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Les réseaux européens de Danse au Festival de Marseille: une forme olympique?

Le Festival de Marseille a eu l’excellente idée d’organiser le 6 juillet à 18h30 une table ronde sur les Réseaux Européens de Danse en présence de :

 – Jean-Christophe Bonneau, Secrétaire général de l’ONDA.

Cristiano Carpanini : Directeur de l’Officina ­ Marseille / Danse Bassin Méditerranée

Frédéric Flamand, Directeur du Ballet National de Marseille.

Amélie Grand, Directrice des Hivernales d¹Avignon / Réseau Trans Danse Europe ()

 –  Jean-Marc Granet Bouffartigue, Directeur du Département Arts de la Scène de l’AFAA.

–  Michel Kelemenis, Chorégraphe

Michel Quéré , Chargé des projets à l’IETM/Informal European Theatre Meeting ()

–  Apolline Quintrand, Directrice du Festival de Marseille

Nicole Saïd, Directrice déléguée du Centre Chorégraphique National d¹Aix-en-Provence / D.A.N.C.E.,

– Modérateur : Jean-Luc Bredel, Directeur de laDRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur.

 

Cette table ronde était pour moi l’occasion d’écouter des professionnels d’un autre champ que le social évoquer leurs pratiques de réseau.
J’ai été frappé par la qualité des échanges : de l’écoute, du respect, du consensus (même si l’entrée de l’Education Nationale vers la fin du débat a suscité la polémique !) et une volonté de partager un langage commun. J’ai retrouvé, loin des clichés, les processus du projet européen.
Pour les professionnels de la Danse, les réseaux au niveau européen :
– Ont pour finalité de relier, de créer de la communication entre les artistes afin de faire émerger des projets transdisciplinaires (sortir des clivages entre laDanse classique et la Danse contemporaine).
–  Émanent d’un désir des artistes et non des Institutions ; celles-ci soutenant la démarche.
–  S’appuient sur un groupe de danseurs en formation qui apprennent sur plusieurs sites (Ballet National de Marseille, Centre Chorégraphique National d’Aix en Provence, de Charleroi). La mobilité des stagiaires permet d’appréhender des contextes différents et de faciliter l’expérimentation d’autres formes artistiques.
– Reposent sur une « plate forme », l’IETM,  basée à Bruxelles qui met en lien les artistes, les managers et les programmateurs. L’IETM se définit d’ailleurs comme une « piazza  médiévale avec pour vocation première d’être un lieu de rencontre, d’échange d’informations et d’inspiration ». L’I.E.T.M tend à devenir un réseau des réseaux.
–  Créent des fluides de communication et des projets concrets à l’image de Trans-Danse.
Dans ce contexte européen, comment se positionne la France ? Mal ! Comme le souligne Jean-Marc Granet Bouffartigue de l’A.F.A.A,  la France dispose d’une offre artistique de Danse diversifiée sans équivalent dans le monde. Mais la multiplicité des intervenants institutionnels n’aide pas à diffuser en Europe une vision globale de la Danse française. En outre, plus de 80 compagnies sont recensées en France avec autant d’esthétiques et de stratégies ! Une politique cohérente de marketing s’avère impossible là où les Flamands, les Anglais et les Hollandais excellent ! L’absence d’une culture de réseau chez les managers et les institutions explique en grande partie la faible représentativité de la France dans les grands projets européens. Nous restons encore fortement liées aux logiques verticales qui positionnent l’État comme tout puissant. Les liens avec l’échec de la candidature aux JO de 2012 de Paris n’ont pas manqué !Comme l’a souligné Apolline Quintrand, la mise en réseaux demande du temps et l’aide des petites compagnies dans ce champ complexe est un impératif.
Pour ma part, n’y aurait-il pas pour l’État un rôle de facilitateur à prendre plutôt que de vouloir tout contrôler et finalement passer à côté des logiques horizontales indispensables pour appréhender une société qui se globalise à grande vitesse ?
Je quitte la table ronde conforté dans mes pratiques professionnelles et dans la vision que je me fais de l’accompagnement des réseaux. La culture comme le secteur médico-social jouent les réseaux et souffrent pourtant des rigidités institutionnelles d’un pays qui n’arrive pas à reformer ses processus démocratiques.