Cela commence par une blague. Sorte d’entrée en matière décalée pour les cinq Dramuscules de Thomas Bernhard (drames minuscules). Le rideau tombe sur la scène, recouvrant les éléments épars sur le sol, comme pour nous terrasser. Avec le Cabaret tg STAN, le rideau ne s’ouvre pas !
Avec “”Sauve qui peut” pas mal comme titre”, tg STAN reconsidère la place de l’individu dans la société, à partir d’une alternative : voir ailleurs si tout est mieux, ou bien rester, pour faire face ou pour ne pas réfléchir et tout prendre au pied de la lettre. En plaçant l’action dans un cabaret, lieu où tout est possible, tg STAN prend à contre-pied les écrits de Thomas Bernhard. Les interludes, sorte de coupures de pub, s’immiscent entre les textes. Pas question de se lever pour vaquer à ses occupations, mais plutôt rester assis pour tenter de digérer les mots.
Le rideau métaphorise alors la bassesse d’esprit de tout voir à sa hauteur sans déplacer le contexte. Il illustre de façon cohérente les saynètes qui se succèdent où la haine de l’être humain, jusqu’au déni de l’histoire, interroge le nationalisme et le nazisme.
Toutefois, je me questionne, non sur la pertinence des textes de Thomas Bernhard, mais plutôt sur leur mise en espace qui me tient à distance. Le traitement des Dramuscules ne permet pas de relier jeu de scène et texte si bien qu’en ce lieu, au Théâtre d’Arles, je me surprends à fermer les yeux, pour que l’écrit perdure et résonne encore en moi, sans les comédiens et sans les artifices.
N’est-ce pas la vraie force de cette proposition ?
Laurent Bourbousson – www.festivalier.net
?????? “”Sauve qui peut” pas mal comme titre” d’après les Dramuscules de Thomas Bernhard par le tg STAN joué au Théâtre d’Arles les 18 et 19 novmebre 2008.
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