2009 a commencé sur le blog par le bilan culturel 2008. Vous avez apprécié celui consacré à la danse contemporaine. Je m’étonne toujours de pouvoir relier les ?uvres, preuve que le spectacle vivant n’est constitué que de passerelles.
Démonstration.
Le chorégraphe Michel Kelemenis a accepté ma présence aux répétitions d’ « Aléa » et de « viiiiite ». Cette expérience a renforcé mon écoute et élargit mon regard sur la danse. Je suis prêt à poursuivre ce travail. Quel artiste serait candidat pour prolonger?
Autre ouverture, grâce au débat. Celui autour du« bruit des os qui craquent » de Suzanne Lebeau avec Laurent Bourbousson, un des contributeurs du blog (il participe également à un processus de création au Ring, théâtre en Avignon).
Plaisir renouvelé avec deux blogueurs (« Un soir ou un autre », « Images de danse ») grâce à la chorégraphe Perinne Valli. Cette forme ouvre, renforce, dynamise la « critique ». Les artistes et les lecteurs semblent adhérer. Qui serait candidat pour poursuivre ?
Le metteur en scène David Bobée avec « Nos enfants nous font peur quand on les croise dans la rue » m’a bouleversé. Avec Elsa Gomis, nous avons mis en résonance cette ?uvre avec d’autres jusqu’à réécrire le projet du blog qui nous conduira cet été au festival « Mens alors ! » et à couvrir autrement le Festival d’Avignon (le programme est décrypté ici). J’ai compris qu’il fallait élargir le positionnement du blogueur en écrivant au-delà de la scène, en s’ouvrant différemment aux institutions culturelles. Certaines commencent à réagir. Tout est à construire… en marchant. La chorégraphe Mathilde Monnier semble être dans la même démarche. Qui d’autre ?
La tension est palpable dans les salles. Certains spectateurs sont impatients et peinent à prendre le temps de se poser tandis que quelques théâtres sont déboussolés en l’absence d’un projet global. Le chorégraphe Alain Buffard en a payé les frais au Théâtre du Merlan à Marseille. Il en faudrait un peu plus pour décourager Maguy Marin. Avec « Turba », elle a provoqué quelques remous. Bouleversant. La chorégraphe Nacera Belaza pertube aussi les salles avec “le cri“. Il y a de quoi. Le metteur en scène japonais Oriza Hirata avec « Sables et soldats » projette les spectateurs dans un autre espace. Beaucoup résistent. Pas moi. Mais j’ai ressenti parfois le besoin de me sentir moins sur « la brèche ». Le collectif « ildi !eldi » avec « Vice-versa » m’y a joliment aidé tandis que la belle troupe d’étudiants – acteurs de l’Université de Provence m’a enchanté avec « personne ne voit la vidéo » de Martin Crimp dans une mise en scène de Nanouk Broche. Quant à Kettly Noël, sa « correspondance » fut une danse d’actrices. Inoubliable. Dans ce contexte, on a déjà oublié « Evelyne », star déchue de la compagnie marseillaise, « La Zouze » tandis que le festival chorégraphique des Hivernales en Avignon s’est perdu dans l’étrangeté de sa thématique. Reste Pierre Rigal avec “Press » qui nous a gentiment mis la pression, mais dont le propos aurait pu nous épargner le consensus.
Le printemps s’annonce riche : un festival à suivre à Marseille (Komm’n’act), un festival de danse brésilienne à Berlin en avril, le KunstenFestivaldesArts à Bruxelles en mai, Uzès Danse et Montpellier Danse en juin. Entre temps, des projets avec le Théâtre des Salins à Martigues et des liens à venir avec d’autres institutions. Pendant ce temps, Pascal Bély, le consultant en conduite du changement auprès des services publics ,crée des ponts avec son blog, le « Tadorne ».
Des « pontdornes ». Joli nom pour une passerelle ?
Pascal Bély – www.festivalier.net