L’idée paraît séduisante : danser les mots d’une pensée chaotique, où nos idées ne riment à rien mais prennent sens dans la relation, où cohabite la vision de l’enfance et le regard de l’adulte. François Bouteau est donc sur la scène du Théâtre de la Minoterie pour "Le parlafon" dans le cadre de « Marseille Objectif Danse ». Derrière lui, César Bouteau, au balafon. Je sais, vous commencez à vous y perdre ! Le fils, le père ! « Le parlafon », le balafon ! Et encore, vous n’avez pas tout vu et tout entendu. Il y a aussi la vidéo qui filme Bouteau junior avec son balafon, mais l’image ne reflète pas toujours la réalité. En effet, apparaît parfois un enfant, un autre adulte et le balafon…Bon, j’arrête là…
Cette pièce est pénible avec ses effets de style. Le texte joue avec les mots mais la multitude de contrepètries sonne creux. La danse se veut la métaphore de la confusion mais n’est que singerie. François Bouteau sous-estime la puissance du langage du corps ! Danser sur des mots suppose un propos, une vision. Tout se juxtapose sans cohérence d’ensemble et la portée des mots se réduit…à de bons mots ! Plus les minutes de ce spectacle avance, plus le public semble gagné par l’ennui. Bien sûr, rien de scandaleux dans cette proposition artistique ; elle n’est d’ailleurs pas sans lien de parenté avec le chorégraphe Georges Appaix (dont François Bouteau est l’un des danseurs). Cette « filiation » apaise le public jusqu’à la bienveillance!
N’empêche, voir un artiste se prendre les pieds dans le tapis pendant 40 minutes n’est pas très agréable. Il ne fallait pas grand-chose pour que « le parlafon » soit une œuvre intimiste. Juste danser la filiation…cela aurait eu de la gueule!
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