs est aussi celle du spectateur. On ne s’étonnera pas que la durée de l’œuvre (50 minutes) soit celle d’un spectacle de danse comme si Ingrid von Wantoch Rekowski avait chorégraphié une comédie humaine où nous serions pris au piège à force de la regarder. Décoiffant.

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