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Jean Lambert – Wild me fait toucher le fond.


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Samedi 15 juillet…Il est 11h et la chaleur est écrasante en ce début de matinée. Je vais à la piscine Mistral assister (en maillot de bain) à la performance théâtrale de Jean Lambert – Wild (« AEgri Somnia »). Cette création se déroule sous l’eau (l’acteur est alimenté en oxygène par des tuyaux…) et les spectateurs sont avec un tuba et un masque. Inutile de vous préciser que le festivalier n’a pas réussi à mettre correctement son matériel et que je n’ai absolument rien compris au propos de cette pièce ! Qui pourra donc m’expliquer comment éviter que l’eau rentre dans mon nez avec un masque et un tuba ? Je garde tout de même un belle image : une bouffée d’oxygène qui fait envoler les draps du lit posé au fond de la piscine…Vous me direz que c’est un peu juste comme analyse de la performance mais pour le coup, celle-ci était de mon côté…Dois-je rappeler que j’ai  peur de l’eau… Dans les vestiaires, j’en profite pour lancer un bonjour amical au directeur du Festival d’Avignon (Vincent Baudriller) en évitant de lui demander des nouvelles du public…D’après la rumeur, certains spectacles touchent le fond de la piscine…

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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Olivier Py et Jan Lauwers répondent au Festival d’Avignon 2005 par la provocation.

Il fallait oser…
…Olivier Py, metteur en scène et dramaturge, se transforme en Miss Knife, chanteuse plantureuse perchée sur ses talons, le soir d’un concert donné au Théâtre Municipal le 17 juillet 2005.
Jan Lauwers, transforme, lors d’un Needlapb, la scène en laboratoire d’expérimentation, un espace mental, une esquisse de nouveaux textes, le 18 juillet au Cloître des Célestins.

 

Dans le premier cas, Miss Knife évoque à l’occasion d’ une chanson de marin, le « naufrage du festival d’Avignon ». Le public rit…Nous assistons à un joli spectacle de music- hall où le public retrouve sa place…Il a donc fallut qu’un homme de théâtre se métamorphose pour faire avaler au public la pilule amère de la programmation de Jan Fabre ! Il etait donc nécessaire qu’Olivier Py se mouille (avec les Vainqueurs et Miss Knife) pour ne pas faire sombrer ce festival dans les impostures de créateurs en mal de reconnaissance…Merci Monsieur Py !

 

Pour Jan Lauwers, il fallait montrer au public le début d’un processus de création, faire œuvre de pédagogie ; démontrer comment on relie la danse, la musique, le théâtre, la vidéo. Pour la première fois en Avignon, un metteur en scène propose une œuvre non aboutie, brouillon. Pour faire avaler cette grosse pilule (Lauwers peut y aller, le public frôle l’overdose !!), un cocktail sucré – salé est proposé aux 500 spectateurs ! La Needcompany nous a donc proposé des fragments de création : une série de portraits plutôt réussie où se mêle texte, danse, musique ; puis Viviane de Munck  se transforme en écrivain barbu nostalgique (époustouflante actrice) ; et pour finir une histoire de homard, ou du rire, je suis passé aux larmes.
L’ensemble est effectivement en création et j’ai bien reconnu la fougue, la tendresse, l’empathie de ces comédiens qui font de La Needcompany un vrai laboratoire de recherche sur les nouvelles formes artistiques.
Je quitte le Cloître des Célestins enchanté par l’ouverture que me procure Jan Lauwers ; je cherche du regard ce couple de Montréal avec qui j’ai échangé avant le spectacle…En vain…Leur engagement à traverser l’Atlantique pour venir au Festival m’avait touché…
Non décidément, l’édition 2005, est une performance…dans la provocation.

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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Gisèle Vienne au Festival d’Avignon: notre reforestation.

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Il fallait bien que cela arrive. Chaque année, le festival d'Avignon nous fait vivre l'Expérience, soude la communauté de spectateurs, laisse l'empreinte indélébile. En cette fin d'après-midi caniculaire, la pièce de Gisèle VienneThis is how you will disappear ») est un havre de fraîcheur qui par moment glace la peau d'un spectateur peu habitué à vivre « sa » descente aux enfers. Comment écrire sur cette ?uvre sans rien dévoiler, car la surprise, l'étonnement, la peur font partie d'un processus magnifiquement travaillé ?

Difficile de s'en tenir à l'histoire qui compte à peu de mots, mais où les corps projettent nos fantasmes, nos désirs inavoués, nos forces et fragilités. Il faut imaginer une forêt comme décor (avec de vrais arbres sans feuilles qui montent haut et des sapins d'un vert aux reflets noirs), où les odeurs remontent du plateau pour vous inviter à lâcher-prise, où le fond de scène semble s'enfoncer à l'infini pour y perdre votre regard. Votre corps ne résiste pas longtemps à l'appel des sons : l'exceptionnelle musique originale de O'Malley, de Rehberg, vous traverse à l'image de ce faucon et de cette chouette qui parcourent la scène de gauche à droite. Car, ici, tout n'est que traversée en descente dans une pureté de rapport à la nature déconcertante.

Elle est là. C'est une belle athlète. Il est là avec son survêtement blanc cache-misère d'une splendeur passée. Ils s'entraînent, de long en large, mais pas de travers. Impossible. Leur espace horizontal est trop étroit tandis que leur relation s'enfonce dans la forêt. La musique élargit le chemin de la souffrance à une telle soumission. Leur animalité ne fait plus de doute à mesure que les lumières se tamisent pour amplifier le contraste entre leurs corps. Elle est biche, il est loup. Elle est oiseau, il est l'appât. Vous serez peut-être l'arbitre de ce combat de cerfs. Il finit par disparaître, elle aussi, dans un déluge de brouillard et de pluie fine qui vient vers vous pour vous perdre. J'ai froid et je commence à avoir peur du plaisir. Cela sent bon, comme une peau après l'amour. À moins que cela ne soit l'odeur de la mort, celle que vous auriez provoquée pour préserver la survie de votre espèce. Mes vêtements collent et mon corps descend peu à peu du fauteuil. Le Théâtre se (me) métamorphose : dans un processus régressif qui semble ne plus vouloir s'arrêter, tout s'embrouille et tout renaît. De ce culte de la performance dont vous êtes le rapace qui rode, Giselle Vienne vous fait oiseau de nuit et la souffrance se fait brume?

L'arrivée d'une rock star suicidaire amplifie le décor de mort. Les arbres deviennent squelettes, comme s'il l'on projetait sur eux, les os enfouis des artistes et de ceux qui n'en sont jamais revenus. Le blanc de la mort se confond dans l'aube qui éclaire le visage de marionnettes posées là. Fantômes de notre enfance égarée, j'ai perdu de vue les trois personnages du cauchemar. La forêt est un théâtre et nous contemplons notre disparition. Au loin, j'entends le cri du hibou qui  m'emmène au-delà.

La séance est terminée. Je laisse mon fauteuil de théâtre et me retourne. Sophie, celle que j'ai connue il y a dix années sur le parvis de l'Opéra d'Avignon puis trop souvent perdue de vue, semble me dire : «on a fini par se retrouver, car la forêt ne perd jamais les oiseaux qui se reconnaissent à partir du cri d’une danse»?

Pascal Bély – www.festivalier.net

“This is how you will disappear” de Gisèle Vienne au Festival d’Avignon du 8 au 15 juillet 2010.

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“La mort de Danton”par Jean-François Sivadier: les artistes sont fatigués

 

Samedi 16 juillet ; 22h…Commencé à 11h (compte – rendu à venir !), je termine mon périple festivalier avec « La mort de Danton » de Georg Büchner mise en scène par Jean-François Sivadier. Après la prestation réussie quelques jours plutôt dans « La vie de Galilée », j’attends beaucoup de cette troupe pour me redonner du bonheur. Je reconnais tous les comédiens et je me sens un peu chez moi, si bien que je n’arrive plus à faire la différence entre Galilée et Danton…

J’ai l’impression d’assister à la suite du premier spectacle et je me prend à mon (leur) propre jeu…Pour ajouter à ma morosité, les voix des comédiennes sont parfois inaudibles; Nicolas Bouchaud dans le rôle de Danton semble perdre son souffle et sa fougue, et la mise en scène patine dans les moments de poésie.

Les comédiens sont fatigués ; le Festivalier n’arrive plus à trouver l’énergie nécessaire pour trouver à cette création sa légitimité après la prestation magnifique de la troupe de Sivadier dans « La vie de Galilée ».

Avignon m’épuise…

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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Angelin Preljocaj et “Les 4 saisons”: l’exil à Châteauvallon!

 

C'était programmé mais cela tombait plutôt bien. Après  six jours passés en Avignon, il fallait bien une pause pour me réconforter après les spectacles “douloureux” du Festival.

Angelin Preljocaj est toujours là quand il faut. C'est lui qui m'a fait aimer la danse un soir d'Avignon en 1998. C'est lui qui, en 2005 avec « Les 4 saisons? », m'offre mes premières émotions enfantines de l’été. C'est donc un très beau spectacle auquel assiste le public de Châteauvallon. Sa collaboration avec le plasticien Fabrice Hyber fait merveille ; jamais Preljocaj n'aura autant célébré le corps de façon aussi créative. Jugez plutôt le casting: les petits hommes fluos, l’homme éponge, les nounours cosmiques, les herissons amoureux, les soldats dansants, le Roméo et ses Juliettes, …Tous ces personnages communiquent dans un décor de liens, de liants et de lumières pour mieux transformer les corps et les émotions.

Encore une fois, les frontières entre les disciplines tombent : Avignon fête la danse dans le théâtre, lui-même englobé dans la vidéo et l'art performance ; Frédéric Flamand du Ballet National de Marseille joue la rencontre de la danse avec l'architecture dans “La cité radieuse“. Ce n'est donc plus le temps du « ou » mais du « et ». A ces rencontres là, Angelin Preljocaj est un orfèvre.

Je quitte Chateauvallon à minuit 30 et la lune m'accompagne jusqu'à Aix en Provence, ville d'accueil de Preljocaj. Toulon et Chateauvallon ont perdu un magnifique chorégraphe au temps du Front National  ; j'ai gagné les saisons du plaisir.

 

 

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Le déni de Louis Castel au Festival d’Avignon

 

J’ai rendez-vous à

La Chartreuse pour voir la pièce de Louis Castel sur la vie de l’écrivain franco – américain Raymond Federman. Ici aussi, on fait appel à la vidéo pour soutenir le propos artistique. Soit. Je ne suis pas sur que cela apporte une quelconque valeur ajoutée mais puisque la pluridisciplinarité est à l’affiche de ce festival…

Jeune, Federman  a échappé à la rafle du Vel d’Hiv’ puis a émigré au USA pour faire carrière dans l’armée et devenir plus tard écrivain et professeur d’Université. L’épisode de la rafle ne sera pas évoqué par Louis Castel qui préféra « mimer » le style ironique et distancié tant au niveau verbal que non verbal de Federman. Il y a dans le jeu de Castel et sa mise en scène un déni de mémoire, une absence totale de distanciation si bien que l’arrivée du vrai Federman sur scène à la fin du spectacle jette un trouble : a quoi rime donc ce double « je » ?

Au final, la création de Louis Castel manque de profondeur et de sens. Est-ce à l’image de la littérature de Federman ou du cru 2005 du Festival d’Avignon. Peut-être les deux…

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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Vandekeybus au Festival d’Avignon: « Puur » se perd…

La chaleur est insoutenable. Je quitte la ville pour m’enfermer dans ma voiture et parcourir la campagne avignonnaise en direction de la Carrière de Boulbon…

Il est 20h30…J’adore ce lieu. Je l’associe à de nombreux souvenirs de théâtre (Philippe Caubère, Pipo Delbonno,…). C’est alors qu’apparaît Marie-José, sa sœur et Anita, son amie Suisse avec leur panier de pique – nique. Il s’agit d’être au premier rang. Le dialogue s’instaure avec Olivier, personnel d’accueil du Festival et d’autres spectateurs. J’aime ces moments d’échanges improvisés, passionnés et souvent drôles…

 

Nous sommes donc au premier rang pour assister à la dernière création du chorégraphe Wim Vandekeybus, « Puur ». Il y est question de mémoire, de souvenir, d’une communauté isolée dans un monde après la catastrophe. Les scènes sont souvent violentes, les danseurs forment un beau collectif sur une musique magnifique. Le film projeté pendant les danses perturbe et brouille le spectacle. Il rajoute de la métaphore sur de la métaphore elle-même juxtaposée à du texte…Le spectacle dure 2h10 et perd de sa force…A trop vouloir montrer ses talents de chorégraphe, d’auteur et de cinéaste, Vandekeybus noie son propos là où le collectif suffisait. J’applaudis, sans plus, frigorifié….

C’était une journée de chaos…Il est 2h du matin et j’ai envie de chocolat

Je rêve d’un spectacle de douceurs en Avignon…qui m’envelopperait d’amour…Un spectacle où je ne serais plus passif, prompt à re

cev oir toute cette violence mais où l’interaction avec les artistes participerait à un monde meilleur…

Vous avez vu ce spectacle? Nous vous invitons à participer au palmarès du blog Scènes 2.0 en votant ici!


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A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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William Forsythe, “You made me a monster”, …

Le chorégraphe William Forsythe présente en Avignon « You made me a monster » ; il est 17h et la chaleur est écrasante à l'extérieur. Je suis passablement énervé après les embouteillages monstrueux d'Avignon…Il est 16h50 quand me prend l'envie de m'allonger dans l'herbe avoisinante sous un arbre?.

 

Nous entrons dans ce gymnase où la mise en espace de William Forsythe surprend?Une dizaine de tables sont disposées ; sur chacune d'entre elles, une armature où les spectateurs créent avec les pièces d’un puzzle, des formes squelettiques. On nous invite à créer notre ?uvre ! J'ai du mal?Je viens voir ?or, je dois donner à voir?.Je commence à prendre les pièces, à tenter de les assembler les unes avec les autres…Je cherche une logique?Il n'y en a pas?A ma table, l'ancien Directeur du Festival d'Avignon, Bernard Faivre d'Arcier connaît les mêmes difficultés?Tout d'un coup, je me lâche?Je laisse aller ma créativité?mon squelette prend forme?.il est rond?je l'accroche à l'armature?tout d'un coup, un texte en anglais est projeté sur l'écran vidéo. William Forsythe parle de sa femme, morte d'un cancer : « Ma femme est morte deux mois après noël. Le compagnon de sa meilleure amie lui avait offert un cadeau. Le matin de Noël, elle déballa le grand paquet plat. Ma femme, mes enfants et moi-même sommes restés sans voix. C'était un squelette en carton de taille humaine à construire soi-même. Des années plus tard, je commençais à assembler les pièces mais sans regarder les instructions. J'ai tordu, plié et attaché les différents morceaux de façon aléatoire jusqu'à obtenir un modèle que je comprenne. C'est un modèle de douleur ». Trois danseurs arrivent et chacun danse les formes squelettiques crées par les spectateurs. Ils improvisent  leur danse pétrie de douleurs: ils crient et se contorsionnent. Je ne peux pas rester immobile; je tourne autour des tables et je regarde les danseurs à travers les formes en papier. Je danse moi aussi sans le savoir alors que tous les spectateurs restent figés! J'ai besoin de bouger, c'est plus fort que moi. Les danseurs sont magnifiques et les applaudissements sont chaleureux. Je sors KO de cette performance et je repense à tous les corps de mes amis morts du Sida?

Il est 18h15?Je ne sais plus où aller?Je déambule dans les rues d'Avignon quand tout d'un coup je reconnais un magnifique acteur vu l'an dernier au Festival dans « En enfer » de Reza Baraheni et Thierry Bedard. Il tient son amoureux  par la main…C’est osé en Avignon, dans une ville où le FN flirte avec les 40%…

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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La belle vie de Galilée par Jean-François Silvadier.

« Bertolt Brecht, c’est pas du boulevard » me dit au téléphone  mon amie Catherine avant de voir « La vie de Galilée » mise en scène par Jean-François Sivadier ! Je suis fatigué et j’ai peur de ne pas pouvoir assurer 3 heures de spectacle. Le public est là et je cherche des têtes connues. Soudain, j’aperçois Marie-José avec qui j’entretiens depuis quelques années une complicité « festivalière ». Je suis heureux de la voir et nous échangeons avec mes voisins nos avis sur les spectacles ! « L’histoire des larmes » semble fédérer les avis contre elle, Olivier Py ravit et « Mue Première mélopée » inquiète tant les critiques sont mauvaises…

   

« La vie de Galilée » débute. Et c’est un festival de bonne humeur, de créativité et de dynamique ! Mes jambes sont lourdes mais Nicolas Bouchaud dans le rôle de Galilée, entouré d’une belle troupe d’acteurs, me rend heureux. Le texte me semble d’une actualité incroyable : comment l’Eglise a freinée les découvertes de Galilée au moment où aujourd’hui les religions empêchent l’émancipation des femmes, des homosexuels et autres progrès scientifiques. Comment ne pas voir aussi les clivages actuels entre théâtre avec texte, théâtre sans texte, approche linéaire, approche systémique…

   

La mise en scène de Jean – François Sivadier peut surprendre quand les acteurs se transforment en clowns pour nous interpeller sur notre rapport à la science ! Cette métaphore montre à quel point le texte de Brecht est d’une modernité saisissante !…Et voilà que Paco Rabane est joué tel l’idiot du village, que Marie – Dominique nous fait part des « stages de communication » qu’elle suit assidûment ! Nous manquerait-il par hasard un Galilée en 2005 pour retrouver des perspectives, des raisons d’espérer ? Une chose est sûre, Sivadier a le talent de nous émerveiller…et ses acteurs tournent autour de nous comme la terre autour du soleil….

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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« Anathème » de Jacques Delcuvellerie: la messe est dite.


22h ; j’ai rendez-vous au Cloître des Célestins pour « Anathème » de Jacques Delcuvellerie, metteur en scène flamand. L’ambiance à 30 minutes du spectacle est morose. Certains tentent de vendre leur place…En vain. J’écoute des flamands évoquer la Belgique et leur fameuse culture du compromis qui évite que les communautés « se foutent sur la gueule ». Une comédienne de Bruxelles évoque l’accueil difficile de la critique à l’égard des artistes flamands invités au festival (« Avignon est un chaudron pour nous »).

« Anathème » commence ; la salle est au ¾ pleine ; pas de comédiens sur scène ; De chaque côté, deux promontoires (des musiciens ; des lecteurs de la Bible). Au bout de 15minutes, des spectateurs quittent la salle excédés d’assister à une lecture sans comédiens sur la scène. Je bouillonne intérieurement. Que cherche Delcuvellerie ? Pourquoi cette lecture et cette musique religieuse ? Je me sens infantilisée, obligé de lever la tête pour écouter les lecteurs ; Je me crois à la messe, aux pires heures de mon enfance. Cette mise en scène verticalisée provoque mon départ à 23h. Je suis excédé…

Je rentre chez moi pour finir le magnifique « Traité d’Athéologie » de Michel Onfray, commencé le mois dernier.

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.