L’idée est séduisante : comment danser le « Désordre » ? (Titre de la pièce de William Petit, chorégraphe installé à Toulon). La plaquette de « Danse à Aix » me donne envie : « L’art de William Petit est fragmenté, heurté, il secoue. C’est un art de mises en relation, de confrontation. Très ouvert… ». Et pour finir de me convaincre TOTALEMENT : William Petit s’associe au Teatr Tanca de Poznan, une des structures de danse les plus courue de Pologne. L’Europe s’invite donc au Festival et je me prépare pour être bousculé (l’habitude d’Avignon, sans doute…)
Il est 22h et je m’assoie…sur une chaise cassée et sale…Décidément, je n’ai pas de chance. Je suis dans la même situation que le spectacle de l’avant-veille. Comment un festival de cette renommé peut-il offrir de telles conditions de confort aux spectateurs ? Le Directeur du Festival apparaît sur scène (il y prend goût manifestement) pour nous présenter le programme de la veille, du lendemain, du sur lendemain. Bref, il attire le chaland comme un VRP ! Ce positionnement a le don de m’agacer car ce n’est pas, me semble-t-il, ce que l’on peut attendre d’un responsable culturel, encore moins dans le cadre d’un Festival…Ce Directeur semble apparemment vouloir exister entre Angelin Preljocaj à Aix et le Festival de Marseille !
Que dire de la pièce de William Petit ? Manifestement, ce garçon a du talent pour mettre en valeur les duos, les solos et pour jouer avec l’espace (l’armature « industrielle » sur le plateau est réussie). Par contre, dès qu’il s’aventure sur les collectifs, la danse se fait approximative, répétitive (n’est pas Josette Baïz qui veut !!). Concernant le message, l’idée du « désordre » chez Petit est tout de même assez…brouillonne. Des passages sonores sur la campagne référendaire en France sont plutôt bienvenus mais à aucun moment Petit ne s’en sert pour appuyer son message chorégraphique. Le non au « non » mimé par les danseurs clôt le spectacle là où il aurait pu le commencer ! Au final, mon cœur a très peu palpité, mon dos est cassé (!!)…et je quitte le Parc Jourdan déçu, attentant la révélation…
Finalement, le festivalier fait un peu désordre dans le consensus « mou » qui semble s’abattre sur le public de « Danse à Aix »
A lire sur le même sujet: le bilan de l’édition 2005 du Festival "Danse à Aix".