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Robyn Orlin “naphtalise” notre Groland.

J’ai beaucoup ri. Je ne suis pas le seul. Le public du Théâtre de Cavaillon se lâche (un peu) lors de la dernière création de la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin, « Dressed to kill…killed to dress ». En parodiant les talk-shows (la télé est décidément partout sur scène en ce moment!), nous sommes spectateurs d’un défilé de mode d’un genre un peu particulier, mélangeant « Swankas » (ouvriers zoulous) et danseurs.

 

Tout commence par un concours un peu bête où le public tire au sort un numéro qui voit l’heureux élu (quand ce n’est pas un usurpateur !) se prêter à un cérémonial à la fois touchant et très décalé. Habillés de costumes où pas un seul pli ne part de travers, hommes et femmes consentent à une gestuelle très précise visant à nous montrer l’harmonie des couleurs entre une cravate et une chaussette, une chemise et un pantalon, une bague et une broche. Ils sont neuf à jouer au « bling – bling » dont deux blancs en animateur et gentil organisateur, ou pour le dire autrement, en juges et parties ! Quelques vidéos des coulisses et du contexte des participants se projettent sur le mur, pour nous inviter à aller au-delà des apparences. Ce que je fais, non sans difficulté. Progressivement, je me sens perdu dans cette mise en scène où mon attention cède lors du défilé pour se noyer dans les images d’un pays que je connais si peu. Robyn Orlin réussit, comme à son habitude, à brouiller les cartes, en interpellant le public dans sa posture. Incontestablement, nous sommes blancs et le contraste est saisissant entre la scène et nous. Le pouvoir semble toujours du même côté. Cette gestuelle, minutieuse, devient danse à mesure que la tension monte dans la salle : oui, nous rions, comme à la foire.
Mais Robyn Orlin n’en reste pas là. Elle opère ce qu’elle sait faire : dépasser les barrières, créer le mélange des genres, sortir du blanc, du noir, pour l’Arc en Ciel, transformer un défilé vertical en fête populaire ! Les voilà donc qui reviennent, ensemble, mélangés, comme une société démocratique, à retourner leurs vêtements, pour leur faire changer de fonction (un pantalon se mue en veste !), où les accessoires (serre-tête, ceintures) deviennent essentiels. Les corps évoluent comme des fresques vivantes, se métamorphosent en toile du peintre, défilent comme la pellicule du cinéaste. L’Afrique du Sud est palette tandis que le public du Théâtre de Cavaillon reste blanc. Étrange contraste! Je m’autorise alors quelques rapprochements entre Robyn Orlin et nous, qui finissent par produire un rire crispé. Notre société Française est décidément peu métissée dans les lieux culturels (et ailleurs), Sarkozy est toujours un « Swanka » bling – bling raté tandis que sa femme endosse son costume de Président.

Mon pays, coincé dans son corps social, se croit beau à porter des habits qui sentent bon la naphtaline.

C’est la ch’ti attitude, paraît-il.

 


Pascal Bély

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?????? « Dressed to kill…killed to dress » de Robyn Orlin a été joué le 31 mars 2008 au Théâtre de Cavaillon.


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Robyn Orlin sur le Tadorne:


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Emma Dante, à la vie, à la mort.

Emma Dante nous vient de Sicile et le Théâtre Universitaire Antoine Vitez d’Aix en Provence est quasiment complet pour deux pièces d’une heure chacune, surtitrées en dialecte parlemitain, « Mishelle di Sant’Oliva » et « Vita Mia ». Cette soirée autorise tous les liens entre ces deux chefs d’?uvre, comme si Emma Dante réparait avec un fil et une aiguille les cicatrices (familiales) d’une région, la Sicile, mais peut-être aussi celles des spectateurs d’autant plus que différentes générations composent ce public chaleureux.
« Mishelle di Sant’Oliva » met en scène deux hommes (un père et un fils) qui, dès la première image, rembobinent une pelote, métaphore d’un film familial en accéléré, d’un fil qui se tend et se détent et finit par céder. Dans « Vita Mia », c’est un lit que l’on tire, étire et c’est toute une famille (une mère et ses trois enfants) qui tangue entre la vie et la mort. La tension est permanente dans ce théâtre-là, ou le lien entre le spectateur et les personnages est comme un élastique, prêt à vous gifler chaque minute. Ce soir, Emma Dante créée entre la scène et nous, un espace métaphorique où nous pouvons jeter notre pelote et nous cacher sous le lit. Comme au temps de notre enfance où plier maladroitement le linge avec notre mère, et se planquer était des actes de résistance, une manière de jouer à la mort, à la vie. C’est dans cet espace que nous tissons une histoire avec le père, Gaetano, pour nous lier ensuite avec cette mère : dans les deux pièces, Emma Dante force notre écoute pour entendre toute la complexité du lien de filiation, d’un amour à mort. Elle nous offre deux faces d’une même médaille (le père, la mère) que nous ne cessons « habituellement » de retourner pour rechercher celle qui nous éclaire le plus loin.
Deux histoires où la vie et la mort s’entrechoquent, avec les masques de l’une pour vivre avec  le déguisement de l’autre. Deux contes où le spectateur fait partie de la famille : d’un côté, français, nous reconnaissons Mishelle, ex-danseuse à l’Olympia de Paris, mariée à Gaetano, mais qui n’est jamais revenue un soir où elle partait « travailler ». Elle laisse en héritage les trottoirs de Palerme à Salvatore, fils unique dans son genre et travesti la nuit. De l’autre, nous sommes pris à témoin par une mère qui se plaint des comportements déviants de ces trois enfants. Elle finit, épuisée, par devoir choisir celui qui va mourir pour se coucher sur le lit de mort. Ce sera le plus jeune, Gaspare, fou de vélo et qui nous fait tourner la tête à force d’arpenter la scène.
Dans ces deux pièces, l’histoire défile en accélérée où l’on joue à la mort pour vivre sa vie.
Où le collier de la disparue et le vélo du jeune dernier se plient et se déplient pour entremêler la mort dans la vie.
Où l’amour triomphe de tout pour éviter qu’un collier ne soit une corde pour se pendre, qu’un vélo ne soit un fauteuil d’handicapé de la vie pour ceux qui restent.
Avec ces objets « flottants », Emma Dante joue avec les rites religieux pour les transcender. Elle donne aux spectateurs toutes les ficelles pour délier les n?uds formés par notre culture judéo-chrétienne. C’est sublime parce qu’elle passe par le corps. Son théâtre est chorégraphique comme si les mots ne suffisaient plus pour voir la vie par la mort, pour comprendre qu’un homme travesti n’a plus rien à cacher, qu’un fils mort peut faire revivre une mère en la délestant de sa robe noire pour une tenue de soirée rouge.

Ce théâtre élargit tout ce que la religion réduit. Il redonne la vie aux morts pour s’en émanciper. Le dernier tableau, quasi mystique, provoque un silence religieux dans la salle : la mère est couchée, aux côtés de Gaspare sous un tissu blanc, pendant que les deux frères dorment sous le lit.
Emu, je vois ce lit comme le divan. J’ai la pelote entre les mains.


Pascal Bély
www.festivalier.net

 

?????? Mishelle di Sant’Oliva et “Vita mia” d’Emma Dante ont été joués le 31 mars 2008 au Théâtre Antoine Vitez d’Aix en Provence.

 

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Et vive le théâtre italien! A lire l’
article sur la dernière création de Pippo Delbono.



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« Les vivants et les morts » de Gérard Mordillat plastiqué par Julien Bouffier.

 

J’aurais tant aimé vous en dire du bien. J’aurais tant voulu quitter le Théâtre de Cavaillon, heureux, ému d’avoir retrouvé sur scène mes racines ouvrières, mon héritage familial et syndical. J’aurais pu vous écrire un joli petit papier sur « les vivants et les morts » de Julien Bouffier d’après le roman de Gérard Mordillat. J’aurais pu…
Quatre heures, deux actes, dix comédiens (dont une journaliste vidéaste) et trois musiciens d’un groupe rock. Au final, je n’ai suivi qu’un acte, fatigué de ne voir que quelques acteurs, aux silhouettes projetées sur un écran en plexiglas, grâce à l’ingéniosité d’un dispositif vidéo qui diffuse différentes images superposées. La scène se limite aux quatre murs d’une usine de plastique vouée à la fermeture, transformable en appartement d’un jeune couple d’ouvriers, lui-même en crise économique et sentimentale. On passe de la cuisine à l’usine, du bureau du DRH au lit conjugal.
« Les vivants et les morts » raconte la bataille du pot de terre (les ouvriers) contre le pot de fer (le groupe allemand). Tous les ingrédients d’une (longue) saga populaire sont réunis: histoires intimes et lutte collective, combats entre les bons et les méchants, tractations entre traîtres et fidèles, fusions entre amis – amants, empoignades entre amis-ennemis. J’assiste quelque peu surpris au tournage d’une série télévisée d’access prime time ! Le plastique est partout : dans l’histoire, entre les artistes et le public. La mise en scène est lourde, dépendante de l’outil vidéo qui se doit de produire ses effets. Les acteurs jouent pour la caméra et non pour le théâtre. Les retombées sont dévastatrices : l’histoire prend le pas, tout devient linéaire et l’on passe de case en case ; il ne manque plus que les coupures publicitaires. Les comédiens ne sont jamais convaincants, échappés d’un plateau de télévision. Le rideau de plexiglas masque la pauvreté de l’adaptation et de la mise en scène. Seule la vidéo sauve cette entreprise théâtrale malheureuse. Le vernis de la modernité ne peut cacher la vieillesse des jeux d’acteurs et la chorégraphie (genre « comédie musicale ») d’Hélène Cathala. Pourquoi de tels choix ? Pourquoi renforcer l’aspect guimauve d’un récit qui aurait mérité plus de mordant et de vraies prises de risque dans la mise en scène ?
En adoptant les techniques de la télévision, Julien Bouffier est en phase avec son époque. Il ne lui reste plus qu’à poursuivre son adaptation pour les “Zeniths” et autres « Palais des Congrès ».
Le théâtre ne peut plus rien pour lui.


Pascal Bély
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?????? « Les vivants et les morts» par Julien Bouffier Philippe Jamet a été joué le 29 mars au Théâtre de Cavaillon.

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Avec « Elephant people », le théâtre « bling bling » de Renaud Cojo.

 

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=dgFL5opePSk&w=425&h=355]

Peut-on confier le corps à n’importe qui, pour n’importe quoi ? « Elephant people » de Renaud Cojo est une oeuvre encore inclasssable. La liste des co-producteurs qui défilent sur l’écran est impressionnante (collectivités territoriales, scènes nationales, ministère, théâtre national, Adami, …):

Comment expliquer cette union « sacrée » pour une ?uvre aussi tragique sur la perte du sens ? Est-ce cela que l’on nous promet pour « démocratiser » le spectacle vivant ?  Et que penser de cette formule publicitaire idiote trouvée dans le programme du Théâtre du Merlan pour présenter le spectacle de ce soir :”…Allons à la rencontre du monstre, celui qui est en chacun de nous ! ” Mais pour quoi nous parle -t-on comme cela?
À défaut de diffuser le travail des chorégraphes (ils ne sont sûrement pas assez marketing), il est plus rentable de promouvoir la « pluridisciplinarité », mélange d’un groupe rock (avec tubes à la clef pour vendre la bande-son à la sortie), de vidéo , de théâtre (avec texte poétique pour rassurer l’intello de « Télérama » et des « Inrocks »), d’une « star » déchue de la télé-réalité pour faire tendance  (ici, Vincent Mc Doom, ex « célébrité » de TF1).
Par paresse (sûrement calculée), Renaud Cojo plaque au monde contemporain (la télévision) un thème porteur, « les monstres », qui soulevaient les foules dans les foires d’antan. Dans le rôle de l’animateur « monstrueux », un clone de Jean-Luc Delarue fait défiler les « monstres » d’aujourd’hui si « chers » à son émission. Quelle trouvaille ! Le tout joué et filmé façon talk-show avec vue sur les coulisses. On agite le plateau comme une bouteille d’Orangina afin de créer du désordre, un zapping dilueur de sens où les comédiens ne sont que des pantins téléguidés. À ce rythme, nous n’avons plus qu’à nous laisser porter dans cette parodie où tout est si facile à décrypter (plus c’est gros, plus ça passe !). Le plateau, sans cesse manipulé, rarement transcendé, est ramené à la portion congrue, envahi par l’orchestre et les machines, ce qui a pour effet de réduire l’effort d’une mise en scène.
Renaud Cojo s’évite tout propos politique, préférant le limiter au lien « coupable »  que nous aurions à ces monstres exhibés en longueur de journée dans les émissions de télévision. C’est de la sociologie sur scène, là où on aimerait y voir de l’art.
Cette production permet de multiplier les financements, de rassurer les mécènes sur ses aspects métaphoriques et divertissants. Elle est donc pour l’instant en phase avec son époque : tout dans l’apparence, si peu dans la construction d’une pensée.
« Elephant people » est un spectacle « monstrueux » : que l’on ose appeler cela « théâtre » est une insulte à l’intelligence du spectateur.
Je mets le cap sur le KunstenFestivalDesArts de Bruxelles en mai. Pour oublier tout cela. Et ranger définitivement « Elephant people » dans des bocaux de formol des laboratoires des programmateurs français qui courent après la modernité sans jamais la précéder.


Pascal Bély
www.festivalier.net


?????? « Elephant people» de Renaud Cojo a été joué le 28 mars 2008 au Théâtre du Merlan de Marseille. Préférons le KunstenFestivalDesArts à Bruxelles du 9 au 31 mai 2007.


Revenir au sommaire Une vidéo du spectacle: ici
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L’enfant des « éphémères » par Joël Pommerat.

cetenfant1.jpg« Cet enfant » de Joël Pommerat ne facilite pas l’écriture. Depuis mardi dernier, je remets au jour suivant ce que d’habitude j’honore le lendemain du spectacle. Depuis, l’?uvre s’éloigne peu à peu. Ma créativité est bloquée et la mise en scène de Joël Pommerat me rend mutique.

Je revois encore cet orchestre rock, derrière un rideau flouté, composé des comédiens (ce dont j’ignore tout au long de la représentation !). Cet écran de fumée, métaphore d’un f?tus, d’où jaillit une musique maladroite entre différents tableaux (souvent pas plus de dix minutes), où sont mises en scène et en lumière les réflexions d’habitants d’un quartier. Comme Ariane Mnouchkine dans « Les éphémères », Joël Pommerat fait résonner la parole de ceux que l’on n’entend jamais. Ici, ils nous parlent de filiation, ce lien si complexe. Cette ?uvre est un « accouchement » de mots, de plaintes et de colères. Par le texte et les mouvements des acteurs, il souligne l’urgence d’écouter ces femmes et ces hommes qui souffrent dans leur fonction parentale. Il nous donne à voir cette France où tout semble décalé (des parents qui positionnent leur progéniture en adulte, un intergénarionnel bousculé par la crise économique).
Nous sommes propulsés à la frontière de l’intime et du social, de l’individuel et du collectif. Joël Pommerat joue avec cette confusion, accentuée par cet orchestre qui n’est ni dedans, ni dehors, à l’image d’un pays qui feint d’ignorer la crise que traverse les familles tout en ne cessant d’en promouvoir les valeurs de solidarité à longueur de discours médiatiques et politiques.
Quelque que soit son âge, « L’enfant » par Joël Pommerat, , ne sait plus où il doit aller. Les valeurs censées le guider sont un recyclage usé de principes judéo-chrétiens. J’observe la scène de loin comme si j’étais aussi derrière un rideau. C’est beau et lourd à la fois, comme à la fin d’une séance chez le thérapeute.

Aujourd’hui, je ne suis l’enfant de personne. Je n’ai plus envie d’en parler.


Pascal Bély.
www.festivalier.net

?????? Cet enfant” de Joël Pommerat a été joué le 18 mars 2008 au Théâtre de Cavaillon.

 

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Joël Pommerat sur le Tadorne:
Au monde“.
Les marchands

Ariane Mnouchkine et Les éphémères“.


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L’île de beauté par François Cervantes.

Ils sont quatre, deux hommes, deux femmes, habillés comme vous et moi. Ils nous ressembleraient avec leurs habits noirs, leur regard vague et leur démarche pesante. Seraient-ils à la recherche du sens? Leur voix, monocorde, ennuie. Seraient-ils nos contemporains?
ile01.jpgÀ la mort de leur ami peintre, ils décident de faire le voyage, en mer, pour ramener son modèle: une jeune femme silencieuse. Les voilà qui débarquent sur une île, tels des naufragés où ils font d'étranges rencontres: l'adolescente et sa mère, le fou, le soldat, le vieil homme, le kamikaze, pour ne citer que ceux qui habitent ma mémoire.  La scène est dépouillée ; ils ont deux heures pour nous inviter à faire le voyage, pour franchir la ligne qui sépare notre vision linéaire de l'existence et celle qu'ils nous proposent, plus complexe. C'est ainsi que je vais vivre, avec eux, un aller-retour permanent entre notre continent où la guerre pour survivre fait rage et l'île de notre inconscient (ce), où l'on peut regarder sa vie en face, de biais, d'un arbre, d'un rocher, d'un livre composé de toutes les lettres restées sans réponse.
ile02.Raynaud-de-Lagepetit.jpgIl faut tout le talent du metteur en scène François Cervantes et de sa troupe (impressionnante Catherine Germain) pour nous aider à lâcher, à faire le voyage dans ce théâtre d'ombres et de lumières, de visages et de masques. Magnifique ?entreprise? qui consiste à nous parler d'amour avec les masques d'une telle sincérité, modelés par nos rêves d'enfants, nos désirs d'adolescent, nos peurs de mourir, et nos fantasmes guerriers. En s'affranchissant magnifiquement des frontières entre la vie et la mort, François Cervantes répare quelque chose en nous: cette île devient progressivement la nôtre où les lumières et les morts-vivants s'allument pour s'éteindre comme dans un rêve éveillé où nous plongeons dans le bleu turquoise d'un morceau de tissu et nous y noyer.
Malgré tout, j'aurais aimé que les comédiens sans masques ne soient pas aussi détachés (intention de l'auteur ou faiblesse du texte?) pour me rassurer, me guider un peu plus.
?L'île?, c'est de l'humanité, une douce folie, une invitation à penser joliment à sa propre mort.
?L'île? est un petit bijou théâtral, très fragile. Préservons là des vents contraires qui pourraient nous empêcher d'y accoster. Ils sont particulièrement turbulents en ce moment.

Pascal Bély
www.festivalier.net

Ps: lz deuxième photo est de Christophe Raynaud De Lage. A voir son book sur son site.

??????  ?Une île”, texte et mise en scène par François Cervantes a été joué le 5 mars 2008 à la Friche Belle de Mai. A voir jusqu’au 15 mars 2008.


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Philippe Jamet et la saveur pâteuse de l’autre.

Aurore est une jeune spectatrice. Tout au long de ?la saveur de l'autre? de Philippe Jamet au Théâtre du Merlan de Marseille, elle tousse. Bruyament. Aurore est malade et nous ne pouvons rien faire pour elle. Elle ne me gêne pas comme si le dispositif de Philippe Jamet dans le hall du théâtre m'avait aidé à accepter cette différence de ton… À notre arrivée à 19h30, différentes installations vidéos nous accueillent ; créées à partir d'actes quotidiens (pleurer, sauter, s'endormir, caresser, ?), ces émotions constituent un joli itinéraire, patchwork de que nous sommes capables de faire en dehors de consommer (Carrefour est à l'étage supérieur du Théâtre!). Cette mise à distance prépare la dégustation des huîtres au bar du Merlan.
installation-2-caresse.jpg À 20h45, l'oeuvre de Philippe Jamet se poursuit par un film. Enfants et personnes âgées dissertent sur la vie et la disparition. C'est magnifique, subtil, intelligent, restitué avec tact et bonne distance de la caméra. Quinze minutes suspendues. Le spectacle est là. Entre douceur, caresses, sens, saveurs marines et processus vitaux, tout aurait pu s'arrêter à ce moment précis où deux hommes arrivent sur scène. Ils se prennent la main face à nous, laissent une empreinte et s'éclipsent. Leurs corps ne peuvent aller plus loin. Folle envie d'applaudir.
Seulement, voilà, Philippe Jamet continue. Six danseurs (trois hommes, trois femmes) vont mettre en mouvement ce que nous avons vu précédemment depuis notre arrivée au théâtre. Rien ne se passe. Tout se conceptualise et se complique. Ils bougent, mais je ne perçois pas la dynamique du lien, du sens. C'est trop tard. Que peut apporter le corps après ces instants vidéo, si ce n'est d'illustrer? Que peut faire la danse de la parole de ce vieux monsieur qui, droit dans les yeux, nous affirme: ?la culture commune c'est le vivre ensemble?.
La danse n'est pas l'art de l'illustration, encore moins de l'explication. Elle n'est pas dans la sphère du réel. Philippe Jamet s'est trompé en voulant additionner les angles de vues. Cela ne peut pas faire sens, en tout cas pas dans cette linéarité-là. La part intime de chacun de nous peut se traduire par l'image, mais ne trouve, par la suite, aucun prolongement dans le corps. Ce n'est pas le même langage d'où la difficulté pour beaucoup de chorégraphes à articuler danse et vidéo.
Est-ce cela qui provoque la toux d'Aurore dès que les danseurs entrent sur scène? Est-ce pour cette raison que Philippe Jamet lui passe un savon à la sortie (?vous auriez pu sortir! ? ? Vous avez gâché la soirée?). En assistant à la scène, ?La saveur de l'autre? prend un drôle de goût, celle d’une toux partagée.  L'incohérence du spectacle est à chercher dans cet instant final, bien réel celui-là.

Pascal Bély
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?????? « La saveur de l’autre» de Philippe Jamet a été joué le 1er mars 2008 au Théâtre du Merlan de Marseille.

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Lettre ouverte à Ariane Mnouchkine.

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Madame,

Dans une interview diffusée sur le site du Monde, vous demandez au public de se prononcer vis-à-vis de l'utilité de l'art. Vous proposez de donner la parole aux citoyens pour qu'ils décident si l'art est un luxe superfétatoire, ou s'il fait partie des besoins.
Madame, permettez-moi de vous répondre.

En ce dimanche morose, où le ciel et mon c?ur sont si gris, jamais, la fiction, la vie imaginée, et l'émotion, ne m'ont paru aussi utiles, aussi tangibles.
Pendant ces huit heures partagées ensemble à la Cartoucherie pour “Les éphémères“, -car c'est bien de partage dont il s'agit-, vous nous avez pris par la main, pour nous peindre l'humanité, telle qu'elle est. Comme dirait Stendhal, vous avez promené le miroir le long du chemin, pour nous montrer qu'avant de mener à bien des fonctions dans le monde du travail, nous ne sommes avant tout «qu'un tas de petites misères ».
Bien sûr une expérience pareille crée du lien entre des spectateurs unanimes, comme dans la navette de la Cartoucherie ou encore sous la pluie au sortir du théâtre.
Comme à Avignon l'été dernier, le spectacle s'est conclu par une standing ovation générale. C'est pour ce vous nous avez donné aujourd'hui Madame. 
Par vos attentions (petits gâteaux durant les pauses, couvertures pour que l'on n'ait pas froid?) mais surtout par votre génie. Alors forcément, en se levant pour applaudir pendant 20 minutes, les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres, on vous a remercié.
Alors oui, les caisses sont vides, la concurrence internationale accrue engendre une compétition entre les Etats, entre les entreprises et entre les gens. Et on peut se dire qu'accorder des crédits à la création artistique est devenu un luxe.
Sauf que, comme le montre Paul Thomas Anderson dans « There will be blood », le capitalisme peut nous faire perdre notre humanité, et qu'il me semble aujourd'hui,  que grâce à vous, je me sens meilleure.

Merci Madame Mnouchkine, merci  le théâtre du Soleil.

Elsa Gomis.
Paris.


Ci-dessous la critique du Tadorne de juillet dernier sur ce spectacle merveilleux:

Sous un soleil de plomb, nous arrivons à 14 heures, au Parc des expositions de Chateaublanc, au sud d'Avignon. L'endroit est laid, angoissant, à l'image d'une ville désertée après un bombardement radioactif. En franchissant l'entrée, nous ressentons déjà que la troupe du Théâtre du Soleil a investi le lieu pour retrouver, après douze années d'absence, le public du Festival d'Avignon. La crise des intermittents de 2003 avait annulé les représentations du « dernier Caravansérail » malgré l'obstination d'Ariane Mnouchkine à vouloir poursuivre le Festival. Je me souviens de son intervention décalée sur France Inter comme le souvenir d'une rupture entre elle et moi, entre elle et la communauté culturelle. Son retour en 2007 signe les retrouvailles avec l'intégrale des Éphémères en deux recueils de trois heures chacun. Toute la troupe est là, investissant différents hangars d'où s'échappent déjà des odeurs de grillades. À l'intérieur, c'est un beau décor entre cirque et théâtre qui nous accueille. La petite scène ovale est entourée de gradins illuminés par des loupiottes. Elles s'allumeront parfois au cours du spectacle, témoin de notre présence et métaphore de notre émerveillement.
J'arrive grippé (38° au compteur), épuisé par les deux spectacles de la veille (Waltz, Garcia) : comment ne pas flancher ? Le Théâtre du Soleil va donc réaliser l'impensable : m'aider à tenir debout jusqu'à 22h30, sans faillir (ou presque!) passant de l'hypnose à la distance, des pleurs au rire, de moi, à nous, à eux, vers l'humanité. À 22h30, le public d'Avignon fait un triomphe de vingt minutes à cette troupe hors du commun. « 
Les éphémères » sont un cadeau, un joyau du théâtre populaire. Deux jours après, en écrivant cet article, toujours la même émotion. Ça monte?
Sommes-nous seulement au théâtre ? Pas si sûr, alors que défilent différentes scènes, toutes jouées sur des minuscules décors sur roulettes. L'ensemble vous projette quasiment au cinéma (quand un tableau se termine par la gauche, un autre déboule par la droite). Tout semble millimétré comme pour signifier la fragilité de l'équilibre social, et la force du lien familial, intergénérationnel et collectif. Le premier acte campe les personnages (à eux tous, ils formeraient un quartier d'Avignon !) dans leur solitude affective, dans leur précarité, leur vulnérabilité psychologique. Les dialogues sont minimalistes, les scènes se jouent sur de minuscules espaces où la lenteur des mouvements évoque une longue plainte compationnelle. Sidérant. Émouvant jusqu'aux frissons comme une caisse de résonance qui entamerait son travail de l'intérieur. Le deuxième acte s'ouvre au collectif (souvent familial), s'éloigne de la complexité des individus, et s'attache à décrire des situations. Les deux derniers actes créent la dynamique, mettent en relief les problématiques, relient les scènes les unes aux autres pour créer une fresque humaine où nous sommes inclus à chaque instant.
« 
Les éphémères » donnent à chaque spectateur un bout de son histoire que Mnouchkine restitue avec génie. Elle produit le mouvement pour que notre inconscient soit de la partie, pour que chaque tableau soit une résonance. Chaque scène concentre l'émotion, mais la scénographie n'oublie jamais de laisser de l'espace pour que le lien entre eux et nous puisse opérer. « Les éphémères » serait le génogramme vivant de chaque spectateur tant nous pouvons retrouver ce qui nous constitue (notre histoire familiale, nos valeurs, nos mythes fondateurs). Mnouchkine nous aide à grandir en nous replongeant dans les petites attentions de l'enfance, celles-là mêmes que nous aurions perdu, mais que nous revivrons une fois vieux. Elle nous permet de dépasser nos jugements de valeur en plaçant tous les gestes de la vie quotidienne dans un contexte plus large car toujours relationnel.
1-5-350x233.jpg Mnouchkine remet la problématique sociale au centre de tout, de notre regard, à l'heure où notre société la fragmente plus que jamais. Tous les personnages sont la France d'aujourd'hui dans ses fractures les plus intimes que la société éclatée révèle, mais étouffe dans les n
on-dits. C'est une pièce d'avenir, car les enfants sont omniprésents. Elle redonne une puissance aux petits gestes quotidiens (apprendre à faire du vélo à un enfant) pour leur donner une force politique dans un contexte ou le chacun-pour-soi fait loi.

“Les éphémères“, c'est l'univers de l'infiniment petit pour devenir grand.

Pascal Bély
www.festivalier.net

?????? « Les éphémères » par le  Théâtre du Soleil a été joué le 14 juillet 2007 dans le cadre du Festival d’Avignon.

Crédit photo: Michèle Laurent.

Le bilan du 61ème Festival d'Avignon, 1ère partie : Edgar Morin, l’artiste associé.

Le bilan du 61ème Festival d'Avignon, 2ème partie : le poids des mots.

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Jean Lambert-Wild survole ?le malheur de Job?.

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Que va-t-il encore ce jouer ce soir? Après ?26000 couverts? puis ?Slogans?, je redoute que le public soit une nouvelle fois mis en situation d'incompétence. Je pars au Théâtre de Cavaillon à reculons. C'est étrange au moment où Ariane Mnouchkine demande aux citoyens de s'exprimer sur ce qu'ils attendent des artistes. Elle est au demeurant la seule à nous questionner. Cette femme est belle, profondément généreuse quand elle nous parle ainsi. ?Les éphémères?, son merveilleux spectacle, se poursuit dans la sphère publique. On est loin du ton employé par Jean Lambert-Wild venu témoigner, avant la représentation, sur la journée de mobilisation des acteurs de la culture. Avec lui, nous apprenons que nous sommes ?subventionnés? quand il annonce le prix de vente du texte sur la pièce de ce soir (1?) et le tarif modeste des places à Cavaillon. Il faut un sacré culot pour changer les prémices de cette façon. Il doit y avoir un désir inconscient de prendre le pouvoir sur le public pour réduire un lien aussi complexe! La soirée avait déjà mal commencé dans le hall alors qu’un salarié du théâtre me demandait mon numéro de portable pour être utilisé lors du spectacle. J'ai refusé. J'ai craint la manipulation.
?Le malheur de Job?, mise en scène par Jean Lambert Wild est pensé comme un maillage entre le livre de Job (pour les athées irréductibles comme moi, prière de lire ceci!), un clown qui se métamorphose en slameur, un jongleur, une musique électronique et un système de communication par SMS vers le téléphone portable des spectateurs. Le tout est d'une pauvreté artistique déconcertante et d'une intentionnalité déroutante. Le slameur, DGIZ, figure contemporaine de Job et de ses malheurs, déclame un texte peu à peu incompréhensible. La musique de Jean-Luc Therminarias couvre progressivement ses mots et je finis par décrocher et ne plus rien comprendre. La torpeur m'envahit et seules les sonneries des portables me tiennent éveillé (des SMS avec questions métaphysiques sont envoyés aux spectateurs qui répondent pendant que Dgis débite). La ficelle est un peu grosse (le SMS, obstacle à la communication) mais ça passe!  Job amplifie sa révolte jusqu'à reprocher au public de ne pas l'écouter! Fin du premier acte. Je résiste.

Job32.jpgLe rideau transparent protège la scène où un jongleur maladroit (Jérôme Thomas) joue avec des sacs plastiques qui s'élèvent grâce à une soufflerie. DGIS continue de slamer pendant que l'autre fait joujou avec ses sacs avant de s'envoler tel un oiseau. Le contraste est saisissant entre Job et Dieu, révolte et rêverie, métaphore d'une société sûrement inconsciente sur les malheurs qu'elle génère. La scénographie n'est pas sans rappeler celle de Roméo Castellucci. Mais on est plus proche ici du sac ?Leader Price? que du cabas ?Monoprix Gourmet? si je peux filer cette métaphore entre Wild et le dramaturge italien.
Vous l'aurez compris, cette pièce est une somme de disciplines qui ne fait pas une ?uvre. La scénographie est d'une laideur déconcertante, la musique combat le texte et le choix d'une littérature biblique qu'on ?modernise? ne suffit pas à trancender notre dure réalité de Français. Seul DGIS paraît habité par son rôle et l'on regrette qu'il soit entraîné dans cette ?uvre prétentieuse et sans moyens. Son malheur est là, sur scène, métaphore d'un spectacle vivant qui perd le sens et plombe le public à force de le lui faire jouer n'importe quoi.
Par mes impôts, je veux bien subventionner un peu plus la culture pour offrir à DGIS ce qu'il mérite: un metteur en scène.


Pascal Bély
www.festivalier.net

?????? « Le malheur de Job » de Jean Lambert-Wild a été joué le 29 février 2008 au Théâtre de Cavaillon.

Revenir au sommaire Un extrait vidéo du spectacle.
L’interview d’Ariane Mnouchkine dans “Le Monde” et dans Télérama.
Consulter la rubrique Spectacles pluridisciplinaires.

 

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EN COURS DE REFORMATAGE

Le très humain “homme approximatif” de Claire Le Michel.

Prendre place dans une salle de spectacle, c'est assister à un moment de communion, où l’alchimie entre l’artiste et nous, public, se produit. “L’Homme approximatif” de Claire Le Michel fait parti de ces instants fragiles, forts, en parole, en geste, en corps.
Accueilli dans le hall du théâtre d’Arles, le public est rassuré quand on lui précise les deux temps du spectacle : le hall puis la salle.
le-michel.jpgDes chaises sont disposées en arc de cercle, tournées vers l’extérieur. Je prends place et j'attends patiemment. Des mots – les pores de la peau, bruits des chaînes – et autres chuchotements viennent à mes oreilles.Une certaine torpeur m’envahit. Le silence se fait peu à peu. La lumière baisse et c’est dans une quasi-obscurité que Claire Le Michel entre en scène. Elle tourne autour de nous, dans le sens des aiguilles d’une montre comme pour arrêter le temps, nous renvoyer au plus profond de nous, à l’état de foetus, d’embryon. Elle chuchote. Ses paroles sont douces. Je ferme les yeux afin de me laisser envahir, submerger par son langage. Puis, tout à coup, ses mots claquent, prennent par surprise, font accélérer les battements de mon coeur. Il y est question de rythme hebdomadaire, de rôles que l’on tient à chaque coin de rue, de mains sur nos têtes, sur les vides au fond de nous dans lesquels nous tombons. Elle court, Claire. Elle court pour rattraper le temps. Elle court dans le sens des aiguilles d’une montre. Elle débite son texte, nous aspire dans son tourbillon, nous dit que l’on a des couvercles sur la tête, que sous l’écorce du chêne, il y a le sang, la vie. Elle court pour nous signifier l’urgence, pour que l’on se reprenne en main. Cette urgence est palpable. Les sons saccadés d’une contrebasse et la voix de Claire plus pressante m’agitent. Et puis, tout se calme, net, pour finalement chuchoter “dimanche lourd couvercle sur le bouillonnement du sang hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles les cloches sonnent sans raison et nous aussi
La lumière monte progressivement et nous sommes invités à un ailleurs.
Cet ailleurs est le plateau. De part et d’autre de la scène, nous laissons place au match de boxe que se livre Claire Le Michel et Mallory Patte-Serrano (ex championne de France de Boxe Française). Cette dernière donne corps aux mots de Tzara (poète, essayiste cofondateur du Cabinet Voltaire et un des initiateurs du mouvement Dada). Le texte prend alors une tournure toute particulière. La métaphore de la vie (le combat de boxe, deux corps en lutte) frappe comme une évidence. Mais jusqu’où se battre, alors que nous portons tous “la mort si je meurs c’est la mort qui me portera” ?
La lutte physique entre les deux boxeuses et le combat que mène la contrebassiste avec son instrument, permettent la démonstration de Claire Le Michel :  mettre de la douceur dans nos faits est une nécessité et « l’homme approximatif » ne doit pas oublier que c’est “la terre qui nous sucera la chair”. Même si le combat pour la vie continue, il nous faut ouvrir les yeux, regarder ce qui nous entoure, avoir un regard neuf au quotidien. 
La lumière s’éteint, j’ai envie de serrer Claire Le Michel dans mes bras pour lui dire tout le bien qu’elle m’a fait. Je suis heureux de voir des gens généreux.

Laurent Bourbousson.
www.festivalier.net


?????? “L’homme approximatif – le combat comme acte poétique” de Claire le Michel a été joué au Théâtre d’Arles les 25 et 26 février 2008.


Revenir au sommaire Comment ne pas faire le lien entre cet “homme approximatif” et “l’homme de février” de Gildas Milin?
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