En arrivant à la Raffinerie de Charleroi, bel endroit dédié à la danse, nous sommes prévenus : « cette pièce est fragile ; il ne doit y avoir ni bruit, ni lumière. Les GSM doivent être impérativement éteints ». Une ambiance de recueillement règne dans la salle comme si personne n'osait bouger et parler. Sur scène, le rideau est comme en aluminium ; il nous renvoie notre propre image. La lumière baisse pendant qu'un grondement se fait de plus en plus sourd. Ils sont cinq, habillés en noir mais leurs bras sont blancs. Progressivement, nous ne voyons qu'eux. C'est hypnotisant et me voilà plongé dans un autre univers. Il n'y a pas de musique et je ne bouge plus, de peur de faire du bruit (trois personnes autour de moi n'ont pas cette délicatesse?). Chaque danseur dessine avec ses bras des formes carrés. J'assiste alors à un ballet de mouvements assez jolis. Je me mets à rêver de les voir s'entremêler pour créer un univers poétique. La suite brise cet espoir. Je suis immergé dans un environnement plus proche de la physique que des sciences naturelles ! Les bras dessinent des formes en W, en V mais il n'y a pas de O? Cela devient mécanique, les gestes sont systématiques et je suis loin de la systémique ! Puis, au hasard d'une forme, je m'imagine dans un flux de communication mais le W revient?
Le concept a-t-il de l'avenir ? S'il s'agit d'aller dans l'univers de l'infiniment petit, de la physique, qu'est-ce que cela peut bien m'apporter si je n'en retire pas le sens. La tache du chorégraphe est immense : non content de trouver la forme, son travail est toujours évalué sur le fond, sur le sens, voire même sur le sens du sens ! C'est le philosophe des temps modernes. Or, Brice Leroux semble avoir transposé des lois de la physique à une chorégraphie pour bras en oubliant que nous étions là. Il ne suffit pas de nous renvoyer à notre propre image (les danseurs restent derrière le « miroir » lors des applaudissements) et de prendre une partie du corps pour expliquer le tout. Il ne suffit pas, à partir de ce miroir, de nous inviter dans notre propre infiniment petit. Encore faut-il porter un message puissant qui puisse nous dispenser de la globalité du corps d'un danseur. Sur ce point, Brice Leroux devrait abandonner ses livres de physique et lire Edgar Morin, sur la théorie de la complexité.
Cela donnerait à « Quantum » sa part d'humanité.
Le concept a-t-il de l'avenir ? S'il s'agit d'aller dans l'univers de l'infiniment petit, de la physique, qu'est-ce que cela peut bien m'apporter si je n'en retire pas le sens. La tache du chorégraphe est immense : non content de trouver la forme, son travail est toujours évalué sur le fond, sur le sens, voire même sur le sens du sens ! C'est le philosophe des temps modernes. Or, Brice Leroux semble avoir transposé des lois de la physique à une chorégraphie pour bras en oubliant que nous étions là. Il ne suffit pas de nous renvoyer à notre propre image (les danseurs restent derrière le « miroir » lors des applaudissements) et de prendre une partie du corps pour expliquer le tout. Il ne suffit pas, à partir de ce miroir, de nous inviter dans notre propre infiniment petit. Encore faut-il porter un message puissant qui puisse nous dispenser de la globalité du corps d'un danseur. Sur ce point, Brice Leroux devrait abandonner ses livres de physique et lire Edgar Morin, sur la théorie de la complexité.
Cela donnerait à « Quantum » sa part d'humanité.