Je quitte Villeneuve pour le Palais des Papes (avouez que cela fait un peu chic, non ?) pour « L’histoire des larmes », par Jan Fabre. Je tente un jeu de mots… « Une pièce à pleurer » ! Où est donc le sens ? Suffit-il de faire du bruit sur scène pour se faire entendre ? A quoi sert-il de répéter les mêmes phrases (« l’urine, les larmes, la sueur ») si ce n’est pour masquer la pauvreté du texte. Il y a certes quelques beaux moments (notamment quand les danseurs enveloppe les parties de leur corps de larmes de verre). Et pourtant, n’y avait-il pas matière à étonner, détonner, quand on sait le poids de l’Eglise pour avoir au fil des siècles rejeter toutes les sécrétions de nos corps ? N’y avait-il pas un sujet porteur quand on connaît le poids des médias pour orienter nos larmes, via nos peurs ? Au lieu de tout cela, un « son et lumière » minimal pour une histoire bâclée, truffée de bons gags et accompagnée d’une chorégraphie aussi pauvre que les larmes du MEDEF lors d’un licenciement économique!
J’ai eu envie de pisser tout au long du spectacle à défaut de pleurer d’émotions. Etait-ce l’effet recherché ?
0h30. Je file vers Aix en pilotage automatique. J’ai coupé le son de la radio et toute la luminosité pour me laisser bercer par le doux ronronnement du moteur. Je m’imagine dans un avion avec des passagers dormant tranquillement à l’arrière. Je ressens le besoin de douceur après cette journée si étrange en Avignon. J’ai besoin de retrouver mes sens de peur de les avoir perdu.