Dernier spectacle pour la 29ème édition de « Danse à Aix » au Théâtre de l’Archevêché où le Ballet du Grand Théâtre de Genève nous présente ses dernières chorégraphies. Le directeur, Patrice Poyet, nous remercie d’être venu si nombreux pour cette édition (sic), et nous promet un joli programme pour la 30ème l’an prochain. Aix en Provence va devenir très à la mode en 2006 avec l’année Cézanne et l’ouverture du Pavillon Noir des Ballets Preljocaj.
J’arrive à l’Archevêché dépité. Le spectacle de la veille a laissé des traces et ce n’est pas la réponse à mon article sur ce blog de Patrice Poyet par email qui change grand-chose. Mais le public est là et je suis réconforté par sa mobilisation début août alors que la ville semble s’endormir peu à peu.
Le Ballet nous présente « Slow Heavy and blue » de Carolyn Carlson. Sur une musique quelque peu lancinante de René Aubry, les danseurs, sans jamais se toucher, répètent inlassablement des gestes mécaniques pour mieux se transformer dès que le groupe se constitue. Une chorégraphie à voir en 3 D ! C’est joli.
« Loin » de Sidi Larbi Cherkaoui clôt la soirée. En fait, c’est pour ce chorégraphe marocain des Ballets C de la B. installé en Flandre que j’ai fait le déplacement. C’est un habitué du Festival d’Avignon où en 2003, il aurait du présenter « Foi ». Mais la crise sociale en avait décidée autrement. C’est donc ARTE qui pris le relais au printemps 2005 ! L’an dernier, toujours en Avignon, il nous avait présenté « Tempus Fugit ». J’avais aimé cette ode à la transmission entre générations même si j’avais regretté l’absence d’un fil conducteur très fort. J’ai le même regret pour "Loin" présenté à Aix. Dans un décor orientalisé, 22 danseurs nous montrent tout le talent du chorégraphe pour articuler des postures de la danse orientale, de la danse classique et européenne. Pour ce ballet installé à Genève, c’est une révolution ! D’ailleurs, les 22 danseurs n’hésitent pas à interrompre leurs duos pour nous raconter avec moult détails leur dernière tournée en Chine où ils ont du faire face aux cafards et autres méchantes bêtes. Si le Ballet change, le monde aussi selon Sidi Larbi Cherkaoui (cela, tout le monde s’en doute maintenant !).