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Le Ballet d’Europe de Jean-Charles Gil à la Friche Belle de Mai: l’imposture rêvée.

 
 
 
 


Après « Les songe-Creux » (lire l’article précédent!), la soirée consacrée au “rêve” continue à La Friche Belle de Mai et le réveil est brutal! Le Ballet d'Europe (quelle appellation prétentieuse?) de Jean-Charles Gil nous propose dans ce hangar frigorifique, deux spectacles, coup sur coup?
Le premier, « Rêve » est une chorégraphie de Jorma Uotinen?C'est un spectacle finlandais? froid comme de la glace. C'est de la danse esthétisante à l'image du papier glacé d'un magazine de mode. Cela plait à ce public largement composé d'institutionnels (je reconnais Michel Pezet du Conseil Général) et d'amis des danseurs. Il n'y a aucun propos dans cette danse pretentieuse…Juste de jolis corps bien conservés par la température?
Le deuxième spectacle est un supplice pour Le Tadorne, qui n'est pas loin de perdre ses plumes au milieu de ce public de fans? « One more time » d'une chorégraphie de Jean-Charles Gil est un hommage à Alfred Hofkunst (je découvre son existence?ignare que je suis?). C'est nul, affligeant, pauvre artistiquement. Je ne pense pas que ce type de danse puisse encore exister de nos jours. C’est un mélange de danse en “tutus” et de mouvements qui se veulent contemporains.
On se croit parfois dans un film de série B (genre péplum) tant tout y est ridicule.
C'est de la danse de salon, pour courtiser le Roi et sa cour. Si l'Europe est à l'image du Ballet du même nom, c’est à désesperer du rôle de la France…Il va de soi que ce ballet ne dérange rien, encore moins les institutions qui le financent.
« Les Songes-creux », spectacle franco – québéquois, a donc sauvé cette soirée, modestement, loin de ce ballet de pacotilles?qui reçoit les beaux hommages des institutions.
Vive le Quebec Libre!

A lire les nombreux commentaires en bas de cette page dont le dernier sur la programmation de ce spectacle au cours de la saison 2006 – 2007.

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“Les Songe – Creux” de Christophe Garcia et Stéphanie Chaudesaigues: on croit rêver…

Il y a des spectacles qui sont des petits cadeaux ; des petites attentions qu’une personne un peu lointaine aurait pour vous…Par gentillesse, par tendresse…  « Les songe-creux », chorégraphié par Christophe Garcia et mise en scène par Stéphanie Chaudesaigues est de ceux là. J’étais heureux hier soir d’être accompagné de deux oisillons venus accompagner le Tadorne dans sa migration hivernale ! C’était aussi un joli cadeau…
Programmé à la Friche Belle de Mai dans le cadre des « Soirées de rêves » organisées par le Ballet d’Europe de Jean-charles Gil, « Les Songe-Creux » est un bien joli rêve. Six danseurs – comédiens sont sur scène, aux accents franco – québéquois, signe que le rapprochement entre continents facilite le lien entre la danse et le théâtre ! On pourrait croire à une famille (un peu déjantée certes…comme beaucoup de familles d’ailleurs !), à un groupe d’amis ou d’exclus de la société. Ils ont tous en commun d’avoir des rêves, d’y croire encore malgré la cruauté d’un corps qui ne l’entend pas de cette oreille, malgré les difficultés de communication…Ces six personnages forment un tout qui pourrait être à notre image à un moment ou un autre de notre vie. Le texte est beau, fait de petites phrases métaphoriques, joliment mises en mouvement par une chorégraphie légère comme un rêve éveillé ! Le dernier solo d’une femme vêtue de noir, à l’image de nos peurs, de nos rigidités, est d’une beauté époustouflante…
Les deux spectacles de Jean-Charles Gil qui suivront cette oeuvre d’une belle profondeur seront d’un creux rarement égalé de nos jours! A demain pour connaître la teneur de ce cauchemar!
A lire la critique enthousiaste de Christophe d’Agenda-culturel.com.

A lire sur les dernières créations de la Scène Marseillaise:
La compagnie « Skappa ! » avec « Et à part çà, tu fais quoi pour vivre ? » enfile de jolies perles !
« Le parlafon » de François Bouteau où comment danser pour ne rien dire !
Geneviève Sorin avec « ¾ face » malaxe. Jouissif !

Avec « Le rêve de Jane » de Jean-Jacques Sanchez, "Marseille Objectif Danse" propose un moment de grâce ! A voir d’urgence…

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Florent Marchet quitte la Scène de Cavaillon.


Ainsi va la vie culturelle en région PACA…
Après la disparition de « Danse à Aix », la programmation sans surprise du Toursky à Marseille, les précautions du Théâtre des Salins de Martigues pour un public effrayé par son ombre (!), le chanteur Florent Marchet (ou du moins son producteur) décide d’annuler la résidence qu’il avait prévu à Cavaillon dès janvier 2006. J’avais pas mal d’attentes après son beau premier album et ses prestations réussies aux "Correspondances de Manosque". Il avait prévu de préparer son deuxième album à Cavaillon.
Ci-joint les explications de Jean-Michel Gremillet, directeur de la Scène Nationale de Cavaillon :
« En créant il y a une dizaine d’années les résidences de création chanson, l’un des objectifs du Ministère de la Culture était de créer les conditions d’un dialogue entre public et privé, entre des théâtres comme le nôtre, et des producteurs dont les logiques sont souvent plus industrielles que culturelles. La résidence que nous avions imaginée début 2005 avec le chanteur Florent Marchet et son producteur était pleine de ces utopies qui auraient séduit un large public. Mais voilà, la seule dynamique de la Scène nationale n’aura pas suffi, et nous avons fini par renoncer.
Ce n’est sans doute pas un hasard si c’est le même producteur qui nous a privé, avec une trentaine d’autres villes, et sans raison véritable, de la venue de la chanteuse Camille.
Un autre hasard ? Le Ministère de la Culture vient de décider de transférer au Centre national des variétés, un organisme privé, les fonds attribués aux résidences chanson. Le service public de la culture traverse une drôle d’époque
 ».
Cette annulation s’inscrit dans des difficultés de positionnement de la Scène Nationale de Cavaillon. Les baisses de subventions ont entraînées l’annulation de certains spectacles dans un environnement politique local et national délétère. Ce contexte conduit le directeur de Cavaillon dans l’excés quand il affirme que le Centre National des Variétés est un organisme privé! C’est faux! Le CNV est un EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial au même titre que Météo France). Ce raccourci vise à faire croire aux spectateurs de Cavaillon que Florent Marchet ou Camille seraient vendus aux lois du marché! Il n’en ai rien comme en témoigne les statuts du CNV:
« Le CNV est un établissement public industriel et commercial, placé sous la tutelle du ministre chargé de la Culture.
Il a pour missions principales de soutenir les entreprises de spectacles, sur les fonds collectés par la taxe sur les spectacles de variétés, de développer des activités commerciales dans l’intérêt collectif de la profession, et de mettre en oeuvre un Centre de Ressources sur l’environnement artistique, économique, social, technique et patrimonial du spectacle vivant dans le secteur de la Chanson, des Variétés et du Jazz. ».
A la rubrique « aides accordées », vous aurez la surprise de constater que le CNV aide de nombreux artistes souvent confidentiels (tel le bien nommé Nicolas Bacchus) et des lieux de spectacles. La Scène Nationale de Cavaillon n’a donc pas pour mission d’aider la production musicale; elle n’a pas le rayonnement national qui permettrait à Florent Marchet d’assurer la promotion de ce deuxième album.
Il faut peut-être arrêter de se moquer du public. Celui-ci peut très bien mener ses investigations (via l’Internet). Le départ présumé de Florent Marcher pour le CNV semble être cohérent avec son parcours et son projet. Il n’allait tout de même pas s’enfermer dans un théâtre militant pour spectateurs acquis aux logiques anti- industrielles !  

A lire: Florent Marchet donne aux correspondances de Manosque ses lettres de noblesse.

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« La fin des terres » de Philippe Genty enveloppe le public du Toursky…

Inutile de poursuivre la polémique d'Avignon?Il y a bien un théâtre sans texte et nul doute que Philippe Genty s'inscrit dans la lignée de Roméo Castellucci et de Jan Fabre. A la différence près que «La fin des terres» ne provoque pas la polémique. C'est un très beau spectacle sans message politique, ni provocation et loin d'une explosion de substances corporelles…
« La fin des terres », c'est  un (long) poème sur la rencontre d'un homme et d'une femme au sein d'une société où communiquer s’inscrit dans un parcours complexe. Par mail ou par courrier, tout se perd, tout se cherche. La relation amoureuse est semée de bonnes intentions mais aussi de cauchemars, de peurs d'enfant.
 
«La fin des terres» replonge les spectateurs dans un état entre conscience et rêverie jusqu'à calmer le public marseillais habituellement bruyant du Toursky. Mais Philippe Genty brouille la rêverie en parsemant son spectacle de multiples et beaux effets spéciaux qui rajoute de la métaphore à de la métaphore (la scène des « lettres enroulées » frôle parfois même le ridicule). A croire que Philippe Genty ne fait plus confiance à la magie du corps, à la  relation humaine. Ce soir, la technique envahit la communication entre les artistes et les spectateurs, allusion à peine déguisée à l'Internet. Philippe Genty croit-il encore à la danse comme art du langage ? J'en doute?La présence sur scène des trois techniciens auprès des danseurs lors du salut final finit de me déboussoler.
Il va falloir s'y habituer : les nouvelles technologies côtoient sur le même plan le comédien, le danseur. Le Festival d'Avignon a ouvert la voie l'été dernier. Philippe Genty surfe sur la vague quitte parfois à plagier Roméo Castellucci. Malgré tout, les occasions de rêver se font rares au théâtre. « La fin des terres » est un spectacle à voir juste pour ressentir le rêve éveillé et croire encore à l'exception culturelle française…à l'heure où la question des intermittents n'est toujours pas réglée alors que le protocole de 2003 prend fin dans quelques jours. 
“La fin des terres”…titre prémonitoire?

Pascal Bély – Le Tadorne.

«La fin des terres” de Philippe Genty a été joué en décembre 2005 au Théâtre Toursky de Marseille.

 

   
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« Marie Eternelle Consolation » réchauffe les coeurs blessés des Festivaliers d’Avignon

Retour sur ce spectacle joué cet été en Avignon et actuellement en tournée en France. Ne ratez pas ce joli moment de théâtre venu tout droit de Belgique!

"Marie – José est là…Je suis heureux de la retrouver…Nous échangeons sur l’ambiance générale du Festival au moment où la presse commence à se déchaîner (référence à l’article haineux du Figaro…L’UMP prépare les munitions…Elle n’attend que ça depuis si longtemps). Nous faisons une analyse distanciée de ce qui se passe et cela fait du bien…
Arne Sierens nous propose « Marie Eternelle Consolation".
La scène est au milieu ; de chaque côté le public. J’apprécie ce dispositif où la scène est gelée comme une patinoire !
L’histoire se passe au sous-sol d’un centre commercial dans une pièce là aussi aseptisé dont le gardien est Michel, rescapé de la vie. Il surveille les escaliers roulants et se charge des horaires d’ouverture du Centre commercial. Il est bientôt rejoint par Mimi, clown qui travaille dans les hôpitaux et son « ex » mari, Gabriel, ancien dompteur. A eux trois, ils se soutiennent, se rejettent, s’aiment. C’est un huit clos attachant même si le jeu des acteurs s’enferme parfois dans quelques longueurs et répliques stéréotypées. Arne Sierens nous montre ce que notre société de consommation est capable de meilleur et de pire. Là aussi, un nouveau monde se prépare mais Sierens ne nous dit pas lequel.
Incontestablement ce spectacle à l’humour grinçant nous a fait du bien. Il a introduit un peu de chaleur humaine dans un festival qui en manque tant. Tout festival doit être capable de proposer au public des moments d’empathie et d’espoir. C’ est la principale erreur de la Direction : avoir sous estimé le besoin d’une partie du public d’être soutenu, encouragé dans un contexte où la France se distingue par ses stratégies de repli par peur d’un monde qui se globalise…
Après ce Festival, j’irai me réchauffer…C’est vital."

A lire le bilan du Tadorne sur le festival d’Avignon 2005.

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Danse à Aix : petit enterrement entre amis…

Suite à la décision scandaleuse de Maryse Joissains, Maire UMP d’Aix en Provence, de transférer la subvention du Festival « Danse à Aix » au Centre Chorégraphique National des Ballets Preljocaj, une réaction du public s’imposait. « Danse à Aix » a donc eu la bonne idée d’inviter ce soir des chorégraphes pour offrir un spectacle gratuit à 20h30 au Théâtre du Jeu de Paume.
Je suis donc au rendez-vous pour faire la queue dès 19h afin d’obtenir le précieux sésame. Je souhaite montrer ma désapprobation face à cette décision politique mais en aucun cas soutenir l’actuelle direction du Festival qui a bien été incapable d’offrir une programmation de qualité l’été dernier.
La longue file de spectateurs est impressionnante (je doute qu’ils soient tous venus cet été !!) dans une ambiance plutôt morose. A 19h30, les portes s’ouvrent. Au bout de 10 minutes, il ne reste plus de place. Les professionnels semblent avoir raflé la mise et le public reste largement sur le carreau.
Je pars quelque peu désabusé non sans avoir fait part au Directeur du Festival de ma profonde déception (« à quoi bon inviter le public si c’est une soirée privée ! »).

L’enterrement de « Danse à Aix » a donc eu lieu entre professionnels; loin du public. Dont acte. Il y a des fins plus glorieuses. Ce n’est finalement que la continuité d’une perte du lien amorcée cet été (voir le bilan sur ce blog).
Il revient donc aux Ballets Preljocaj de relever le défi : renouer les liens avec le public, offrir une programmation innovante et envoyer à l’UMP des signes forts d’indépendance.
Un défi titanesque dans une ville sans projet de développement où la politique culturelle repose sur un mythe.

A lire sur le même sujet:

le bilan de l’édition 2005 du Festival "Danse à Aix";

"La Mairie d’Aix en Provence déshabille la danse".

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William Burroughs au Théâtre des Salins.

En ce vendredi 2 décembre 2005, le Théâtre des Salins à Martigues est à moitié vide . En hiver, l’ambiance y est comme d’habitude glaciale. Pourtant, la pièce mise en scène par Dan Jemmett, « William Burroughs » avec Denis Lavant et co-produit par le Théâtre de la Ville mériterait un public plus chaleureux.
C’est une belle ballade en mer auquel le texte de Johnny Brown nous emmène, appuyé par une mise en scène dont l’énergie repose sur l’incroyable poésie de Denis Lavant dans le rôle de William Burroughs. Dans cette pièce, tout est métaphorique (le bateau ressemble à une station service) ; rien n’est vrai mais tout sonne juste comme le long poème de Coleridge (« Le chant du vieux marin ») qui sert de trame à la pièce. Je me suis donc retrouvé sur ce bateau fou, accroché à ce délire poétique, guidé par la fougue de Lavant.
Bon vent à « William Burroughs » et que le Théâtre des Salins poursuive sa programmation audacieuse, contre vents et marées.

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Au Toursky, le Circus Baobab se perd dans les clichés.

 

C’estle spectacle le plus cher de l’année (30 euros) auquel le Théâtre Toursky à Marseille me convie ce soir : le 1er cirque acrobatique aérien d’Afrique ! La salle est majoritairement blanche, la scène est africaine. Le prix explique peut-être cela. Mais pas seulement. « Les tambours sauteurs », titre du spectacle, mêle chants, danses, prouesses sportives, théâtre. Un mélange sans queue ni tête.
Si les figures aériennes peuvent impressionner, le propos artistique est faible. La musique repose sur des tempos assez plats que même quelques morceaux de rap ne viendront pas dynamiser (on se demande d’ailleurs ce que vient faire cette musique si ce n’est pour donner un coup de jeunesse…déplacé). Les scènes théâtrales sont ridicules et véhiculent toujours les mêmes clichés sur l’Afrique (le voleur, le commandant corrompu, le sorcier, …).
Le public, hystérique, ne cesse d’applaudir. Je reste figé devant cette relation si déséquilibrée entre un public blanc et ces artistes noirs. Au moment où le débat sur la colonisation revient en force, où les populations africaines sont stigmatisées, « Circus Baobab » ne fait que reproduire un rapport nord – sud vieillot et sans avenir. Drôle de constat dans ce théâtre politiquement marqué à gauche.

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“KADDISH POUR L’ENFANT QUI NE NAITRA PAS” au Théâtre National de Cavaillon suspend le temps.

 
C’est un long et beau moment de théâtre. « Kaddish pour l’enfant qui ne naîtra pas », texte de Imre Kertész,  mise en scène  de Joël Jouanneau avec Jean-Quentin Châtelain comme unique acteur, ne pourra vous laisser indifférent. Tout se passe au Théâtre National de Cavaillon (ce bâtiment fait office de Théâtre…on se croirait plutôt dans une salle omnisport tant on y est mal assis…). Je suis au deuxième rang, fatigué après une semaine où j’ai du monter sur scène pour évoquer pendant plus d’une heure devant un public attentionné de 150 personnes, un bilan – projet de la formation des professionnels de la petite enfance ! Le parallèle s’arrête là mais cette information pose le contexte. Je suis là, mais ailleurs, comme transporté par un élan positif. Pourtant, mon corps souffre et la douleur persistera tout au long du spectacle. 1h45 d’un monologue où la tension ne se relâche jamais car tous les mots ont un sens. Une parole se libère, comme sur un divan…le public est contenant…je me contorsionne pour rester avec lui, avec ses mots sortis tout droit de l’enfer d’ Auschwitz …on ne peut pas enfanter après cela…dit-il…dit-il…dit-il. Et moi, simple spectateur, gagné par l’empathie, je n’en crois pas mes yeux, de voir ce comédien libérer cette parole universelle, unique…Cela se passe au Théâtre National de Cavaillon, dans une ville où le FN frôle les 40%. Raccourci ?  Cette information pose le contexte…

 
Et puis il y a ce décor, dépouillé, avec la photo suspendue d’une femme, désespérée de ne pouvoir enfanter avec cet homme là. Tout au long de la pièce, j’ai l’étrange sensation de voir un homme mort sur scène ; un corps qui parle mais tout le reste est mort. Jean-Quentin Châtelain est un acteur hors du  temps. Je me contorsionne pour observer ses moindres gestes…Il est 22h30. Une partie du public est debout. Je reste assis, lessivé. Ma voisine me fait remarquer d’un ton perfide : « vous ne teniez pas en place monsieur ». Je n’ai aucune envie de lui répondre. Il n’y a plus que le théâtre…Le plus puissant des contextes.

A lire  Florent Marchet quitte…la scéne nationale de Cavaillon.

Le Théâtre de Cavaillon lance la saison: malaise!

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« L’idiot » enchante le Toursky !

 


Il était temps…Je commençais à m’ennuyer depuis le festival d’Avignon 2005 ! « L’idiot » de Dostoïevski, beau texte traduit par André Markowicz et mise en scène par Antoine Bourseiller a fait souffler un vent de modernité au Toursky. Les comédiens sont attachants de sincérité, de modestie, avec une mention toute particulière à Jade Duviquet qui donne à Nastassia Philippovna un charisme a faire chavirer le cœur des hommes…même les plus durs ! Alexandre Ruby, en Prince Mychkine, est troublant de vérité quand il traduit les sentiments secrets de ses interlocuteurs. Et puis, il y a cette mise en scène d’Antoine Bourseiller ! La pièce, structurée en différents petits actes, permet des changements de décor (le jeu avec l’espace traduit la complexité des sentiments) pendant que le public est éclairé par des projecteurs…bleus ! Ces différents intermèdes donnent un rythme soutenu à la mise en scène, comme si le Prince Mychkine, pour mieux scruter nos secrets, devait nous éblouir d’une lumière bleue. La voix de Suzanne Flon accompagne un moment de vidéo de toute beauté. « L’Idiot » devient par la magie d’Antoine Bourseiller et de ses acteurs, une pièce d’une grande modernité.
Nous aurions besoin d’un Prince Mychkine plutôt que d’un monarque vieillissant, sourd et aveugle. Mais…je m’égare !