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Nathalie Pernette vulgarise la danse contemporaine…à Danse à Aix

 

Après le choc d’Avignon, il fallait oser voir « Flûte ! » de la « chorégraphe » Nathalie Pernette à Aix en Provence.

Danser une parodie de « La Flûte enchantée" de Mozart  avec des danseurs de Hip – Hop accompagnés d’un ensemble de « musiciens classiques » (le groupe Télémaque) s’essayant au sample,  est un pari risqué…que Nathalie Pernette relève avec…vulgarité ! Mise en scène affligeante, chorégraphie pauvre et approximative, multiplication des tableaux pour donner un effet zapping tendance. Les gags deviennent grotesques lorsque se croisent la musique classique et le Hip – Hop (comme s’il suffisait de relier des contraires pour que cela prenne sens!).

 La bible du spectacle confirme mon propos : «  La passion des brassages est aujourd’hui la plus efficace des clés du succès…Mais il est peut-être déjà temps d’en questionner le sens ». Il fallait quand même oser: une critique du spectacle au sein même de sa promotion!

En 1999, « Danse à Aix » invitait Joseph Nadj, Daniel Larrieu, Nacho Duato…Je garde espoir pour la suite de l’édition 2005 au regard de la prestation de ce soir, vide de sens mais si « populaire » (à lire la présentation complète du spectacle sur le site de "Danse à Aix"…http://www.aix-en-provence.com/danse-a-aix/festival/perlay.htm)

A lire sur le même sujet: le bilan de l’édition 2005 du Festival "Danse à Aix".

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Robyn Orlin, Vera Mantero ouvrent “Danse à Aix”.

Le Festival d’Avignon n’est pas fini et “Danse à Aix” commence…Mon amie Peggy est donc l’envoyée spéciale du Tadorne pour nous faire le compte-rendu du spectacle de Robyn Orlin et Vera Mantero! Merci à elle!!

Un signe de plus qui me dit: «  ma poulette, tu DOIS aller en Afrique du sud! ».
Robyn Orlin, chorégraphe d'Afrique du sud, s'associe pour le festival de danse à Aix à la chorégraphe portugaise Vera Mantero, pour un spectacle non spectacle, une création originale et réussie.
“Danse à Aix” nous avait conduit ce soir là à l'hôpital psychiatrique de Montperrin au 3 bis f, un lieu de pratiques artistiques contemporaines installé dans le complexe hospitalier. Sans chercher à promouvoir l'art-thérapie, ce centre vise à mettre en relation patients, personnels, créateurs et amateurs d'art. Nous voici donc à Montperrin, il est 22h, les allées du parc sont désertes, nous nous apprêtons à pénétrer au 3 bis f. Je dois bien admettre que l'endroit génère en moi une petite appréhension, sans doute normale pour l'ancienne étudiante en droit que je suis et qui durant sa première année entendais parfois des cris provenant de cet hôpital, mitoyen de la fac de droit.
Bref, nous rentrons dans le petit pavillon de
3bis f et marchons le long d'un couloir assez étroit où d'anciennes cellules acceuillent une exposition. Dans un coin, Vera est assise, un chignon au milieu du crâne, une robe noire à grand col « boué » et aux aiguilles à tricoter encore enfilées. Elle est encadrée par deux petites pancartes où le titre de la création est écrit en anglais puis en français. « Hey dude…I have talent…I'm just waiting for god… ». « Hey mec, j'ai du talent, je suis juste entrain d'attendre dieu… ». Trois petites web cam'filment Vera et ses deux pancartes. Bonne entrée en matière. Vera surprend le spectateur qui ne la connaît pas encore. J'admets pour ma part avoir eu une petite crainte en la croisant comme ça, l'air hagard et désoeuvré, arpès tout qui me dit que les patients dorment tous à poing fermés ce soir là.
Nous entrons dans la salle, nous sommes une 20aine de spectateurs. Elle arrive, phénoménale, en traînant ses trois caméras sa pelote de laine ainsi que les aiguilles de sa robe non finies, et nous explique que bon, elle comprend rien à ce que Robyn a voulu lui faire faire, il y avait bien le thème du Portugal dans cette création mais bon franchement elle n'en voit pas l'intérêt, et puis le noir aussi, et puis un peu de ci et un peu de ça…c'est bien ça, cette création et une non création au cours de laquelle Vera Mantero exécute certains morceaux de ce que devait être le spectacle tout en nous expliquant avec humour qu'elle n'a rien compris à tout ça. Sa désinvolture nous fait rire, elle se tortille dans sa robe, nous envoûte par ses chants, vient fouiller nos sacs, et devient caméléon au couleur du Portugal. Que de beaux moments! Son corps bouge l'espace de quelques instants, le temps de changer son accoutrement du noir, au vert, et enfin au rouge. Trop peu de danse bien sûr. Mais comment lui en vouloir tant elle nous a fait passer un bon moment!
Celle a qui j'en veux un peu, c'est Robyn Orlin, la chorégraphe absente et pourtant omniprésente aussi bien dans cette création que dans le film qui nous est projeté après le spectacle. Ses interprètes n'ont de cesse de l'interpeler, sans que nous spectateurs ne puissions la voir. Mais qu'elle vienne bon sang! J'ai bien compris que Robyn Orlin voulait nous faire réfléchir sur la relation entre le créateur et son disciple interprète, mais c'est un peu trop et je me demande si la première création ne doit pas plus son mérite à la verve de Vera Mantero qu'au talent de Robyn.

A lire aussi l’article de JD sur le site “Images de danse” et sur “Clochettes“.

Vous avez vu ce spectacle? Nous vous invitons à participer au palmarès du blog Scènes 2.0 en votant ici!
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« Kroum » par Krzysztof Warlikowski: la Pologne soutient Avignon!

Il est 20h30, Karolina, Peggy et Eric (mes chers amis européens) m’attendent à l’extérieur. Nous avons rendez-vous au Lycée Saint Joseph pour l’événement du Festival, « Kroum » de Hanokh Levin, mise en scène par Krzysztof Warlikowski. La Pologne s’invite donc au festival pour le plus grand bonheur de Karolina ! Et quel bonheur !! 2h 45 de théâtre inventif, magnifiquement interprété par une troupe de comédiens unis dans la diversité  (tiens, revoilà le slogan de l’Union Européenne !!). Cette pièce raconte le retour de l’étranger de Kroum dans sa ville natale où il retrouve sa mère et ses amis. Alors que Kroum s’enferme dans sa relation névrotique avec sa mère et ses rêves enfouis, son entourage bouge, évolue dans la douleur, le plaisir, la mort. La mise en scène est grandiose (l’utilisation de la vidéo est une réussite), les acteurs époustouflants de vérité et les changements incessants du décor font penser à la scénographie d’Olivier Py. Mais surtout il y a chez Warlikowski un talent incroyable pour croiser le réel, le désir et l’inconscient…le tout avec humour !

Je me lève pour ovationner cette belle œuvre  et clore ainsi mon périple festivalier en Avignon…Je suis ému, comme à chaque fois, prêt à recommencer…

Pascal Bély – Le Tadorne.

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Le Roi du plagiat de Jan Fabre, bis répétita.

Drôle de fin ; drôle d’ambiance à 18h30 devant le Théâtre Municipal pour l’un de mes derniers rendez-vous avec le Festival. Certains spectateurs tentent (vainement) de vendre leur place pour « Le Roi du plagiat » de Jan Fabre. L’ambiance  à l’intérieur du théâtre est franchement morose et je ne me sens pas très à l’aise. J’ai l’impression que le public est abandonné ! C’est très étrange comme sensation…cela s’explique en partie par les violentes polémiques entre la Direction, les acteurs culturels et les journalistes sur le projet du festival ; débat auquel le public ne participe pas, me semble-t-il…

Je n’aurais pas du voir cette pièce. « L’empereur de la perte » suffisait à mon bonheur. En voulant nous présenter une diptyque, Jan Fabre se répète et se plagie…Mêmes effets comiques, même jeu d’acteur, même dialogue avec le public dans la salle… « Le roi du plagiat » n’est qu’une très pale copie de « L’empereur » : texte bâclé, pauvreté de la mise en scène, récit linéaire et fortes hésitations dans le jeu de Dirk Roofhooft. Pourtant l’idée est séduisante : un ange souhaite devenir « un singe bavard ». Seulement Fabre imagine cette transformation d’un point de vue physiologique (qui l’enferme dans des cloisonnements inutiles) alors qu’une métamorphose poétique aurait été la bienvenue pour donner à l’oeuvre de Jan Fabre une image plus consensuelle. Or, le public ressent un malaise quand l’ange refuse de devenir Allemand…Une spectatrice quittera la salle en hurlant « Monsieur, vous vous enfermez dans le populisme ». Malaise…Le public applaudira malgré tout la performance de l’acteur mais le propos est un peu juste pour figurer à l’affiche d’un festival de théâtre…

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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“Last Landscape” de Joseph Nadj: l’autoportrait des festivaliers?

 

   

Joseph Nadj se produit à minuit…J’ai faim…de tout…Je me sens dans une forme olympique anglaise et je m’offre goulument un Kebab…J’ai rendez-vous avec l’un des plus grands chorégraphes du monde ! « Last Landscape » est sa dernière création crée en duo avec le percussionniste Vladimir Tarasov.  Joseph Nadj définit Last Landscape comme un « autoportrait face au paysage ». J’ai beaucoup aimé ce moment de magie où le jazz rencontre la grâce de Joseph Nadj. Plusieurs images me sont venues : celle de l’enfance à l’image de Pinocchio, des premiers apprentissages de la musique et de la danse, de la guerre dans les Balkans (pourquoi une telle association…Mon inconscient a remonté à la surface de ma conscience, l’ex guerre en Yougoslavie), de la transformation malheureuse des paysages par la main de l’homme. L’esthétique du spectacle est magnifique et le sens qui émerge du lien entre le Nadj et Tarasov m’émeut. Le public semble partagé mais globalement heureux de cette 25eme heure.

Je quitte Avignon comme Andréa dans « La vie de Galilée » : léger, souriant et porteur de beaux messages universels…

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.


Les dates de la tournée:

14, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 23, 24, 25, 26 mars 2006 : Paris Théâtre de la Ville, France (Théâtre de la Cité Internationale)
11 avril 2006: Blois, France (Halle aux Grains)
19, 20 avril 2006 : Annecy, France (Bonlieu)
9 mai 2006 : Théâtre de Cavaillon, France

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Christian Rizzo: le magicien du Festival d’Avignon.

Il est 22h et le public se presse lentement au Cloître des Célestins pour assister au spectacle de Christian Rizzo « Soit le puits était profond, soit ils tombaient très lentement, car ils eurent le temps de regarder tout autour ». La rumeur fait état d’une violent colère du public ! Je me sens prêt à accueillir un spectacle conceptuel, sans texte, à peine dansé.

 

Et puis…Un miracle…une création devant mes yeux accompagnée d’une musique rock – jazz, d’une danse qui soutient les modifications de l’espace. D’un monde linéaire symbolisé par la scène carrée, Rizzo modifie l’espace scénique en un nouveau monde où tout disparaît pour réapparaître ; tout est horizontal, en lien, quand un bouge, tout bouge. Même les objets ont une âme. Comme chez Castellucci, les forces du mal sont symbolisées par des danseurs dont on ne voit plus les visages et qui enterrent des corps dans des petites fosses. Une toute petite partie du public se lève…

 

Mon corps ne tient plus en place tant je suis happé par cette création. Un clown arrive (le même que chez Jan Fabre ?!) et j’assiste au nouveau monde…J’ai envie de descendre sur scène…Je frissonne, je me tord…et ce matin, je n’arrive plus à écrire…Cela ne s’explique plus.
En ce dimanche matinal, je me sens si différent, prêt pour de nouvelles expériences. Avec l’espoir que du puits naîtra le fleuve…

 

Date à venir:

Le Havre le 13/05/2006

http://www.levolcan.com/

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.


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Jan Fabre s’expose enfin au Festival d’Avignon

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Il y a eux, lui, moi. Leurs visions du spectacle, son avis sur la prestation, mon regard sur ce que Jan Fabre nous offrait ce soir là au Théâtre Municipal d'Avignon. On ne se lasse pas de mettre en perspective L'Empereur de la Perte et, comme pour toute pièce, les niveaux de discussions sont pluriels. Certains entreront dans le théâtre pétris d'a priori, d'autres moins disponibles, l'esprit ailleurs, pour d'autres encore c'est une première à Avignon. Et pourtant nous nous accordons tous pour dire que Dirk Roofthooft est L'empereur de la Perte, qu'il transcende l'espace, les mots et son personnage.

 Le texte pourra vous laisser sceptique, ou au contraire vous y trouverez un vivier de métaphores?Mais qu'importe au fond puisque Dirk Roofthooft est le mot, le texte, la métaphore. Quand votre oreille se perd au détour d'une phase (là haut, alors que vous êtes perchés sur le 2ème balcon), votre regard hypnotisé suit forcément le comédien dans ses tribulations d'artiste raté en mal de reconnaissance. Le pantin affalé dans un coin de la scène vient nous rappeler que l'époque des faux semblants est bel et bien révolue. Le comédien est-il mort ? Le spectacle ne peut plus désormais se faire sans nous, L'Empereur de la Perte brise la glace en douceur, il fait fi de la presse et de l'ambiance houleuse qui règne cette année à Avignon. Son rôle lui en donne les moyens, en clown il peut se permettre des interactions avec le public. Dirk use a merveille de cette flexibilité et improvise des scènes qui le conduisent par exemple à commenter le départ de l'un dans la salle, ou la surprise d'une autre qui manque de se faire crever un ?il tandis que l'Empereur jongle avec des assiettes. Car il jongle ou tente avec enthousiasme d'autres numéros?

Autant d'échecs qui le font entrer dans des colères noires. Son buste dénudés rougit sous la pression de l'élastique, il frappe son corps avec frénésie. L'Empereur de la Perte souffre et suscite la compassion. Dirk Roofthooft exploite élégamment le filon, nous cédons à l'admiration.

Peggy Corlin – Pascal Bély – Le Tadorne

 “L’empereur de la perte” de Jan Fabre au Festival d’Avignon, juillet 2005.

 

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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L’Europe vu par Roméo Castellucci au festival d’Avignon

 

Il faut imaginer la vie d'un festivalier?J'ai d'abord passé la journée à réfléchir au changement dans la Fonction Publique Territoriale. On y a parlé « articulation », de « reliance »,  et de « projet global ». Je n'ai cessé tout au long des échanges de penser au Festival d'Avignon : le lien qui se perd avec le public, le poids d'un contexte national et international anxiogène qui se juxtapose à une programmation « agressive » ; l'absence d'un accompagnement du public dans le rythme du changement qu'on lui impose (le passage du théâtre avec du texte aux créations métaphoriques?). Je prépare déjà dans ma tête le retour que je proposerais aux Directeurs du Festival. Car je dois bien vous faire une confidence : le festival est quasiment terminé pour moi. Je n'attends plus grand-chose du théâtre de Jan Fabre et des autres propositions ; les échos du public et de la presse ne sont pas très bons?
Je quitte donc Toulon à 16h afin  être à l'heure au Gymnase du lycée René Char en Avignon pour 18h. Roméo Castellucci présente « BR.¹04 Bruxelles ». Il y a une semaine, je n'avais pas supporté « B. ¹03 Berlin ». J'arrive donc légèrement stressé après avoir écouté les nouvelles explosives de Londres. Soudain, j'aperçois Sylvie et Christian de Toulouse!! Je ne l'ai pas vu depuis 2001 et comme à Châteauvallon (où j'avais revu Béatrice), je suis très content de les sentir à côté de moi pour ce spectacle que j'appréhende ! Ils sont toujours aussi beaux et enthousiastes?C'est un couple qui donne de l'énergie créative?.

 
 
 

 

Le spectacle (sans texte) débute. Une  femme de ménage nettoie le sol d'un lieu aseptisé, qui ressemble à un centre commercial ou à une institution (européenne ?). Les gestes se font précis, lents et puis s'arrêtent. La femme semble sidérée?Rideau?Un bébé est assis là, par terre. Il joue avec des jouets?Le public ri?Une figure à l'image d'une ?uvre d'art parle derrière lui?C'est léger, drôle, beau?Rideau?Un vieil homme barbu apparaît en maillot de bain féminin?Il s'habille lentement avec des vêtements religieux où sont inscrits des phrases en hébreu… Il rajoute par-dessus un uniforme de policier français. Arrivent alors d'autres policiers qui frappent un homme jusqu'au sang. La scène est d'une violence inouïe?Le sang est partout. Je me retiens de ne pas vomir mais Sylvie et Christian sont à côté?La violence dans ce spectacle n'est sûrement rien par rapport aux atrocités en cours dans de nombreux pays. Castelluci nous montre la fin d'un monde où les forces du mal sont toutes en action (les religions, le terrorisme, la réponse des Etats par la répression et le contrôle des citoyens,?). Un nouvel ordre mondial va émerger avec d'autres règles et un autre projet par l'action d'autres forces. Mais pour cela, il faut aller jusqu'au bout d'une logique de destruction.

 

Le propos est puissant, la mise en scène extraordinaire mais je n'arrive pas à saluer la performance. Je suis tétanisé. Je regarde le public (jeune) applaudir à tout rompre et je sens bien le clivage entre la génération «internet» et la génération « théâtre classique » qui semble déboussolée par une telle mise en scène.
A la sortie, Sylvie et Christian prennent du temps pour me donner leur regard. Ils m'aident à mettre des mots sur mon mal au ventre. Sans eux, j'aurai quitté le Festival d'Avignon sur le champ. Nous allons dîner en Avignon avant de nous séparer.

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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Jean Lambert – Wild ballade le public du festival d’Avignon.

 

Le festival d’Avignon ballade son public…Le château de Saumane situé à 4 km de Fontaine de Vaucluse est un lieu magnifique. Perché, la vue sur le Vaucluse est époustouflante par pleine lune. C’est dans ce cadre que Jean Lambert – Wild et la coopérative 326 proposent « Mue – première Mélopée ». D’après « la bible » du spectacle, « Mue est un wana sonore et poétique pour neuf voix, une voix électronique, un percussionniste et une installation sonore ». J’ai bien essayé de me laisser aller…en vain ! Il m’en faut un peu plus pour que mes sens soient interpellés et que mon inconscient prenne le pas.

 

Jean Lambert – Wild produit un « spectacle » prétentieux  où le public est « prié » de se prêter au jeu de la rêverie en s’installant sur des fauteuils inclinés et disposé de telle façon qu’il n’a qu’une vue circulaire partielle de la scène !
En un mot, le festivalier est fatigué des impostures proposées quotidiennement par le Festival d’Avignon. Il se demande s’il n’a pas à faire à une programmation autoritaire qui impose des choix artistiques  identiques d’un spectacle à l’autre.
Malgré tout,j’ai passé la soirée en compagnie d’abonnés et de salariés de la Scène Nationale de Cavaillon (« Les pécous » comme on dit en langage provençal).
Je
 me suis mis à rêver de continuer la nuit avec eux, sous les pins, autour d’un verre.

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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La relève de Marina Abramovic.

Il est maintenant 16h30 en ce samedi 15 juillet et je ne me doute pas encore que je vais vivre un choc émotionnel intense. Je suis à l’Ecole des Beaux Arts pour l’exposition « Brutal Education » dont le commissaire de l’exposition n’est autre que Marina Abramovic ! Six jeunes artistes de quatre pays différents proposent 6 performances en continuité de 15h à 21h ; je voudrais relater trois performances qui resteront pour longtemps dans ma mémoire comme trois œuvres d’art qu’on aurait chez soi tous les jours !

 

Doreen Uhlig, assistée d’un interprète, chante une chanson patriotique de son enfance  de l’ex RDA. Cette jeune femme dégage une puissance dramatique incroyable ; je l’écoute chanter, puis relater son enfance à travers le modèle éducatif de la RDA, puis chanter, puis relater et ainsi de suite. Je n’arrive plus à quitter la salle. Je suis subjugué par cette performance. Je suis ému: je me retrouve dans l’histoire de cette jeune femme;  comme elle, j’ai sans doute un modèle éducatif rigide auquel je suis inconsciement attaché…Ma psychanalyste a encore du travail pour le siècle à venir !

Snezana Golubovic mesure l’énergie humaine contenu dans les cheveux. La performance consiste à compter un par un ses cheveux. C’est impressionnant et je fixe cette femme comme la métaphore de l’énergie créative féminine. Ma psychanalyste a encore du boulot pour les dix années à venir !

 

Herma Auguste Wittstock est extraordinaire…Pendant six heures, elle doit suivre des instructions que six personnes lui auront données par écrit. Bien entendu, elle découvre ces instructions en direct ! La première est, à plat ventre, en descente  sur les marches d’un escalier, d’émettre un son plaintif… Emouvant, surprenant…J’ai l’image d’une femme qui gémit après le passage d’une bombe…La deuxième, est, debout, sans bouger le corps, d’appuyer sur un interrupteur pour allumer et éteindre les néons d’un couloir. La répétition de ce geste et les changements de luminosité donnent l’impression que l’on peut devenir fou a scruter cette jeune fille…Et pourtant, je ne peux m’empêcher de lui sourire aussi mécaniquement qu’elle appuie sur ce bouton…Magie de la tendresse, de l’émotion…

Ma psychanalyste ne manquera pas de me questionner sur mon rapport étrange aux femmes !

Je quitte l’exposition sur un nuage ; je me sens heureux d’avoir vécu cette expérience ; de m’être ainsi ouvert à une discipline artistique (l’art performance). Marina Abromovic est une très grande artiste.

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.