En juillet 2005, lors du Festival de Marseille, je vous donnais quelques nouvelles d’Isabella, l’héroïne de la pièce de Jan Lauwers, succès du Festival d’Avignon en 2004. C’est une femme âgée et presque aveugle, incarnée par la sublime Viviane de Muynck, qui nous conte sa vie entourée d’objets posés à l’image des pièces d’un musée. Cette histoire, jouée par la troupe de Jan Lauwers (la Needcompany basée à Bruxelles) a marquée tout autant les critiques que les spectateurs. Je m’étonnais pourtant du comportement quelque peu cavalier du public de Marseille. Presque un an après, nous avons des nouvelles d’Isabella, vue au Théâtre de la Ville à Paris, grâce à Elsa, fidèle lectrice du Tadorne.
"Il y a un an, je me déplaçais sur les conseils du Tadorne au Théâtre de l’Agora d’Evry pour assister à "La Chambre d’Isabella", la « comédie musicale tragique » de Jan Lauwers. Les refrains de la NeedCompany encore en tête, j’ai décidé, il y a quelques jours, de renouveler l’expérience au Théâtre de la Ville de Paris. La salle était comble, au vu de la difficulté pour obtenir des places, je n’en doutais pas… Ce que j’imaginais moins, c’est qu’un spectacle d’une telle qualité puisse attirer un public aussi rustre. Raclements de gorges durant les 2 heures, mouchages musicaux, et surtout, départs en cours de spectacle. La salle était peuplée d’une bande de mufles, confondant zapping et spectacle vivant. Et pourtant! Isabella – Viviane de Muynck – est bien vivante. Et surtout, libre! J’ai mieux compris que la collection ethnographique d’Isabella est le reflet de souffrances et d’oppressions. J’ai vraiment réalisé que malgré une histoire familiale chaotique, la traversée d’un siècle de barbarie, Isabella continue de considérer le côté plein du verre. Elle aime l’indépendance, le plaisir, s’amuser de la vie et refuse de se complaire dans la tragédie. Aussi, la Needcompany nous transporte dans une réalité presque sublimée. L’épilogue est à cet égard significatif : âgée et entourée de son amant devenu fou et des fantômes de ses parents, Isabella n’a plus les moyens de se chauffer et de se nourrir. Elle hésite à se séparer de quelques-uns des objets ethnographiques légués par son père et qui font tellement partie d’elle. Et puis, finalement, décide de tout vendre sur Internet pour s’en sortir. Isabella, si libre qu’elle refuse de se laisser définir par des objets et de verser dans les regrets et la nostalgie. Elle poursuit son chemin, car, comme dit la NeedCompany : « and we go on, and on, and on. Le Tadorne a raison, « La chambre d’Isabella », ça aide à vivre."
Elsa – Paris.
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