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EN COURS DE REFORMATAGE

Avec « Le rêve de Jane » de Jean-Jacques Sanchez, “Marseille Objectif Danse” propose un moment de grâce.

Comment écrire sur un spectacle qui deux jours après vous habite, sans savoir pourquoi ! Je revois la pièce, des images se télescopent. J'ai le sentiment de m'être plongé dans un autre univers, qui laissera des traces. Cette sensation est étrange?très intime?J'aurais pu en rester là?Mais « le Tadorne » a fait le pari fou d'écrire?
Ce samedi soir, au Théâtre de la Minoterie dans le cadre de « 
Marseille Objectif Danse », j'assiste à 21h à la chorégraphie de Jean-Claude Sanchez, « Le rêve de Jane ».  Après « Le parlafon » de François Bouteau, le changement d'univers est radical. Point de vidéo, ni de balafon poussif sur scène. Juste une danseuse qui nous parle brésilien tenant avec elle un sac de sport (là où les occidentaux traîneraient des valises !), une chaise d'école près du mur, une nappe en plastique posée au sol et des grosses bougies décorées d'icônes religieuses à terre. A droite, un musicien et sa basse qui donne à ce spectacle les couleurs du Brésil et une tonalité musicale poétique et réaliste. Il y a entre la danseuse et ce musicien un lien si fort que mon regard est tout autant porté sur la scène que sur la guitare ! Car ces deux là nous offrent un très beau moment de danse. 45 minutes de plongée dans l'univers du Brésil, dans la tête de Jane ! Elle nous montre le Brésil du quotidien fait de rituels, d'attentions, de désirs. Très peu de mouvements mais des gestes d'une précision d'orfèvre comme lorsqu'elle pose par terre une série de carrés de tissus comme autant de territoires intimes. Tous les mouvements de Jane sont le Brésil ! Pourrait-on imaginer une danseuse française danser la France ? Il faut voir Jane se transformer tour à tour en femme libérée, pieuse, sensuelle (le passage où elle lèche son corps est sublime).  Et puis, il y a cet album de famille comme autant de cartes postales liées que Jane pose à terre comme toile de fond de son histoire, de ses rêves.
La puissance de ce spectacle réside dans le meta-language qu'il véhicule. Il donne au rêve de Jane une portée universelle.


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