Après le burlesque « Mi Non Sabir », l’entracte de 15 minutes n’est pas suffisant pour se préparer à ce qui va suivre. On nous distribue parcimonieusement quelques boucles Quies pour nous protéger du bruit.
« Night Moth » débarque avec la jeune chorégraphe praguoise, Petra Hauerova. Me voilà transporté dans un environnement techno avec son lot de « patapoum » et de faisceaux lumineux ! Mes tympans souffrent mais mon imagination est sollicitée ! Les jets de lumière dessinent une toile avec au cœur notre danseuse en araignée. C’est inventif, amusant…et très bruyant ! Elle tente bien de s’en défaire pour retrouver un environnement moins hostile; peine perdue.
Les effets spéciaux sont de toute beauté sur un corps de danseuse, réduite bien souvent à l’état de support. Tout cela m’évoque la toile Internet mais à mesure que le spectacle se perd dans cette apocalypse, je n’arrive plus à soutenir le sens de cette proposition! La technique balaye tout sur son passage. Notre danseuse est un gadget électronique que confirme son salut final sous une faible lumière rouge, où le public, mi furieux, mi enthousiaste, a bien du mal à discerner.
Une nouvelle fois, la danse fait preuve d’ouverture, d’inventivité. Mais Petra Hauerova devra soutenir son propos pour donner à ce spectacle une dimension humaine. Après tout, la technologie doit composer avec le public. Laissons aux plateaux de télévision ses spectateurs automatisés.
A lire sur la danse en Europe: Les réseaux Européens de Danse au Festival de Marseille; une forme olympique?