Suite à la décision scandaleuse de Maryse Joissains, Maire UMP d’Aix en Provence, de transférer la subvention du Festival « Danse à Aix » au Centre Chorégraphique National des Ballets Preljocaj, une réaction du public s’imposait. « Danse à Aix » a donc eu la bonne idée d’inviter ce soir des chorégraphes pour offrir un spectacle gratuit à 20h30 au Théâtre du Jeu de Paume.
Je suis donc au rendez-vous pour faire la queue dès 19h afin d’obtenir le précieux sésame. Je souhaite montrer ma désapprobation face à cette décision politique mais en aucun cas soutenir l’actuelle direction du Festival qui a bien été incapable d’offrir une programmation de qualité l’été dernier.
La longue file de spectateurs est impressionnante (je doute qu’ils soient tous venus cet été !!) dans une ambiance plutôt morose. A 19h30, les portes s’ouvrent. Au bout de 10 minutes, il ne reste plus de place. Les professionnels semblent avoir raflé la mise et le public reste largement sur le carreau.
Je pars quelque peu désabusé non sans avoir fait part au Directeur du Festival de ma profonde déception (« à quoi bon inviter le public si c’est une soirée privée ! »).
L’enterrement de « Danse à Aix » a donc eu lieu entre professionnels; loin du public. Dont acte. Il y a des fins plus glorieuses. Ce n’est finalement que la continuité d’une perte du lien amorcée cet été (voir le bilan sur ce blog).
Il revient donc aux Ballets Preljocaj de relever le défi : renouer les liens avec le public, offrir une programmation innovante et envoyer à l’UMP des signes forts d’indépendance.
Un défi titanesque dans une ville sans projet de développement où la politique culturelle repose sur un mythe.